Partie 28

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- Vendredi, 17h.

Dans un soupire, j'entre dans le bureau de Nick. Les adhérents devraient arriver dans les minutes qui suivent mais je dois parler au patron avant. Mes parents ont eu du mal à accepter le fait que je parte samedi après la bagarre de mardi mais ils ont fini par accepter quand j'ai parlé de Jayce. Comme si ils lui faisaient plus confiance à lui qu'à moi. Ce qui n'est pas étonnant. Kevin m'a quand-même demandé d'aller demander un mot de Nick confirmant ma présence ce week-end. Jen bouillonne de rage mais je sais que ma mère a peur que je mente. J'aurai peur aussi de voir mon fils partir alors qu'on sait qu'il n'est pas stable émotionnellement. Et ça, ils l'ont su car Émilie à envoyé un message à ma mère, la prévenant que j'ai croisé l'autre enflure la dernière fois. J'ai cru tombé dans les pommes quand ma génitrice me l'a dit. J'en veux énormément à Émilie de lui avoir dit. Alice m'a demandé de les rejoindre hier et j'ai simplement dit non. Les garçons m'ont harcelés et je leur ai dis de parler avec Émilie. Sonia m'a affirmé qu'elle passerait chez moi et le jeudi soir, elle a mangé avec moi et mes parents. Elle m'a changé les idées et nous avons beaucoup parlé. Jayce n'a pas montré un seul signe de vie. Mais ça ne me surprend pas : on passe une partie du week-end ensemble, il va en profiter.

Nick me fait face, penché sur son bureau à remplir des papiers. Il relève la tête quand je tousse et il me pointe la chaise. Je m'y assois en prenant soin de faire attention à mon torse. Je frotte ma pommette, la douleur est partie mais l'hématome est toujours là.

- Alors mon gars, ça va mieux ? il pose son style et croise ses mains avant de poser sa tête dessus.
- Oui, je souffle et me cale mieux. Mes parents veulent un mot comme quoi je serai bien avec toi demain. Ils n'ont pas confiance.
- Tu as merdé à quel point pour qu'ils désirent un mot ? marmonne-t-il en attrapant une feuille et un stylo.
- J'ai revu le mec avec qui était Aismé, je lâche en tournant les yeux vers la fenêtre qui donne sur le ring où quelques personnes arrivent. Mes parents l'ont appris, ils ont peur que je déconne. Soit disant ça aurait fait remonté des souvenirs.

Ce qui est vrai : ces deux dernières nuits, je me suis réveillé à trois heures du matin, hurlant et pleurant. Ça n'était pas arrivé depuis que j'ai rencontré Jayce. On a tous rattrapé notre sommeil. Nos nuits sont entières depuis qu'il est entré dans ma vie. Sauf que l'avoir vu réapparaître m'a bouleversé.

- Hum, il me tend le papier en encrant ses yeux dans les miens. S'il y a quoi que ce soit, tu m'en parles Tom.
- T'en fais pas, je vais bien.

On se sourit et on sort de la pièce. Tout le monde est là, formant un cercle. Je reste un peu en arrière alors que Nick donne les instructions après avoir salué chaque personne. L'échauffement démarre et j'aperçois Sylvain, Anthony et le mec de mercredi qui s'énervait contre cure-dent courir ensemble. Nick commence à installer la salle et je vais lui donner un coup de main. On place des plots au sol pour délimiter des espaces de travail et on monte sur le ring préparer l'espace car il veut faire des combats préparatifs pour ce week-end.

L'échauffement fini, je rejoins Sylvain et je l'aide à enfiler ses bandes. Il ne parle pas et je fronce les sourcils.

- Qu'est ce qu'il y a ? je demande et il lève la tête, surpris.
- Moi ? Qu'est ce que j'ai ? Non Tom, grogne-t-il en tapotant mon épaule de son index. Toi, qu'est ce que tu as ? Tu es dans la lune, tu es carrément paumé et je suis sur que tu caches quelque chose.
- Je... j'inspire et le suis jusqu'au ring où se rendent tous les participants du tournoi. J'ai vu l'ancien copain d'Aismé. Ça m'a foutu en rogne et j'ai recommencé mes cauchemars. C'était passé mais mercredi, il était là, au café, avec le sourire... Et ça m'a broyé le coeur, je souffle et Sylvain passe un bras autour de mes épaules.
- Eh gamin, murmure-t-il. Ce type n'en vaut pas la peine, ne pense pas à ça. Il ne mérite pas que tu t'intéresse à sa vie. Pense à elle, elle ne voudrait pas que tu te sentes mal juste parce que ce petit con est de retour en ville.
- Peut-être mais il est là avec le sourire. Il n'a pas le droit d'être heureux.
- Arrête ça, lance-t-il sèchement. On a tous le droit au bonheur, même lui. Tu ne sais pas ce qu'il vit ni rien. Ne commence pas à t'imagines mil et un scénarios pour lui rendre la vie dure. Ok ?

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