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Partie 26

- Mercredi midi.

Jayce n'a pas lâché ma main, malgré le fait que nous sommes maintenant devant le lycée et qu'ils doivent reprendre les cours dans dix minutes. Nous sommes cote à cote, appuyé contre le grillage, nos épaules se touchent et nos doigts entrelacés me font sourire. J'écoute Alice nous parler de l'Australie, de la vie qu'elle avait là bas, des paysages, des écoles et des sorties. On est tous à l'écoute alors qu'elle est à fond dans son récit. C'est vrai que c'est passionnant. Pourtant, Jayce soupire en passant une main dans ses cheveux foncés et je serre ses doigts. Il se tourne vers moi, je lève un sourcil et il secoue simplement la tête. Je roule des yeux mais il m'empêche de soupirer en glissant un bras dans mon dos et il me tire contre lui. Je hoquète de surprise en posant une main sur son torse. Ma tête retombe sur son épaule et il entoure mes épaules de ses deux bras. Je grogne alors qu'il rit et je fais passer mes mains dans son dos. Son menton se pose sur le haut de mon crâne et je ferme les yeux.

Il était là. À cinq mètres. J'ai senti mon coeur arrêter de battre, mon sang se solidifier et ma tête exploser. J'ai cru que j'allais tout casser. Il souriait, il était heureux. Putain ! Il a tué une personne et il est toujours en liberté ! Merde ! Je croyais qu'il avait déménager, qu'il s'était barrer et que j'aurai dû retourner le pays entier pour le retrouver mais non. Il était toujours ici. Quel con ! Si Jayce ne m'avait pas tiré à l'intérieur, je l'aurai tuer. Pourtant, le revoir, ça m'a chamboulé. Ça m'a rappelé qu'elle est partie...

- Tom, ça va ? la voix douce de Jayce résonne près de mon oreille et je me blottis un peu plus contre lui.
- Oui, je suis simplement fatigué, je mens mais il ne doit pas savoir. Je vais rentrer et dormir.
- OK, lâche-t-il sèchement et je me raidis.

Bordel, bien sur qu'il voit quand je mens. Il me comprend trop bien alors qu'on se connait depuis moins de temps que tous mes amis. Je sens mes yeux me piquer et je refoule tant bien que mal mes larmes en le serrant plus fort.

- Je t'en parlerai plus tard, je lui dis et il souffle. Je dois être certain de quelque chose avant.
- Ne fais pas de bêtise, il marmonne et je ricane.
- Jamais, je suis un ange.
- Évidement, il rigole aussi et je sens ses lèvres se poser dans mes cheveux.

Je souris sincèrement et je le laisse me serrer dans ses bras. Parce que j'ai besoin de lui, de ses bras, de son soutien et de son amitié. Ses doigts caressent mes épaules, le haut de mon dos et ma nuque. Mais je n'arrive pas à oublier son visage à lui, souriant et comme si il ne s'était jamais rien passé. Je souffle et Jayce frisonne. Je pouffe et dans un élan joueur, je lèche son cou. Il se fige et je m'écarte vivement de lui. Toutes les discussions entre nous amis s'arrêtent et je vois Jayce se toucher la trace de bave que j'ai laissé.

- Tu as fait quoi ? demande Sonia en fronçant les sourcils.
- Il l'a léché, murmure Bryan, sous le choc.

J'éclate de rire en reculant encore un peu. Jayce me lance un regard noir et je lis sur ses lèvres le mot "cours". Je ne me fais pas prier et je tourne sur moi même avant de courir. Les lycéens nous dévisagent et je comprends parfaitement : nos visages sont tuméfiés, je rigole alors qu'il grogne. Sauf que je ralentis ma course, ma tête et mon torse me font mal. Jayce m'attrape alors par les épaules et il me lèche la joue à son tour. Je crie, surpris mais aussi dégouté. Je comprend pourquoi il a tiré la tronche ! Il me lâche, fais un pas en arrière, pose ses mains sur ses hanches et me sourit quand je me tourne vers lui.

- Alors ? son sourire s'agrandit.
- Tu es immonde, je pointe ma joue avec mon index. Moi, c'était plus discret.
- Tu as commencé, alors tu t'en prends à toi même, il me tire la langue comme un gamin et je rigole.
- C'est pas possible ! Pourquoi tu es aussi immature ? je prend un air outré et il ouvre grand ses yeux.
- De quoi ? Moi, immature ? Tu es quoi toi alors ? Un gamin sans fin ? balance-t-il en croisant ses bras et je retiens mon sourire en l'imitant.
- Je suis un gamin intelligent, je réplique et il fronce ses sourcils. Enfin, ça dépend des fois...

