Chapitre 46

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Jacob


— Jacob ? Vous m'écoutez ?

Je sursautai, sortant brutalement de mes pensées pour fixer Enzo. Il penchait légèrement la tête, et affichait son éternel sourire charmeur.

Merde, j'étais complètement ailleurs en pleine réunion !

— Pardon... vous disiez ?

— On peut reporter, si vous ne vous sentez pas bien...

— Non, ça va, rétorquai-je en agitant les mains, fouillant nerveusement sur le bureau pour trouver le dossier nécessaire.

C'était la deuxième fois que je revoyais ce client ; Enzo, le Tchétchène amateur de cuisine. Je me souvenais encore de notre première rencontre, où il m'avait laissé une impression troublante. J'avais même brièvement pensé qu'il était mon type, que je pourrais craquer pour lui. Mais ce fantasme s'était évanoui après que j'aie couché avec mon Dom.

Depuis que ce dernier m'avait rejeté au club, mon moral était au plus bas. Je détestais que mes soucis personnels interfèrent avec mon travail. D'habitude, j'étais bien plus professionnel que ça, mais Ayden... Non, je devais cesser de penser à lui.

— Vous avez quelque chose de prévu ce soir ?

Je levai un sourcil, surpris.

— Euh... non, pas vraiment, répondis-je maladroitement, pris au dépourvu.

— Parfait, alors venez dîner dans mon restaurant.

Il me proposait un rendez-vous ? Non, imbécile, c'est sûrement professionnel.

— Euh...

— Vous pouvez venir accompagner, si vous le souhaitez, ajouta-t-il en mordillant légèrement sa lèvre.

Pourquoi avais-je si chaud, tout à coup ?

— Non, je... je n'ai personne. Enfin, c'est compliqué.

— C'est pour ça que vous avez l'air un peu déprimé ?

Il était perspicace, mais je n'aimais pas la tournure de la conversation. Nous étions censés parler de son chiffre d'affaires.

— C'est compliqué, répétai-je en détournant le regard.

— Vous me rappelez mon ex, lui aussi fronçait exagérément les sourcils quand il était contrarié.

Je me figeai. Lui. Donc, il... il s'intéressait aux hommes ?

— Oh... d'accord ?

— Excusez-moi, erreur de débutant ! On ne parle jamais de son ex à la personne qu'on tente de séduire.

Je retins ma respiration. Me séduire ? Vraiment...

— Écoutez, Enzo, c'est... c'est flatteur, mais ce n'est pas très professionnel. Ça me met mal à l'aise et...

— Je comprends, acquiesça-t-il avec un sourire. Peut-être pourrions-nous en discuter autour d'un bon dîner, ce soir ?

Toujours assis, il se pencha légèrement en avant, son regard brûlant me déstabilisa.

— Je suis déjà dans une relation assez... particulière, avouai-je en rougissant.

— Ce n'est pas grave, je veux simplement passer un moment agréable avec vous, en dehors de ce bureau. On pourrait parler affaires si ça vous tient tant à cœur.

Je déposai mon stylo, repoussai la calculatrice, et soupirai longuement.

— Très bien. Un dîner. J'y serai.

Catharsis [Spin-off]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant