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Partie 29

- Samedi matin.

- Tu fous quoi ? grogne Kevin en entrant dans ma chambre.
- Je prend des affaires, ça se voit pas ? je roule des yeux, fatigué car j'ai que très peu dormi.
- Jayce est arrivé, hurle ma mère et je termine de mettre de l'argent dans la poche avant.
- Je descend ! je crie à mon tour. Et je ne sais pas à quel heure on rentre, je préviens Kevin qui croise les bras sur son torse.
- Tu es censé être puni alors maximum 22h à la maison, c'est clair ? on descend les escaliers pour rejoindre ma mère et Jayce dans le salon.
- Ouais, ouais. Jayce dormira peut-être à la maison hein, j'enfile mes chaussures et mon beau-père soupire. C'est parce qu'il sera fatigué et je n'ai pas envie qu'il roule dans cet état, je souris grandement et il lève les yeux au ciel. Oh allez, s'il te plaît !
- C'est bon, c'est bon ! il lève la main pour me faire taire. J'accepte et ta mère aussi mais pas de bruit.
- C'est pas comme si on allait s'envoyer en l'air, je pouffe et il déglutit. C'est une blague !

J'éclate de rire alors qu'il grogne mille et une insultes à mon égard. Ça a dû agir comme un signal de départ car ma mère débarque avec mon ami. Elle m'embrasse le front et nous donne des dernières recommandations. En sortant, Jayce attrape mon sac et je souffle.

- Déjà papa poule ? je siffle en lui lançant un regard mauvais.
- Quelle bonne humeur ! il ricane en posant mon sac dans le coffre. On va chercher ton ami à la salle de boxe ?
- Ouais, à neuf heures, je regarde mon téléphone et rentre dans la voiture en même temps que lui. Et il faut qu'on se magne si on ne veut pas être en retard.

Il soupire et je fais un dernier signe de mains à mes parents alors qu'il démarre. Pendant le chemin, on a parlé de tout et de rien, ce qui m'a surpris. Je m'attendais à ce qu'il me demande pourquoi je ne suis pas venu les voir, mais rien. Tant mieux, je n'ai pas envie de donner des explications. Je ne veux pas l'embarquer encore plus dans ma vie.

Quand on arrive à la salle de ring, je vois Anthony, son sac de sport en bandoulière sur une épaule qui nous attend avec une adulte, sûrement sa mère. Jayce se gare et je me dépêche de les rejoindre. Anthony me donne un coup d'épaule alors que sa mère me serre la main. Jayce est accueilli de la même manière par sa mère et Anthony lui décoche un simple sourire.

- Alors, vous êtes le conducteur ? demande sa génitrice en pointant Jayce du doigt.
- C'est exact. Ne vous inquiétez pas, je ne boirai pas, je fais attention sur la route et je les surveille là-bas, il sourit gentiment, sans une once de narquois.
- D'accord, rit-elle. Je vous accorde ma confiance. Et vous jeune homme, elle se tourne vers moi, j'aimerai que vous prenez soin de mon fils pendant le tournoi, elle passe son bras autour des épaules de celui-ci. Il est assez téméraire et il aura besoin d'un pilier.
- Aucun problème, je jouerai le rôle du grand frère, je fais un clin d'oeil à Anthony et il sourit.
- Bon allez, ce dernier tape dans ses mains et embrasse la tempe de sa mère. On doit y aller, je t'envoie un message quand on part ce soir, je t'aime.

Je salue sa mère avec Jayce et on se dirige vers la voiture alors qu'elle enlace rapidement son fils, lui souhaitant bonne chance. Puis on prend enfin la route, tous les trois.

Durant le chemin, Jayce et Anthony apprennent à se connaître et on enchaîne facilement les rires. Anthony m'explique que sa mère n'a pas pu venir car elle travaille et il ne parle pas de son père. Je ne cherche pas à approfondir et j'enchaîne rapidement avec un autre sujet. Mais je réalise qu'on a chacun un père qui nous a fait ou qui nous fait la misère. Le mien s'est barré, celui de Jayce est flippant et celui d'Antho est comme invisible, inexistant. Je soupire en m'enfonçant dans mon siège. Il nous reste encore un quart d'heure et je commence à en avoir marre. La main de Jayce se pose sur ma cuisse et j'entrelace mes doigts aux siens.