Partie 22

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- Mardi soir.

- Posez vos culs dans le canapé, la voix d'Alice est calme, trop calme.

Je ne dis rien alors que Jayce pouffe dans mon oreille, me tirant par la main vers le salon. Sa maison a l'entrée ouverte sur le salon, qui est à gauche et la salle à manger qui est à droite. La cuisine est aussi ouverte sur la salle à manger mais un bar les sépare sur deux ou trois mètres. Les couleurs sont claires et je m'y sens déjà super bien. Je lance un regard à la pièce alors que Jayce s'installe dans le canapé noir. C'est grand, clair et à vrai dire, on croirait une maison familiale alors que seule Alice vit à l'intérieur, avec Jayce quelques fois.

Je fais le tour de la salle, caressant les photos accrochées au mur. Sur une, il y a Alice, Jayce et ses parents à lui. Son père n'est plus le même, avant, il était plus fin. Sa mère était splendide. Je la regarde en réalisant que son fils lui ressemble beaucoup.

Deux mains agrippent mes épaules alors qu'une tête se pose sur mon épaule. Son odeur m'enveloppe et je souris doucement.

- Elle est magnifique, hein ? il murmure à mon oreille avec une voix chargée d'émotions.
- C'est l'une des plus belles femmes que j'ai vu, je lui réponds sincèrement alors que sa main glisse sur mon bras jusqu'à croiser ses doigts aux miens. Tu lui ressembles beaucoup.
- Oui, je suis son sosie masculin, il rie doucement alors que son nez se glisse contre mon cou. Je l'aime tellement et même maintenant, je pense à elle chaque jour qui passe et je sais qu'elle veille sur moi.

Je me retourne en le forçant à reculer et ses yeux, qui tombent dans les miens, sont brillants. Il m'émeut, son histoire avec sa maman me touche. Il se mord la lèvre inférieure en détaillant mon visage et je craque. J'enroule ses épaules avec une rapidité déconcertante et je le serre contre moi. Ses bras se glissent sur mes hanches alors que son visage se glisse à nouveau dans mon cou.

- Putain, elle me manque tellement, il souffle et se redresse en posant simplement son front contre le mien, les yeux fermés.
- Elle est toujours avec toi, je souris en glissant ma main dans ses cheveux.

Il ouvre les yeux, un sourire aux lèvres. Je préfère le voir comme ça : heureux et sincère. Il s'écarte de moi et il soupire en s'étirant. Alice décide alors d'arriver à ce moment là. Je me tends en même temps que Jayce et elle nous indique le canapé du doigt. En deux secondes, on est dessus, assis droit comme un I. Mon coeur tambourine dans ma poitrine et Jayce croise ses mains sur ses jambes. Alice reste devant nous, le regard noir. En vrai, j'ai envie d'éclater de rire, on dirait notre mère. Je jette un coup d'oeil à Jayce et je réalise que lui, il ne retient pas son sourire en coin et qu'il est à deux doigts d'éclater de rire. Il a rapidement perdu son humeur maussade et ça me fait du bien. J'aime le voir l'esprit léger et joueur. Comme maintenant.

- Je déconne pas les mecs, qu'est ce qu'il vous a pris ? elle grogne en nous couvant d'un regard noir.
- Il n'a pas été gentil aussi, je lui dis avec douceur et Jayce se mord la lèvre.
- Tu es sérieux ? siffle la belle australienne.
- Mais oui ! je m'insurge en la regardant. C'est lui qui a commencé, je boude en m'enfonçant dans le canapé avec une voix d'enfant.
- Non mais arrête Tom. Vous êtes complètement fous ! s'énerve-t-elle et je me redresse, un peu moins fier.
- Calme toi, pouffe Jayce en me faisant un clin d'oeil. Steven est un vilain garçon et on lui a donné la fessée, ça arrive à tout le monde.

Oh non. J'éclate de rire. Jayce tape dans ma main en riant aussi et Alice esquisse un semblant de sourire alors que je me tiens le ventre. On a l'air de deux enfants en train de se chercher des excuses, de tout mettre sur la faute de l'autre pour ne pas se faire gronder. Mais ça nous fait tellement du bien de rire après la journée de merde qu'on vient de passer !

- Et vous rigolez ? elle crie légèrement. Vous êtes vraiment cons !
- Mais c'est lui euh, rigole plus fort Jayce en imitant un gosse de deux ans.
- Il a dit des gros mots, je rajoute en parlant d'une voix aiguë.

