Chapitre 62

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Ayden


Sans invitation, je refermai la porte de la salle de repos du club et avançai d'un pas rapide vers les fauteuils où siégeaient les deux hommes avec qui j'avais des comptes à régler.

— Messieurs, déclarai-je d'une voix acérée, vous comprendrez que je ne suis pas ici pour échanger des banalités.

Éric se redressa légèrement, le dos raide, tandis que Xavier plissait les yeux, le regard froid. Je ne m'attendais pas à des sourires chaleureux, de toute façon.

— Cette pièce est interdite aux employés. Tu t'es perdu, Ayden ? siffla Xavier, exécrable.

Je retins un sourire, savourant chaque seconde de leur irritation.

— Il semblerait que certains membres de ce club aient eu la fâcheuse idée de vouloir m'évincer.

Je pris place sur le bord de la table au centre de la pièce, et les deux Doms, tentant de dissimuler leur malaise, se tendirent légèrement sous mon regard implacable.

La théorie du complot, lança Éric d'une voix teintée d'hostilité. Tu te crois le centre du monde, hein ? Paranoïaque et imbu de toi-même, tu penses que tout le monde s'en prend à toi, alors qu'on n'en a rien à faire d'un cafard comme toi !

— Éric, intervint Xavier. Fais gaffe, il peut facilement retourner tes mots contre toi. C'est Ayden Marin.

Impulsif et méprisant, Éric préférait démontrer sa force, à l'inverse de Xavier qui, lui, mesurait ses mots. Surtout face à moi.

— Je vous concède que l'idée d'un « complot » est théâtrale, mais je ne suis pas là pour parler fictions. Disons que j'observe, et votre petite alliance temporaire avec Alec ne m'a pas échappé.

— Ce que tu sais ou crois savoir, on s'en moque. Alec est grand, il agit de son plein gré, et tu n'as aucune preuve que je l'aurais influencé pour quoi que ce soit, se braqua l'afro-américain.

— Pourtant, ton arrogance va trop loin, Éric. Contrairement à toi, Alec sait préserver sa réputation. Combien il y a eu de plaintes déjà, sur tes méthodes de formation ? Un de tes anciens « protégés » a mentionné un « incident » récemment... sans parler de tes exploits quand tu étais sous l'aile de Satyre.

— Assez ! aboya-t-il en se redressant, les poings serrés.

Bingo.

— Tu veux jouer les chevaliers blancs ? Qu'est-ce que tu attends, alors ? Pourquoi perdre ton temps ici au lieu de nous dénoncer ?

— Comment ça, « nous » ? répliqua Xavier, sur la défensive. Je n'ai rien à voir là-dedans ! Je n'étais même pas là à cette époque...

Je levai les yeux au ciel, et Éric fusilla son complice du regard.

— Certes, tu n'étais pas là il y a vingt ans, mais tu étais là il y a quatre mois. Si je tombe, tu tomberas aussi.

— Mais ferme-la ! s'emporta Xavier à son tour. Il bluffe ! Ses preuves ne sont que des ouï-dire ! Il n'a rien contre nous.

Je me penchai légèrement en avant.

— Non, je ne bluffe pas. J'ai des dossiers sur chacun de vous, patiemment amassés depuis notre première rencontre. Et tu le sais, Xavier, sinon pourquoi m'aurais-tu couvert à maintes reprises, même sans sympathie à mon égard ? Pourquoi ne t'es-tu pas opposé quand j'ai pris Jacob sous mon aile ? Les règles de ces communautés sont très rudes. Je pourrais ruiner vos réputations « de Maîtres » d'un claquement de doigts. Vous me trouvez instable et dangereux, mais nous sommes les mêmes ; une belle bande de sadiques.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant