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Partie 41

- Mercredi matin

Je gémis et me tourne dans le canapé, tâtant le côté droit. Mais c'est le vide que mes doigts rencontrent. Je grogne dans le coussin et me redresse en papillonnant des yeux. Jayce est parti il y a quelques minutes pour aller au lycée et je me retrouve seul. Je m'assois en tailleur en me frottant les yeux alors qu'une série d'images traversent mon esprit. Et je rougis. Nous avons passé une soirée superbe et la nuit n'en a été que meilleure. Nous n'avons pas couché ensemble et au fond, je préfère. C'est ma première histoire, mon premier amour. Et malgré que je l'aime, je désire prendre mon temps et ne pas me presser. Nous ne savons jamais de quoi demain est fait.

Dans un soupir, je me lève et prends le chemin de la cuisine pour grignoter. La table est toujours dressée et je secoue la tête, rangeant le bazar de mon petit-ami. Mon téléphone sonne au même moment et je l'attrape, décrochant à l'appel de ma mère.

-Coucou mon chéri, tu vas bien ? sa petite voix me fait fondre et je souris.

-Très bien, et toi ? je réponds en m'asseyant dans le canapé, caressant du bout des doigts mon pansement.

-Je vais bien. Alors, cette soirée ? elle couine et je l'entends trépigner d'impatience. Vous avez fait quoi ? Jayce est avec toi ? Ah non, il a dû aller au lycée... Mais tu es seul alors ? Tu veux que je te récupère ? Attends, tu n'étais pas censé aller au lycée aussi ?

-Calme toi maman ! je rigole en m'étirant doucement. Non, je n'y suis pas allé car j'ai mal et j'ai légèrement saigné dans la nuit, je marmonne en faisant la grimace. Mais Jayce est bien retourné en cours et la soirée a été parfaite. Mais tu m'appelles simplement pour ça ?

-Bien sur ! Je veux tout savoir ! s'extasie-t-elle comme une enfant de l'autre côté du combiné.

-Non mais c'est ma vie privée ! rie-je. Mais si tu le veux, on pourra parler ce soir, je rajoute en marmonnant, espérant qu'elle n'entende rien.

Mais mon espoir est de courte durée vu qu'elle hurle de l'autre côté, exprimant sa joie. Ma génitrice est une gamine dès qu'il s'agit de ma vie. Je secoue la tête et l'embrasse avant de raccrocher, voulant couper court à cette conversation dérangeante. Parler de Jayce à ma mère ne me dérange pas mais je n'ai pas envie de donner tous les détails non plus. C'est mon couple, mon amour. Je ricane silencieusement et retourne dans la chambre pour aller prendre des affaires et je file ensuite à la douche. En sortant, je refais mon bandage et m'habille. Et soudain, mes larmes me brouillent la vue. Je frotte mes yeux, sèche mes joues et fais mon sac. Je ne veux pas partir mais je n'arrive pas à rester sans rien faire. Alors je range la maison, je nettoie le bazar que nous avons mis hier, tout en refoulant mes larmes.

Je ne sais pas pourquoi je pleure, pourquoi j'ai mal. Mais ces derniers temps, trop de choses se sont passé. Et les mots de Steven m'éclatent à la figure. Et cette fois, je n'arrive pas à refréner la douleur. Je tombe à genou au sol, mon corps tremblant et mes larmes dévaler mes joues. Ses mots étaient trop durs, trop sincères, trop blessants. Il a piétiné mon coeur sans crainte, sans doute, sans peur. Il sait que je suis mentalement faible et il en a joué, il a profité de mes faiblesses. Il a joué sur mes peurs, il a utilisé Aismé comme moyen de pression, comme outil pour me détruire. Il l'a insulté, il a souillé son image pour m'atteindre. Je retiens un sanglot, plaque ma main sur ma bouche alors que mes larmes doublent et mon ventre se tord désagréablement. J'ai envie de vomir, de me mettre la corde autour du cou. Je veux en finir à mon tour, rejoindre Aismé... Je veux la retrouver, elle me manque...

"C'était qu'une petite salope !"

"Tu es qu'une tapette de merde ! Tu ne sais même pas être un bon pote ! Tu es qu'une merde et tous les gens autour de toi en ont rien à foutre de ta sale gueule !"