Partie 54

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- Dimanche, 15h 45.

C'est simple. Tellement simple. Un couteau, un coup en plein cœur et régler. Il est mort. Terminé. Mais je veux le faire souffrir. Tout autant qu'il m'a pourri la vie. Conrad l'a balancé et je veux le buter. Je ne regrette pas une seconde d'avoir frappé ce gamin, il a quand-même une part de responsabilités mais je suis content de ne pas l'avoir achevé. Ça m'a permis de garder une bonne part de ma haine. Et ouais, c'est l'autre fils de pute qui va tout manger dans les dents.

Les pieds tapant le sol, je me dirige vers le centre ville. Qui dit petite ville, dit savoir qui habite où. Et je sais où se cache l'autre enflure. Chez lui, sûrement un bière dans la main, un sourire vicelard collé sur la tronche. Il doit être tout content : il vient de péter la gueule à son frère sans aucun remord et il doit croire que ce dernier va me pourrir la vie. Mais si il y a un truc que j'ai pigé, c'est que Conrad ne fera plus rien. Il a atteint le fond, il est mort de l'intérieur. Il n'a plus la force de se battre, que ce soit contre moi ou son bâtard de frère. Il en est au même stade qu'Aismé. Et je jure que si il se suicide à cause d'Henry, ce dernier est mort. Oh ouais. Je déteste peut-être Conrad mais il y a des choses que je ne pourrais jamais tolérer. Et je crois que pousser son frère au suicide et à commettre des actes contre son gré est en tête de liste.

Mon téléphone sonne à nouveau et je grince des dents. Toujours le même numéro. Je décroche finalement. Il va bien falloir à un moment. Au moins, je vais les prévenir et après, ils font ce qu'ils veulent. Bas les couilles de la suite. Seul le visage d'Henry et mon poing dans sa gueule m'intéressent. Je bous sur place et mes jambes me tirent mais je presse un peu plus le pas. Mes doigts me démangent tellement.

- Ouais ?, je grogne dans le combiné.

- Reviens au parc de suite ! hurle ma mère et je fronce les sourcils. Tu ne peux pas partir d'un coup comme ça, sur un coup de tête ! Reviens et on va discuter ! Conrad est complètement paniqué et...

-Maman, je la coupe et elle s'arrête une seconde. Je vais péter la gueule à Henry, c'est définitif. Je ne vais pas revenir. Tais-toi, je crie quand elle est prête à remonter sur ses grands cheveux. J'en ai rien à foutre de ce que tu veux là, OK ? Je vais le buter. C'est Aismé dont on parle. Occupe-toi de Conrad. Sinon, il va aussi craquer. Et je tiens pas à voir un deuxième gamin se donner la mort. Au revoir.

Je raccroche tandis qu'elle crie. Rien à foutre. Vraiment. Je crois que j'ai atteint mes limites. J'aurai pu encaisser le coup, réfléchir mais non. Je venais tout juste de pardonner à Conrad. Je devais en plus accepter le fait qu'Henry se soit servi de lui pour m'atteindre ? Que dalle. Quelqu'un doit prendre. Et ça sera lui. 

Je sais que là, je viens de faire un bond en arrière. Que je merde totalement parce que mes actes sont en désaccord avec mes dires. Mais qui peut rester calmer dans un tel moment ? Je ne peux pas, je ne veux pas. La seule chose qui m'intéresse, c'est enterrer le corps de ce salaud au fond de mon jardin et ricaner comme une sorcière en frottant mes mains. Ridicule mais véridique. Je veux le voir mort. 

Quand enfin, j'arrive devant sa baraque, je fronce les sourcils. Qu'est-ce que ce vélo fout là bordel ? Qu'est-ce qu'il fout là ?! Je croyais qu'ils ne se parlaient plus ! Du moins, c'est ce que m'avait dit Bryan au détour d'une conversation mais à ce moment là, je m'en tapais, j'étais beaucoup plus concentré sur Jayce. Uniquement sur lui. J'inspire et avance jusqu'à la porte, jetant un regard mauvais au vélo. Je vais m'en faire deux pour le prix d'un. Merveilleux. Un sourire étire mes lèvres. Sadique, horrible. Mes poings sont toujours serrés, ma haine est décuplée rien qu'à la vue de cette connerie. Oh ouais. Je vais finalement me venger de deux abrutis qui m'ont blessé. Et je n'ai aucune peur, aucun regret pour ce que je m'apprête à faire. Ma raison a déserté, laissant mon coeur sombrer dans une folie meurtrière. Parce que là, je ne suis pas certain de pouvoir retenir mes coups. Ces bâtards sont toujours potes et ça, ça me fout la haine comme pas possible. Je pensais qu'il changerait d'avis sur Henry, qu'il comprendrait que non, ce mec ne pouvait pas être son pote. Mais rien, ils se voyaient toujours. 

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