Jayce se tord dans le canapé sans s'arrêter de rire alors que je fais pareil, sans prendre garde à mes points. Je me calme un peu en sentant mon torse me tirer légèrement mais mon fou rire ne perd pas en intensité pour autant. Alice abandonne et secoue la tête avant de partir dans la cuisine. On a échappé à une prise de tête mais je n'arrive plus à m'arrêter de rire. Nos voix et nos réactions de gamins ont été tellement bien réalisé et je ne risque pas d'oublier ça. Jayce passe un bras autour de mes épaules et il m'attire à lui alors que son deuxième bras entoure mes hanches. Je me colle à son torse alors que mon visage se niche dans son cou et mes bras enroulent ses hanches à lui. Il rigole et son torse se soulève ce qui me fait rire aussi.

- On est peut-être allés trop loin, il ricane en me serrant contre lui.
- Tant pis, c'était drôle, je marmonne en riant.
- Bande de cons, grogne Alice de la cuisine et j'éclate à nouveau de rire.
- Mais Alice, je crie comme un bébé en accentuant le "e".
- Faut pas faire du boudin cousine, minaude Jayce en glissant une de ses mains le long de mon dos.
- Taisez-vous avant que je vous crève les yeux avec ma fourchette, siffle-t-elle mais on entend un petit rire dans sa voix.
- Tu aimes trop mes yeux pour faire ça, je me marre et Jayce retient un rire.
- Et les miens aussi, ajoute rapidement Jayce alors que je lève les yeux au ciel.
- Tu n'as pas d'imagination, je me moque en frappant son épaule.
- Pas quand on est ensemble, tu me fais agir comme un gosse, il me rapproche de lui en laissant mon visage dans son cou.
- Excuse-moi alors, je ne pensais pas avoir une mauvaise influence sur toi, je souffle en fermant les yeux pour laisser son odeur m'entourer.
- Loin de là, il répond sur le même ton. Tu m'apportes tellement de bien-être, beaucoup de joie et à vrai dire, tu me rends complètement barge. J'ai envie de me surpasser, de te prouver que je suis capable de beaucoup et surtout, je veux te montrer que je suis là, que je peux t'aider et que je ne te lâcherai pas. Je, attends, il me resserre contre lui alors que j'essayais de partir. S'il te plaît Tom, laisse moi terminer. Merci, souffle-t-il alors que je me laisse tomber sur lui en laissant mon nez frôler son cou. Tu me répètes sans cesse que tu n'as pas besoin d'aide, que tu veux te débrouiller seul mais je te l'ai dis, je ne te laisserai pas. Je sais que c'est dur, que tu n'arrive plus à y croire mais c'est vrai Tom. Dans la vie, tu rencontres des personnes que tu penses détester ou que tu aimes et ces personnes là deviendront important et inoubliables. Elles s'accrocheront à toi comme des sangsues. Elles te feront des promesses et tu les croiras. Mais quand elles partiront, tu les haïras et tu ne voudras plus laisser entrer personne dans ta vie. Et pourtant, une autre viendra. Elle ne remplacera pas celles qui sont partir mais elle arrivera à s'immiscer en toi sans même que tu t'en rendes compte. Tu leur donneras ta confiance sans le savoir et quand tu réaliseras que tu t'ai accroché à elle, ça sera trop tard pour t'en défaire. Car elle t'aura déjà fait des promesses qu'elle tiendra et tu l'auras déjà dans la peau. Faire confiance après avoir perdu quelqu'un d'important, c'est très dur, je le sais Tom, il glisse une main dans mes cheveux et les caresse alors que son autre main caresse la peau de ma hanche car mon t-shirt s'est relevé. Mais fais-moi  confiance. Je tiens mes promesses et je tiens à nous. Je vais être là pour toi, je t'aiderai à remonter la pente.
- Jayce, je murmure en me redressant, prenant appui sur ses hanches sans lui faire mal pour laisser mon regard plonger dans le sien. Putain, si tu savais à quel point je t'ai déjà dans la peau...

Je me mords la lèvre alors qu'il a les yeux brillants, surpris. J'ai dit ce que je pensais. Je suis sincère, il est déjà dans ma peau. Depuis le week-end qu'on a passé chez Matt. Depuis que je me suis ouvert.

Ses lèvres s'étirent en un sourire immense, plus grand que celui du chat dans Alice au pays des merveilles. Ses mains se glissent sur mes jours, son front se colle au mien alors qu'il ne me lâche pas des yeux.

Mon coeur éclate dans ma poitrine, je sens mon sang taper dans mes tempes tellement fort que je frôle l'évanouissement. Ses yeux encrés dans les miens me donnent des frissons le long du dos. Nos nez se frôlent légèrement et il se sourie encore plus.

- Tu me rends complètement fou, crétin, chuchote-t-il comme une confidence.

Et je souris aussi, les yeux pétillants de bonheur.

Parce qu'il est devenu tellement pour moi.

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