Partie 8

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- Dimanche matin.

Je me tourne sur le dos en soupirant. Jayce vient de sortir de la chambre en riant car Matt et Brian se hurlent déjà dessus comme des enfants. Je me lève, enfile une veste et sors rejoindre la petite bande de bébés au salon. Les filles ne sont toujours pas là, les flemmardes. Je suis d'une humeur morose et ma nuit n'a pas été très longue. Jayce me lance un regard interrogateur quand je les rejoins et je lève un sourcil. Qu'est ce qu'il y a ? Mais il secoue la tête et reprend sa conversation avec Matt. Brian claque alors sa main dans mon dos en riant légèrement.

- Mec, j'y crois pas !
- De quoi tu parles ? je souffle en le repoussant alors qu'il se marre toujours.
- Noémie m'a envoyé un message me disant que tu voulais la choper ! il continue de rire en me suivant à la cuisine et je grogne.
- Arrête tes conneries Brian, j'ai jamais fait ça. C'est un boulet cette fille, je soupire en attrapant le paquet de céréales alors que Matt nous rejoint. Et puis, d'où tu lui parles ?
- Tu veux te taper Noémie ? Cette chienne ? il demande avec une voix horrifiée en coupant Brian qui été pour me répondre et je contracte mes poings, ils commencent à me gonfler.
- Bordel non ! je crie en me tournant vers eux alors qu'ils sont hilares. Vous êtes cons.

Je les bouscule en sortant de la cuisine et je rejoins Jayce sur le canapé. Les mecs lancent la machine à café alors que Jayce pose sa tête sur mon épaule. J'ai loupé un épisode ? Je le laisse faire, il m'apaise. La télé diffuse des épisodes de dessins animés qui sont franchement ennuyants. Je mange mes céréales directement dans le paquet et Jayce fait de même. Deux mains se posent alors sur mes yeux et je sens Jayce se redresser.

- Qui c'est ? chuchote une voix féminine à mon oreille et je m'empêche de sourire.
- Je sais pas, une carotte ? je dis et elle rie doucement, j'aime son rire.
- Tu es débile ! elle enlève ses mains et frappe mon épaule avant de faire le tour du canapé et de venir de blottir dans mes bras comme une petite fille.

Je la serre contre moi, ma petite Émilie. Elle niche son visage dans mon cou et son souffle se pose sur le mien. Jayce se décale et finit par se lever. Je le regarde partir alors que les deux autres filles viennent s'asseoir dans le canapé. Émilie commence alors à me parler de plusieurs choses mais je n'en écoute pas une. Je repense à la nuit que j'ai passé. Il s'est confié à moi. Et je me suis confié.

Je n'avais jamais osé parler de mon passé, même ne serait-ce que dire un mot était trop sur pour moi. Mais hier soir, je l'avais fait. Jayce avait d'abord raconté son histoire et j'avais commencé à citer la mienne. Mais elle est trop dure à dire et encore plus à entendre, alors je ne l'ai pas fini. Je sens ma poitrine se compresser et mes larmes commencent à monter en repensant à tout ça. Je me tortille sur place et Émilie se redresse.

- Ça va ? elle me questionne gentiment en déposant un baiser sur mon front.
- Il faut que j'aille prendre l'air, je marmonne en la soulevant et je la repose doucement sur le canapé. Excuse-moi.

Elle tente de me rattraper mais je rejoins vite la porte et je sors en la claquant derrière moi. Pourquoi j'ai parlé à Jayce ? Pourquoi ! Personne ne doit connaître cette histoire, personne ne doit savoir ce qu'il m'est arrivé... Je passe mes mains dans mes cheveux en avançant sur la chaussée. Et si Jayce apprenait la vérité et se barrait ? J'ai besoin de lui, je le sais, je le sens. Si je le laisse partir parce qu'il m'en veut de n'avoir rien fait ? Si je le dégoûte ? Je grogne de colère tout en continuant de marcher. Mais il m'a aussi raconté des choses sur lui. Mais s'il m'a menti ? Si il a inventé cette histoire pour que je me dévoile ? Je m'arrête de respirer et de marcher. Il n'aurait pas fait ça. Bordel. J'espère vraiment qu'il ne sait pas foutu de moi. Lui avoir parler d'elle, c'est lui avoir prouver que j'arrive à lui faire confiance. Il ne peut pas s'être foutu de moi. Une larme roule sur ma joue et je l'essuie d'un geste rageux. Si il a joué avec moi, je le tue.

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