Il lève les yeux au ciel et se dépêche de venir me prendre dans ses bras. Je ris en l'entourant de mes bras et des lycéens gloussent, d'autres se foutent de nous et une voix sort du lot. Une voix qui a décidé de nous en faire voir de toutes les couleurs.

- Oh les tapettes, allez vous prendre ailleurs !

Je me décale rapidement et cherche cette enflure. Il est à l'entrée du lycée, bras croisés et sourire arrogant au visage. Jayce m'attrape le bras avant même que je bouge un petit doigt et j'aperçois Bryan faire de même avec Matt. Les filles sont en train d'imaginer cinquante milles manières de lui faire du mal et deux lycéens dévisagent ce con.

Alors que je suis pour lui dire ma façon de pensée, Kevin apparaît. Il pose sa main sur l'épaule de Henry et avec un immense sourire, il lui indique la vie scolaire.

- Dans mon bureau, jeune homme.
- Quoi ? Tout ça parce que c'est votre fils ? il siffle et Kevin passe au rouge.
- Certainement pas. Tout ça parce que les relations sont personnelles et que ça regarde la vie de chacun. Dans cet établissement, le rejet, le racisme et l'homophobie sont prohibés. Si tu n'es pas d'accord, écris une lettre au préfet, sinon, va dans mon bureau, grogne mon beau-père. On en parlera là-bas.

Henry reste de marbre mais ses poings serrés indiquent qu'il serait capable de tout casser. Il entre dans le bâtiment et la cloche sonne. Kevin me lance un regard et je le remercie d'un simple hochement de tête. Il sourit vaguement et ordonne aux lycéens de se dépêcher avant d'aller rejoindre l'autre ordure dans son bureau.

Émilie et Sonia embrassent ma joue et elles partent au côté des garçons qui m'ont salué rapidement. Je sais qu'ils vont attendre Henry mais je n'ai pas le temps de les retenir qu'Alice apparaît dans mon champ de vision. Et ce n'est pas étonnant, elle fait ça simplement parce que les garçons lui ont demandé, ils ont su que j'allais vouloir les retenir. Bande de débiles.

- On passe te voir ce soir ? la belle australienne me sourit mais je secoue la tête.
- Non, je dois passer à la salle de boxe.
- D'accord, viens nous voir demain alors, elle pose un simple baiser sur ma joue et part rejoindre les filles.

Jayce passe une main dans ses cheveux et attrape ma main pour attirer mon attention.

- Tu envoies un message à Alice au moindre problème, OK ? m'ordonne-t-il et je soupire.
- Oui, ne t'inquiète pas.
- Je viens te récupérer à la boxe, il embrasse mon front et rejoint sa cousine.

Je n'ai même pas eu le temps de refuser. Il me tourne le dos, ses mains enfoncées dans les poches de sa polaire noire et je secoue la tête, un sourire sur les lèvres. Je prend le chemin de chez moi. Je laisse mes pensées vagabonder.

Lui. Il est toujours là. Je secoue la tête, pourquoi je n'arrive pas à penser à quelque chose de joyeux ?! Je ne suis pas plus surpris, ce mec a ruiné ma vie. Le revoir, c'est prendre un coup de massue sur le crâne et le coeur. Il doit avoir une belle vie, être en parfaite santé alors qu'il a réduit Aismé en poussière, et c'est le cas de le dire ! Il doit être aimé et populaire avec sa belle gueule de chien ! Putain. Quelle injustice. Si je le croise, je le bute dans une ruelle. Je lui arrache la vie comme il l'a fait avec ma sœur, ma moitié.

J'inspire doucement en essayant de me calmer. Je vais attendre ce week-end pour voir ce que je peux faire. Je vais attendre ce week-end pour faire des recherches.

Car maintenant que je l'ai vu, mon envie de vengeance est réapparu encore plus envahissante qu'avant. J'ai envie de lui détruire sa vie comme il l'a fait avec elle.

À partir de ce week-end, il n'aura plus une petite vie tranquille. C'est terminé pour lui.

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Et voilà, comme promis, un nouveau chapitre ! Déjà plus long !

Qu'en pensez vous ?

- le rapprochement Jayce/Tom ?
- Henry ?
- la réaction de Tom ? Trop excessive ?

J'espère qu'il vous a plu !

J'écoute "Autour de moi" des Fréro de la Vega et elle est superbe *-* Tout comme "7 years" de Lukas Graham, mon mari :3

Je vous aime, merci pour tout !♥♥

Hakuna ♪