Partie 10

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- Dimanche, après-midi.

Je me réveille doucement, je suis assommé. J'essaye de reconnaître les lieux mais ma tête se comporte comme si une enclume s'y était installée. Je soupire doucement et bouge faiblement mon bras droite. Je secoue mes doigts et fais pareil avec la main gauche. Je laisse plusieurs minutes passées, les yeux fermés. Le silence dans la pièce fait froid dans le dos et je me sens de plus en plus mal à l'aise. Pourquoi je suis seul ? La dernière chose dont je me souviens est un homme penché au dessus de moi qui me rassure. Je panique. Qu'est ce qu'on m'a fait ?!

Je me redresse et hurle de douleur. Je me recouche immédiatement en sentant une douleur aiguë dans ma poitrine. Ça brûle, ça se déchire, j'ai l'impression de me faire broyer de l'intérieur. Je continue de crier, de hurler, d'appeler à l'aide jusqu'à ce que la porte s'ouvre, la lumière s'infiltrant ainsi dans la pièce. Deux voix se font entendre distinctement. Un homme et une femme. Je me mords la lèvre en fermant les yeux alors qu'un clic sonne à ma gauche. Petit à petit la douleur s'en va et je relâche ma respiration. Des picotements chatouillent l'intérieur de mon corps mais je me sens mieux. Je papillonne des yeux quand le lit se redresse. Face à moi, au bout du lit, un homme en blouse blanche avec un dossier dans les mains me sourie de toutes ses dents. Hôpital. Je lui souris aussi, sa bonne humeur est contagieuse.

- Alors Tom, comment allez-vous ? sa voix rockeuse me fait rire en silence et il s'approche pour prendre mon pouls après avoir raccroché la tablette sur mon lit.
- Ça peut aller. Pourquoi je suis ici ? je demande en observant les draps sur mon corps. J'ai été opéré ?
- Oui. Vous ne vous souvenez de rien ? il fronce les sourcils en me détaillant et je secoue la tête, gêné. Vous avez eu une côté brisée et une opération en urgence a été faite. Vous êtes entré ce matin avec vos amis.
- Oh, oui... je souffle, me rappelant maintenant distinctement de ma chute dans le sable et du visage contorsionné par l'inquiétude de Matt, Brian et Jayce. Ils sont où ?
- À la cafétéria. Vous allez pouvoir sortir dans les deux heures à venir. Je vous ordonne de manger des produits laitiers à chaque repas pour consolider votre côte, et je vous fais une dispense de sport pour un mois, interdiction au activité dangereuse et pas d'activité sexuelle pour deux semaines.
- Il faudrait déjà en avoir, je marmonne et il rigole. Excusez-moi docteur. Je suivrais toutes ses règles à la perfection. Mais je pourrais reprendre la boxe après ?
- Dans deux, trois mois minimum, il répond délicatement et je soupire de soulagement. Mais il faudra prendre beaucoup de précautions les premières fois.

Je lui promets de faire attention et le remercie. Il sort en m'indiquant qu'il part préparer ma fiche de sortir et que la prescription de médicament a été donné à un de mes amis et qu'ils savent comment s'occuper du pansement. Je souffle en passant mon bras sur mon front d'une lenteur exceptionnelle. Putain, je vais crever le connard qui m'a pété la côté.

Dix minutes plus tard, la porte s'ouvre pour laisser entrer ma mère qui est dans une panique total. Elle court vers moi et me serre tout doucement dans ses bras en m'insultant grassement de tous les merveilleux surnoms qu'elle trouve. Derrière elle, Kevin rigole. Je lui sourie et il me prend aussi dans ses bras quand ma mère décide enfin de me lâcher. Puis, ils prennent place sur des chaises et on commence à parler de tout et n'importe quoi. Ils ont déjà croisé les gars qui leur ont expliqué l'histoire, les grandes lignes surtout. Je sais que mes parents ne m'en parleront pas, c'est à moi d'en parler mais là, je n'ai pas le courage. Une petite heure passe comme ça, dans les fous rires et les blagues nulles.

Une infirmière entre alors et me dit que je peux partir en faisant signer ma fiche de sortir à ma magnifique mère. Je sors du lit, enfile les vêtements sur la chaise et marche jusqu'au couloir avec l'aide de Kevin. Dans celui-ci, on tombe sur Matt et Jayce. Ils sont appuyés face à face contre le mur et Matt se redresse immédiatement pour me prendre dans ses bras. Je rigole doucement et il m'insulte de "pauvre con" en murmurant, ma mère a horreur des insultes mais quand c'est elle qui les balance, il ne faut rien dire. Matt s'écarte et Jayce s'approche, les mains dans les poches. Je lui sourie et il passe son bras sur mes épaules alors qu'on reprend la route. Nos corps sont serrés l'un contre l'autre et je marche à peu près sans mal. Pour l'instant, la douleur est quasi-inexistante et j'espère que ça va duré. Mes parents indiquent au secrétariat que je sors alors que Matt me dit que tout le monde nous attend chez moi. Ça, c'est mauvais signe. Je me cale un peu plus contre Jayce. Il a l'air inquiet, encore, et alors que mes parents discutent avec la secrétaire, je le prends dans mes bras. Il sursaute de surprise mais enroule rapidement ses bras autour de mon cou.

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