Chapitre 18

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Ayden


En rentrant chez moi, je rangeai mes achats et m'installai tranquillement devant la télé, espérant me reposer un peu avant que vienne l'heure d'aller bosser. Je n'étais pas d'humeur à cuisiner, et heureusement qu'il me restait des lasagnes, je n'aurais qu'à les réchauffer en rentrant tout à l'heure.

Ne trouvant rien d'intéressant à regarder, je somnolai sur le canapé, et le bruit de la sonnerie de mon téléphone qui retentit dans tout l'appartement me fit sursauter. Jurant à voix haute, je l'attrapai sur la table basse et fronçai les sourcils en voyant s'afficher le numéro de Jacob.

Tiens donc, je lui manque déjà ?

— Ouais ? fis-je nonchalamment en décrochant.

— Bonjour, Monsieur. J'espère que je ne vous dérange pas.

— Garde « Monsieur » pour nos séances, Jacob, le repris-je. Et non, tu ne me déranges pas.

— Excusez-moi, bégaya-t-il. Je... peut-on se voir ?

Je fermai les yeux quelques instants. Je n'avais pas envie, puisque je pressentais qu'il réclamerait une séance.

— C'est urgent ? vérifiai-je quand-même.

— Un peu, oui, je... je vois mon père ce samedi, et je suis... je suis nerveux... j'ai besoin...

Encore son putain de daron.

— Ok, l'interrompis-je. Demain, vers 11h, t'es libre ?

— Euh... je peux me libérer.

— Bien. Tu viendras chez moi, je t'enverrai l'adresse.

— Oui, merci, Ayden.

Il raccrocha et je lui envoyai un message avec ma localisation exacte suivi du numéro de l'appartement. Je n'étais pas chaud pour du sexe la matinée, mais je devrais m'accommoder maintenant que j'avais deux soumis à gérer. Ma libido ne doit pas me trahir.

Je restais un long moment affalé sur le canapé. J'étais trop paresseux pour faire la vaisselle qui traînait dans l'évier. Il y avait des jours où je n'avais envie de rien, même pas de regarder la télé ou passer du temps sur mon téléphone. Je n'étais pas fatigué au point de dormir, mais je manquais d'énergie pour faire quoi que ce soit. J'avais cinq heures devant moi pour lézarder avant de partir bosser.

Bosser. Quel mot insipide. Surtout que mon travail était tout aussi insipide.

Quelques minutes plus tard – ou peut-être des heures - la sonnette me tira de ma torpeur. Qui vient m'emmerder, putain ? Espérant que ce ne soit pas Jacob, sinon je me promettais de faire rougir son petit cul avec le martinet que j'avais acheté spécialement pour lui.

En traînant les pieds, je partis ouvrir la porte. Là, je me retrouvai face à mon frère. Sa chemise blanche à manches longues, sa cravate noire parfaitement nouée et son pantalon assorti, taillé dans une coupe classique, lui conféraient un aspect presque méconnaissable. Une ceinture en cuir noir maintenait son pantalon en place, tandis que ses chaussures minutieusement lustrées, mettaient en exergue son engagement envers le professionnalisme jusqu'au moindre détail.

C'était donc ainsi que les agents du FBI s'habillaient ?

— Salut ! Je te dérange ? fit-il, les mains fourrées dans les poches de son pantalon.

— Non.

Je me poussai et il pénétra à l'intérieur. Je ne loupai pas sa réaction en découvrant le somptueux espace qu'offrait cet appartement deux fois plus grand que le sien.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant