Partie 7

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- Dimanche, 3h 30.

Je suis allongé dans le lit, les yeux grands ouverts vers le plafond, réveillé depuis une petite minute. La respiration de Jayce est lente, il dort comme un bébé. Quand on est allé se coucher, il n'a pas insisté et il s'est rapidement endormi. Au contraire de lui, j'ai dormi trente ou quarante minutes à peine. J'aurai aimé dormir plus longtemps mais comme d'habitude, un cauchemar est intervenu et je me suis réveillé en sursaut, m'empêchant d'hurler comme un demeuré pour ne pas affoler mes amis et surtout Jayce, qui est dans la même pièce. Je soupire silencieusement et décide de sortir. Il faut que je bouge et que j'aille prendre un peu l'air pour ne pas finir fou à me torturer l'esprit. Je retire la couverture de mon corps avec lenteur et attrape une veste en silence avant de sortir de la pièce. Je vais dans la salle de bain, referme la porte derrière moi, me rafraîchit le visage d'un coup d'eau et inspecte vite-fait mon torse après avoir enlevé mon t-shirt et poser ma veste par terre: le bleu est toujours aussi flagrant. Je le caresse du bout des doigts. La douleur est toujours aussi présente et je commence vraiment à me dire que j'ai peut-être l'os cassé. Je ferme les yeux fortement pour calmer ma colère naissante. Je suis fatigué, à bout de nerfs et j'aimerai faire une nuit entière ! Je continue de me regarder, mes cernes deviennent immenses avec le temps. Les cachets que j'ai pris ne servent strictement à rien, ils ne me font pas dormir. J'en ai marre de tout. J'essaie daller mieux, de dormir, mais j'ai l'impression que tout est contre moi quand je me réveille en plein milieu de la nuit. Je passe mes mains sur mon visage en marmonnant des insultes d'une grossièreté impressionnante.

La porte s'ouvre alors et Jayce entre, totalement endormi. J'écarquille les yeux de surprise. Il n'est pas censé dormir ? Je ne me souviens pas avoir fait du bruit pourtant... Il se frotte les yeux comme un enfant de quatre ans et lève les yeux vers moi. Cette fois, il est totalement réveillé. Ces yeux s'arrondissent comme des soucoupes et il me rejoint en deux enjambées. Oh oh. Son visage se ferme lentement au fur et à mesure qu'il inspecte mon corps. Il frôle mon torse du bout des doigts et je grimace, la douleur est vraiment atroce. Je tape sa main gentiment, pour ne pas le vexer, et il recule en croisant les bras sur son torse. Ses cheveux sont emmêlés et ses yeux lancent des éclairs. Il est mignon au réveil. Mais là, il commence à me faire peur. J'arrive clairement à lire sur son visage qu'il a des envies de meurtres, et je parierai même qu'il veut m'étrangler. Je renfile mon t-shirt lentement et m'assois sur le rebord de la baignoire.

- Alors ? grogne Jayce et je lève les yeux au ciel. Explique-moi bordel.
- Ce n'est rien. Je me suis battu, je soupire en glissant un bras autour de mon torse comme une protection.
- Pas à la boxe, tu t'es fait viré, il ajoute rapidement en se massant les tempes et je m'empêche de m'énerver à ce souvenir. C'est arrivé où ? Et quand ?
- Vendredi soir et sur le chemin du retour, je réponds cash en levant les yeux vers lui. Retourne te coucher s'il te plait.

Je ne veux pas qu'on parle de ce soir-là. Demain s'il veut mais là, j'ai besoin d'être seul pour ne pas m'emporter. Mais il est têtu et mes faibles espoirs tombent quand je le vois passer de la colère à la rage. Il serre ses poings et je me lève. Il ne va pas me faire chier quand même ! Je n'ai pas envie de parler ni rien ! Je le bouscule en sortant de la salle et je descends dans la cuisine sans dire un mot mais la colère monte progressivement en enveloppant chaque petite cellule de mon corps. Les pas de Jayce me suivent à la trace. Il ne va pas abandonner et ça va me gonfler et on va s'engueuler. Super programme pour finir la nuit. Dans la cuisine, je sors deux verres et les remplis pour ensuite les poser sur la table. Je reste quand même un mec qui prend soin des autres. Jayce se pose sur le bar et je reste appuyé contre le plan de travail, face à lui. Nos regards s'encrent. Personne ne peut savoir à quel point c'est fascinant de le regarder. Il est d'une beauté parfaite. Il prend le verre et le boit d'une traite. Quand il le repose, il prend la parole.

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