Partie 31

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- Samedi, milieu d'après-midi.

- Quatrième combat : le plus jeune de notre compétition, Anthony ! hurle le spectateur en pointant celui-ci qui est dans un coin du ring. Face à Elias, bulldozer nommé !

La foule applaudit pour les deux participants alors que je fixe ledit Elias. Grand, épaules larges, musclé, mains d'ours. Autant dire que ses coups seront longs mais feront mal. Je grogne et tape une dernière fois l'épaule d'Anthony avant de descendre rejoindre Nick, Léon, Sylvain et les bras de Jayce. Il entoure mes hanches et plaque mon dos contre son torse. Je soupire et le combat commence. Le sourire de notre bébé du club est immense, il a retrouvé toute sa confiance. Même si le gars en face est une armoire. Je passe ma main dans mes cheveux et Jayce me pince doucement la hanche.

- Détend toi, il va gagner, son souffle me fait frissonner et je hoche la tête.

Depuis le début, les deux adversaires se tournent autour, se jugeant. Elias a alors un mauvais sourire. Il recule, s'élance et tente de frapper Anthony. Sauf que mon minus est beaucoup plus rapide. Il se baisse. Recule. Lui met son poing gauche dans la tempe. Ce coup sonne Elias qui recule, trébuche, et tombe sur les fesses. Je pouffe alors que la foule le hue. Nick hurle à Anthony de l'achever mais ce dernier attend patiemment qu'il se relève. Et c'est ce que fait son adversaire avec une fureur sans égale dans le regard. Un geste déplacé, et tu es mort... Je me mords la lèvre, inquiet mais Anthony reste confiant. Jayce agrippe ma taille et se fige aussi. On a tous peur pour lui car un mauvais pas peut l'envoyer au tapis. J'expire au moment où Elias fonce sur Anthony et je retiens un cri quand son poing frappe l'épaule de notre benjamin. Nick attrape le poteau et hurle à Anthony de garder sa garde. Sylvain tape du pied et se ronge les ongles. Pour ma part, j'ai juste envie d'éclater la gueule de l'armoire.

Anthony secoue ses bras, fait rouler des épaules et monte sa garde. Il sautille sur place et Elias tente de lui mettre un nouveau coup. Mon minus se baisse, souffle et frappe avec une for e sorti de nul part sa mâchoire. Son adversaire titube en reculant, à nouveau sonné et Anthony, cette fois, décide de l'achever. Il se rue sur lui et enchaine droite-gauche. Du coin de l'oeil, je vois Sylvain imiter les mouvements. Je pouffe et me concentre à nouveau sur mon ami. Il respire avec difficulté, il commence à se fatiguer. Le silence s'installe alors dans la salle alors qu'il monte sa garde et qu'Elias se redresse en levant ses poings.

- Tu n'es qu'un moucheron, je vais te buter... siffle Elias.

Le temps ralentit. Je le vois partir au ralenti comme une furie vers Anthony. Je me débats et tente de monter sur le ring pour tirer Anthony à moi. Nick hurle son prénom. Sylvain imite mon geste alors que Léon le retient. Car si Elias touche Anthony, on sait tous qu'il ne s'en sortira qu'avec de graves séquelles.

Sauf que l'improbable se produit à nouveau, mais à notre avantage. Anthony se crampe sur ses jambes. Fait un pas chassé sur le côté. Elias écarquille les yeux. Anthony sourit. Et le frappe sur la tempe gauche. Le silence dure encore quelques secondes, le temps qu'Elias s'effondre au sol. Puis la salle se met à applaudir comme un fou.

- Anthony remporte le match ! hurle le présentateur en levant la main de notre ami.

Je hurle de joie et monte rapidement sur le ring et attrape Anthony par les épaules. Sylvain me rejoint avec Nick et on vérifie qu'il va bien. Pendant ce temps, Elias est sorti du terrain et je remarque que sa tempe a bleui. Il va avoir mal, c'est une certitude.

On se dépêche de retourner à notre stand pour laisser la place aux trois derniers combats. Je m'assois à l'écart, le temps de canaliser ma colère. Anthony est avec Jayce et Vincent, celui avec qui il s'est battu pour sa place au tournoi, et ils s'occupent de lui. Jayce lui passe de la pommade sur l'épaule et Vincent lui donne à boire et s'occuper de ses mains et poignées. Plusieurs spectateurs viennent le voir pour le féliciter et son sourire s'agrandit a chaque fois un peu plus. J'inspire puis expire en détournant le regard. Mon coeur se tord dans une vague e rage. Mon ventre se retourne dans tous les sens sous l'afflux de sentiments négatifs qui s'emparent de moi. Entre le combat de Léon et celui-ci, je n'arrive pas à rester calme. J'ai besoin d'exploser. J'en ai vraiment besoin. Je regarde l'heure sur l'horloge géant murale au dessus du stand de nourriture et je roule des yeux en voyant qu'il est presque dix-sept heures, à cinq minutes près. La pause va être donné : vingt minutes le temps que les juristes se parlent et que les finalistes soufflent. Je passe avec rage une main sur mon visage et je sens une main glisser sur mon épaule. Dans un sursaut, je me redresse et tombe sur Léon, qui me détaille.

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