Partie 30

6.7K 593 131
                                    

- Samedi après midi.

J'inspire et lève le bras, empêchant le poing de Léon de s'abattre dans ma mâchoire. Il recule, sautille sur ses jambes et lance à nouveau son poing que j'arrête avec beaucoup de mal. Il baisse les bras et attrapa la bouteille que lui tend Nick avant d'avaler la moitié.

- Tu passes dans 20 minutes, 15 si des matchs se finissent rapidement, lui annonce Nick en passant une serviette sur son épaule.
- Ça devrait aller, souffle Léon et il me sourit. Ça va toi ?
- Pour l'instant ça roule, je ris doucement alors que mes doigts glissent sur mon pansement. J'ai hâte de vous voir sur le ring, ça va être tellement jouissif !
- On va tout faire pour ! rigole Léon en passant son bras sur mes épaules. Tu vas t'incliner devant nous ensuite !
- Il s'incline déjà devant moi ! s'exclame Anthony alors qu'il trottine vers nous.
- Tu as rêvé gamin, je secoue ses cheveux avec ma mère alors qu'il râle. Je ne me mets pas à genoux devant des bébés !

Je lui tire la langue alors qu'il s'offusque. Mais rapidement, un sourire étire ses lèvres et il vient me secouer les cheveux à son tour comme un bourrin. Nick et Léon s'éloigne pour parler stratégie et je finis seul, entre les mains d'un Anthony plus que joyeux.

- Stop ! j'attrape ses mains dans un rire alors qu'il rit toujours. Arrête de te fatiguer. Assis toi avec Nick et les gars et écoute ce qu'ils te diront, je lui indique les gars du menton et il hoche la tête. Je reviens dans un quart d'heures.

Un sourire déchire son visage et ses bras enroulent vivement mes épaules. Je pouffe en entourant ses hanches et je le serre contre moi. Il tremble, il panique et je sais d'avance qu'il va se pisser dessus lors du premier combat : on est tous pareil quand il s'agit de faire quelque chose une première fois. Je lui caresse le dos, le temps qu'il se détende et deux minutes plus tard, il s'écarte de moi avec un sourire carnassier.

- Je crois qu'il y en a un de jaloux, murmure-t-il en regardant à ma gauche vers le ring.

Je suis son regard et je vois Jayce avec Alvin, en train de parler. Mais ce sont les coups d'œil furtifs de Jayce qui me font rouler des yeux. Quand il croise mon regard, un sourire fin étire ses lèvres et il se concentre sur Alvin qui doit sûrement lui parler de filles. Ce type est un aimant à nana.

- Ce n'est pas de la jalousie, je souffle en regardant Anthony. C'est de la protection : il a peur pour moi, nuance.
- Mon cul oui, il inspire et tapote mon épaule. Vous êtes aveugles, c'est fou ça. Bon allez, j'y vais. Reviens vite !

Je hoche la tête alors qu'il rejoint les plus vieux. Sylvain me fait un petit signe de main et je me détourne, direction la sortie. À force, on étouffe dans cette bâtisse et là, j'ai réellement besoin d'aller prendre l'air. Mon pass montré, je sors et mes poumons se regorgent d'air rapidement. Mes muscles se détendent et mon cerveau se rafraîchit. Je marche le long du mur, je respire et j'envoie un rapide message à ma mère pour lui dire que tout va bien. Je me vide la tête et j'enfonce mes mains dans mes poches. Mon torse me tire à peine et ma pommette est dans un meilleur état qu'hier. Le bleu commence enfin à disparaitre. D'ici mardi, il ne se verra plus. Je regarde l'heure et fais demi-tour en voyant que Léon passe dans cinq minutes. Je presse le pas, glisse mon pass sous le nez des mecs à l'entrée et cours jusqu'au ring où une masse de personne est amassée. Nick me repère au stand et m'indique de venir quand nos regards se croisent furtivement. Je me dépêche en cherchant Léon mais je réalise bien vite qu'il est déjà sur scène. Imitant Nick, je monte sur une chaise pour avoir une meilleure vue alors que Sylvain, Jayce et Anthony sont juste devant Léon et son adversaire. Notre ami envoie son poing à plusieurs reprises sur la droite. Il enchaine avec un gauche qu'intercepte avec vivacité le second. Mais le poing droit de Léon revient avec un vitesse spectaculaire et il s'éclate sur la mâchoire de l'autre gars. Ce dernier, sonné, recule en secouant la tête, les mains devant le visage. Sauf que Léon tape un coup dans son épaule ce qui le fait retirer ses mains et son poing gauche fonce dans l'autre côté de sa tête. L'adversaire de notre ami s'appuie contre les cordes, protégeant son visage des nombreux coups qu'envoient Léon. On entend la foule hurler de joie devant ce spectacle alors que le coach de l'équipe adverse demande à son élève d'abandonner. Sauf qu'il a l'air d'être trop fier pour s'arrêter.

AngryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant