Chapitre 11

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Éloïse


—Debout, la marmotte ! Tu vas être en retard !

Je grognai en rabattant la couverture sur ma tête, tentant en vain d'étouffer les bruyantes exhortations de Lola qui résonnaient de l'autre côté de la porte.

Le réveil sonnait comme une tragédie imminente, mais la perspective d'affronter une nouvelle journée m'obligeait finalement à émerger de ma torpeur matinale.

Je me frottai les yeux en me levant, quittant à regret la chaleur de mes draps. En m'enfermant dans la salle de bain pour prendre ma douche, je me déshabillai et pris mon temps pour admirer mon dos dans la glace.

C'était mon rituel depuis une semaine, un moment sacré de satisfaction intense. Ces marques sur ma peau, je les chérissais. Je redoutai le jour où elles disparaîtront complétement. J'aurais presque souhaité qu'il me fouette jusqu'au sang, au moins, j'aurais pu garder les cicatrices...

Oui, je suis complétement folle.

Je touchai délicatement les stries rouges, comme si elles pouvaient me reconnecter à cette réalité envoûtante. Elles étaient le témoignage physique de la connexion intense que j'avais partagée avec lui, une empreinte tangible de cette aventure qui avait bousculé mes certitudes.

Alors que l'eau chaude glissait sur ma peau sensible, je laissai mes pensées errer. Ayden m'avait fait vivre une expérience hors du commun. Aucun Dom ne m'avait comblé comme il l'avait fait. Cet homme était mon rêve ; mon fantasme ultime.

C'était lui qui me fallait. C'était lui que je voulais.

Et je compte tout faire pour l'avoir.

Après m'être préparée rapidement, je pris son sac, saluai rapidement Lola, et pris le bus, direction l'univers des couleurs et de la créativité ; mon école d'art.

En entrant dans le bâtiment, je fus accueillie par l'odeur familière de la peinture et l'agitation matinale des étudiants. Je me hâtai de rejoindre l'atelier, mais mon esprit vagabondait loin des œuvres d'art qui m'entouraient.

Mon corps était une toile que l'auteur n'avait pas cherché à retrouver.

Quand Ayden m'avait ramené chez moi, j'avais espéré qu'il me demande mon numéro, qu'il me propose de nous revoir... mais j'étais hélas la seule pour qui cette soirée avant autant compté.

Comme le reste de mes camarades, j'accrochai mes toiles au mur, distraite et perdue dans cette oasis de créativité. Je m'efforçai de me concentrer sur les critiques que j'entendais, de prendre des notes, d'être objective en analysant les travaux des autres, mais certains finirent par remarquer que je n'étais pas dans mon assiette, et mon professeur vint me faire la remarque à la fin de l'exposition.

En fin de journée, je pris une décision impulsive. Au lieu de rentrer directement chez moi, je me dirigeai vers le club où tout avait commencé ; où je l'avais rencontré. L'envie irrépressible de le revoir m'animait, une flamme insatiable qui refusait de s'éteindre. Ça tournait à l'obsession.

Mais ça devenait un besoin, pas seulement une envie.

À l'entrée du club, je ressentis une nervosité mêlée d'excitation. La musique sourde battait dans l'air. Il y avait du monde, ce soir. Je cherchai Ayden au bar, et lorsque je le repérai, exposant son torse musclé, sans le moindre complexe, une décharge d'énergie me traversa.

Il était là, derrière le comptoir, occupé à servir des boissons. Nos regards se croisèrent, le sien demeurait indéchiffrable alors que je me rapprochai lentement, mais avec détermination.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant