Partie 44

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- Vendredi, fin d'après-midi.

J'inspire et sors dehors, une main dans les cheveux. J'attrape mon téléphone et regarde encore mes messages. Rien. Toujours rien. Je souffle, regarde les filles devant moi et baisse à nouveau les yeux sur mon portable. Il ne répond pas.

Je grogne et le range rageusement dans ma poche. Depuis hier matin, Jayce a disparu. Et Alice n'est pas non plus venu en cours. Je l'ai harcelé de messages car je me doute qu'elle est avec lui. Mais rien. Je serre les dents. Il est parti comme un voleur de chez moi, laissant un simple mot sur la table de la cuisine. Je passe une main dans ma nuque alors qu'Emilie se tourne vers moi, la mine inquiète. Je tente un sourire et elle se détourne, continuant de parler avec Sonia.

Matt et Bryan sont je ne sais où et eux non plus ne répondent pas. Je soupire et replace mon sac sur mes épaules. Nous sommes sur le chemin pour rentrer chez moi mais nous avons fait un rapide détour par la boxe. Anthony n'a toujours pas pris de décision mais nous nous voyons dimanche midi dans un fast-food. Et je sais que nous risquons de bien parler, pour une fois. Mes doigts passent doucement sur mon torse. Deux semaines que je me trimbale ce truc et enfin, je n'ai plus mal. Mais Nick m'interdit toujours de m'exercer. Sylvain se fait un malin plaisir de me le rappeler.

J'inspire. Et attrape mes clefs dans mon sac quand les filles s'arrêtent devant la porte de ma maison. Je leur ouvre et elles s'empressent de s'affaler dans le canapé en s'enlevant leurs chaussures. Je secoue la tête en riant et pose mon sac, retire mes baskets et me dirige vers la cuisine. Tout en attrapant un paquet de gâteaux, mes yeux retracent les mots écrits de Jayce.

« Maman et beau-papa de Tom,

Merci pour cette soirée, ça m'a fait plaisir de pouvoir passer plus de temps avec vous pour apprendre à vous connaitre ! Tom a beaucoup de chance de vous avoir !

Bonne journée à vous.

Mon trésor,

Excuse-moi de partir aussi vite, mon père m'a appelé, il avait un soucis. Je t'appellerai dans la soirée, je t'aime. »

Les larmes me montent aux yeux. Il n'a pas appelé. Il n'appelle pas. Il ne prendra pas la peine d'appeler. Je recule, attrape la bouteille de soda et rejoins les filles qui ont déjà allumé la télé, lançant une émission bien plus nulle que ce que j'imaginais.

On ne va pas se taper ça, hein ?, geigne-je en m'installant de tout mon long sur leurs jambes croisées, ma torse sur Emilie et mes jambes sur Sonia.

Si ! Maintenant, tais-toi, je veux savoir ce que compte faire Cassie, marmonne Emilie en enfournant un gâteau dans sa bouche.

Gracieux, je grogne et elle me frappe l'arrière de la tête. Aïe ! Sois un...

Chut !, râle Sonia en frappant ma cuisse et je soupire fortement, les faisant criser ensemble.

D'accord, d'accord !, je lève les mains alors qu'elles me fusillent.Je me tais.

J'attrape mon téléphone dans ma poche, me dandinant légèrement et Emilie souffle avant de glisser sa main dans mes cheveux, me massant. Je souris et tape rapidement un message à Matt. Je sais qu'il ne répondra pas : s'il s'est volatilisé avec Bryan, c'est qu'il y a une raison derrière. Mais j'ai besoin de le faire car s'il le voit, peut-être qu'il viendra.

« Matthou,si jamais tu t'ennuies ce soir, viens squatter à la maison. Il y a de la place dans mon pieu »

Message envoyé, j'essaye de me concentrer sur la télé mais c'est d'une stupidité si forte que je finis par m'endormir, chouchouté par les deux princesses sur mon canapé. Deux heures plus tard, c'est la porte qui claque qui me réveille. Je suis toujours affalé sur Emilie mais Sonia n'est plus sous mes cuisses. Je me redresse, frottant doucement mes yeux pour m'asseoir sur le canapé. Emilie s'est endormi, la tête appuyé contre son bras qui lui-même s'appuie sur l'accoudoir. Je me moque d'elle et prend rapidement une photo avant de la secouer doucement pour lui éviter un torticolis. Elle me repousse, la tête dans le brouillard et je lui embrasse le front, la prévenant qu'il est déjà dix neuf heures. Elle roule des yeux et se lève pour étirer son dos. Sonia entre alors dans la pièce, suivie de près par mes parents, souriants. Je fronce les sourcils et fixe les sacs que tient ma mère.

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