Chapitre 5

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★ Éloïse 


Les mains imprégnées d'une subtile moiteur, je m'engageais d'une démarche peu assurée vers le dénommé Éric.

De dos, il se dressait en une stature gigantesque, surpassant ma propre taille de trois têtes, ses larges épaules projetaient une imposance qui me rendait mal à l'aise.

— Excusez-moi, monsieur ?

Trois hommes pivotèrent leurs têtes dans ma direction, abaissant leurs regards pour me remarquer. Mon mètre cinquante-cinq alimentait l'un de mes nombreux complexes. Un frisson d'appréhension agitait mon cœur en me maudissant d'interrompre leur conversation.

Quand mes yeux croisèrent ceux d'Éric, je me sentis soudainement vulnérable. Son regard, implacable, m'interrogea :

— Oui ?

— Je... bonsoir, je... je suis... hésitai-je.

— Vous êtes ? me pressa-t-il.

— Je m'appelle Éloïse. C'est ma première visite ici, et je suis à la recherche d'un dominant...

Il fronça les sourcils, m'évaluant du regard.

— Le type au bar m'a dit que vous étiez le meilleur Dom du club et que vous pourriez...

Il leva la main pour me couper :

— Le type au bar, celui avec le crâne rasé ?

— Oui, le barman, je crois, confirmai-je innocemment.

Il pencha la tête sur le côté, scrutant quelque chose derrière moi. Ses yeux s'assombrirent.

— Je ne m'occupe pas des soumises. Mon domaine, ce sont les esclaves. Les esclaves masculins.

Il se décala légèrement pour me révéler l'homme à ses pieds, entièrement dénudé, arborant une cagoule et un bâillon. Cette vision ne me dérangea guère, mes expériences passées m'avaient confrontée à des situations similaires. Le problème majeur avec ce Dom ne résidait pas dans sa préférence pour les esclaves, mais dans son orientation sexuelle.

— Hé, vous là ! résonna une voix grave et menaçante.

Je me retournai à peine qu'un vigile saisit fermement mon bras.

— Vous n'avez rien à faire là ! cria-t-il, cet endroit est réservé aux adultes.

— Mais je suis adulte ! J'ai vingt-trois ans ! tentai-je de me défendre.

Il me traîna de force vers la sortie.

— Je peux vous montrer ma pièce d'identité ! Je suis majeur, bon sang !

Jetée dehors, j'ajustai mes vêtements en maugréant. Quel imbécile !

— Je veux parler au gérant ! exigeai-je.

— C'est ça, dans tes rêves !

— J'ai l'air d'avoir seize ans, mais je vous assure que j'en ai vingt-trois !

Je fus interrompue dans ma protestation par une voix virile dans mon dos :

— Ne te fatigue pas. On leur a dit que tu n'as pas l'âge requis pour être dans ce genre de club.

Je plissai les yeux pour distinguer l'homme adossé au mur, cigarette à la main.

— Qui leur a dit ça, bon sang ?

— Moi.

Il fit deux pas vers moi, et enfin, je discernai ses traits. C'était le barman, vêtu d'un t-shirt et d'une veste en cuir noire. Il était sorti comment ? Par l'entrée de service ?

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant