Chapitre 57

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Ayden


En prison, tout était une question de survie, de pouvoir et de résistance. Il ne fallait jamais baisser la tête ni montrer la moindre faiblesse, sinon on devenait une proie. C'était une règle que tout le monde comprenait en entrant ici. Et aujourd'hui, une nouvelle victime venait d'arriver.

Il avait été amené ce matin, un jeune homme frêle avec un visage encore innocent. Ses cheveux bruns, un peu longs, tombaient en désordre sur son front, et dès qu'il était arrivé, il avait attiré des regards curieux.

— C'est qui, le petit ? avait murmuré Max, l'un des plus durs du bloc, avec un sourire moqueur.

Personne n'avait répondu, car personne ne le connaissait.

Les premiers jours passèrent tranquillement, mais ça ne durerait pas.

***

La cour était un endroit où toutes sortes d'humiliations se produisaient. C'était là que les gardiens fermaient les yeux, conscients des problèmes, mais peu enclins à intervenir.

— Alors, c'est vrai que t'es une petite pédale ? lança un des types en s'approchant du nouveau.

C'étaient toujours les mêmes : ceux qui s'attaquent aux plus faibles pour prouver leur force.

Le jeune homme recula instinctivement, se recroquevillant comme un animal blessé, mais il n'y avait aucune échappatoire ici. Le groupe l'encerclait comme une meute de loups.

— Réponds, bordel ! cria un autre en le saisissant par le col de sa chemise usée.

Il se débattait, mais ses gestes étaient désespérés, trahissant une peur intense. Je l'observais de loin. Intervenir ici, c'était risquer des ennuis. Tout le monde le savait. Mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une profonde indignation. Il devait apprendre à se défendre...

Le premier agresseur s'approcha encore, son visage tout près de celui du jeune prisonnier, dont je ne connaissais toujours pas le prénom.

— Mais regardez-moi ces jolies lèvres roses... dis, tu en a sucé combien, des queues ?

Le jeune homme tremblait de tout son corps, les larmes aux yeux, mais il ne pleurait pas.

Personne ne bougeait pour l'aider.

— Laisse-le.

Tous les regards se tournèrent vers moi. Le plus menaçant me fixa avec un regard froid. Il savait qui j'étais, et qu'il ne fallait pas me provoquer.

— Ce ne sont pas tes affaires, Marin, cracha-t-il.

Je ne sourcillai pas.

— Tu veux être le premier à te le faire, c'est ça ? Très bien, on te le laisse. On reviendra après, dit-il en s'éloignant avec sa clique.

Le jeunot releva timidement la tête, croisant brièvement mes yeux avant de détourner le regard, la honte sur le visage.

***

Les douches collectives étaient le lieu le plus dangereux de la prison. Ici, l'intimité n'existait pas, et une petite distraction pouvait avoir de terribles conséquences.

Je me trouvais à quelques mètres, les mains encore couvertes de savon, quand j'entendis des voix s'élever. Ce n'étaient autres que des cris qui annonçaient une agression.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant