Chapitre 41

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Ayden


Dans un échange de regards tendus, il devint clair que le père de Jacob était bien conscient de l'agression subie par son fils, mais qu'il avait choisi de l'ignorer, préférant se réfugier dans le déni plutôt que d'affronter la réalité.

—Monsieur Harrison, votre fils a été agressé sous votre toit et vous n'avez rien fait... Vous ne vous rendez même pas compte de sa souffrance.

Une lueur de fausse surprise traversa son visage, et ses yeux s'écarquillèrent.

—La victimisation, encore et toujours. Ce gosse ne changera jamais.

Il se leva pour se servir un whisky sur une petite table plus loin. Un homme honnête n'aurait pas besoin d'alcool pour poursuivre cette conversation.

—Vous ne connaissez pas toute l'histoire, reprit-il. Jacob a eu un choc à la tête qui lui a fait imaginer des choses.

—Il n'a pas imaginé son propre viol, rétorquai-je, cinglant.

—Il avait des fantasmes contre-nature ! explosa-t-il en reposant brutalement la bouteille.

—Qu'est-ce que vous dites ?

—Il fantasmait sur son demi-frère ! Quand ce dernier a essayé de le ramener à la raison, il est monté sur le toit et a... glissé. Ensuite, il a prétendu que Michael l'avait...

Son demi-frère ? Cette ordure vivait sous le même toit que Jacob depuis des années ?

Un profond dégoût m'envahit en comprenant le fin mot de l'histoire. Le père de Jacob avait tissé un tissu de mensonges pour masquer la vérité, pour protéger sa réputation en accusant son fils de fantasmes obscurs plutôt que de confronter la réalité révoltante.

—Vous voulez que je vous dise ? Vous n'êtes qu'un sale enfoiré.

Il me lança un regard glacial. Je ne sourcillai pas, et continuai :

—Votre fils a été violé et vous le trahissez en le traitant de menteur. C'est vous qui avez permis à son violeur d'entrer dans sa vie en épousant sa mère !

Les poings serrés, il me fit face.

—Comment osez-vous ? Vous allez trop loin ! Je ne vous permets pas de me manquer de respect, ni à moi, ni à mes proches, surtout pas chez moi !

—Tant mieux, parce que je n'ai pas l'intention d'écouter vos bêtises homophobes plus longtemps.

Je me levai brusquement. Je refusais de rester un instant de plus dans cette maudite baraque.

—Qui êtes-vous pour lui ? entendis-je soudainement dans mon dos.

Je pourrais le faire : cracher la vérité et risquer qu'il fasse un AVC sous le choc de la révélation. Et bon débarras. Mais ce n'était pas à moi de faire ça. Jacob méritait de faire son coming out avec ses propres mots. C'était son moment, je ne pouvais pas le lui gâcher par facilité. Ce n'était pas un ado, je n'allais pas lui tenir la main pour franchir les obstacles que la vie mettrait sur son chemin.

—Jacob ? Allez, on se casse, gueulai-je dans la maison, à la recherche de mon soumis.

L'homme que j'avais envie d'étrangler me rattrapa à grandes enjambées.

—Je vous ai posé une question, nom de Dieu ! On ne vous a pas appris le respect de vos ainés ?

Je ris jaune. Non, en fait, j'éclatai de rire.

—Le respect, ça se mérite, connard.

Il haussa les sourcils, choqué. Comme Jacob ne se montrait pas, j'en déduisais qu'il était sorti. J'espérais juste qu'il n'avait pas entendu les propos horribles que son géniteur avait dites sur lui.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant