Chapitre 13

98 6 0
                                    

Ayden


Certains diront que je suis un connard.

Et je l'étais forcément.

J'avais apprécié cette nouvelle séance avec Éloïse. J'étais désormais convaincu qu'elle avait tout le potentiel nécessaire pour devenir ma soumise. Elle avait prouvé son mérite de l'être. Mais il y avait quelque chose en elle qui m'intriguait.

Comment cette jeune femme, âgée seulement de vingt-trois ans, avait autant d'expérience dans le sadomasochisme ?

Certaines des pratiques dont elle fantasmait, je ne les avais moi-même jamais expérimenté sur mes anciennes conquêtes, mais je saurais m'y faire au moment venu. Je n'avais aucun doute sur mes capacités. Je ne manquerais pas d'imaginations pour ambiancer nos futures séances.

La promesse que je me faisais à moi-même ; de laisser une empreinte indélébile dans sa vie, prenait une teinte presque sombre dans mon esprit. J'avais l'intention de marquer son soûl, de faire en sorte que chaque homme qu'elle fréquentera après moi serait comparé à l'incomparable.

Et bien que cela sonnait trop le sadique, et même cruel, je n'envisagerai jamais une relation sur le long terme, ni avec elle ni avec aucune autre. L'amour, et toutes les conneries semblables, trop peu pour moi. J'aimais le sexe, sous ses aspects les plus tordus, mais je ne mêlerais jamais plaisir et sentiments.

Je savais pertinemment que mes inclinations pouvaient paraître froides et égoïstes, mais je n'avais aucune intention de compromettre ma liberté. L'idée de m'impliquer émotionnellement dans une relation me semblait étrangère, voire dérangeante.

Je n'étais pas le genre d'homme avec qui on voudrait se poser. Mon passé en témoignait. Quelque part, je cherchais toujours la rédemption.

Avoir Chris, mon frère, et ma sœur dans ma vie, me comblait totalement. Je n'avais pas besoin de femme : d'une compagne pour la vie. Quelqu'un au côté de qui je vieillirai et mourrai. Je ne voulais pas engendrer non plus. La seule vie à laquelle j'aspirais était celle dépourvue d'attachements durables, où je pouvais flotter d'une expérience à l'autre sans être retenu par les chaînes de l'engagement.

C'était sur cette pensée que je quittai mon lit, ce matin. Il était déjà 11h, mais à quoi bon me lever si je n'avais plus de boulot ? Il fallait que m'en cherche un nouveau, d'ailleurs, mais pas aujourd'hui.

Je traversai la pièce sombre pour atteindre la salle de bains. Sous la douche, l'eau chaude ruisselant sur ma peau, les yeux fermés et le corps détendu, la vision d'Éloïse me percuta ; la gorge enserrée avec la ceinture, le concombre profondément enfoncé dans sa bouche, les yeux écarquillés et brumeux, le visage rouge, à deux doigts de s'évanouir... En la voyant ainsi, j'avais fait appel à toute la volonté du monde pour ne pas sortir ma queue et remplacer le concombre.

Deux fois, elle m'avait fait bander, et tenté de me faire succomber à la pulsion animale. Pourtant, j'avais résisté. La maîtrise de soi était un aspect essentiel de mon identité en tant que dominateur, une barrière que je ne voulais pas franchir aussi facilement.

Éloïse devait attendre impatiemment mon appel, pour prévoir notre prochaine séance, mais je comptais la laisser tranquille ce long week-end, pour qu'elle recharge ses batteries et digéré tout ce qu'on avait fait hier-soir. Ce n'était pas rien, même pour une habituée comme elle.

Après la douche, je m'attelai à la préparation d'un petit-déjeuner copieux. La cuisine était une de mes passions, un moyen de m'évader parmi les saveurs et les textures. J'aimais concocter des petits plats élaborés, prendre le temps de choisir les ingrédients et de les assembler avec soin.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant