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Partie 45

- Samedi, presque midi.

Je me réveille lentement, un bras autour des épaules qui me bloque. Je me frotte les yeux tandis que Matt grogne. Je pouffe, sors son bras de mon corps et me glisse hors du lit. On s'est endormi tard : j'ai mis longtemps à me calmer. Je me mords la lèvre quand mes yeux se rivent sur le sol, où tous les papiers sont toujours éparpillés. Matt n'a rien ramassé et je n'en ai pas non plus eu le courage. Trop de nouveautés, trop de secrets découverts en quelques secondes. Tout en cœur éclaté devant l'étendue de ces photos.

Je détourne mon regarde et sors précipitamment de la chambre. Mes parents sont en bas, l'un cuisine tandis que l'autre fait je-ne-sais-quoi sur l'ordinateur portable de la maison. Kevin lève un sourcil quand j'entre dans la cuisine, quittant l'écran des yeux deux secondes.

- Enfin levés les filles ?, se moque-t-il.

Je l'ignore simplement ce qui lui fait froncer ses sourcils et se redresser. Ma mère se tourne vers nous, une cuillère en bois dans les mains. Je ne les regarde, attrape un verre dans un placard et une tasse. Je fais un café à Matt et me sers un verre de jus d'orange.

- Tom ?, demande doucement ma maman, posant une main dans mon dos.

Je me dégage, attrape la boisson chaude, mon verre et retourne dans ma chambre rapidement. Je ne veux pas leur parler, pas tant que je n'aurai rien compris, pas tant que mon cerveau n'arrivera pas à calmer les battements de mon cœur.

- Qu'est-ce qu'il a ?, marmonne Kevin dans mon dos.

- Aucune idée... répond ma mère d'un même ton.

Je soupire. Mon comportement est stupide mais je ne pourrais pas leur sourire, je le sais. Dans la chambre, je trouve Matt assis par terre, triant les papiers, téléphone à l'oreille.

- Oui, oui. Non Bryan, tu n'as pas besoin de nous rejoindre, ça va mieux maintenant, soupire-t-il en attrapant la tasse que je lui tends. Mais non, il ne sait rien passé hier soir, pourquoi tu dis ça ? Ah ça ! Il ne m'a pas trop engueulé, rit-il en caressant sa lèvre meurtrie. Oui, je vais mieux Bry', arrête de t'inquiéter. Tom ?Bien sur qu'il va bien ! Non, il n'a toujours pas donné de nouvelles... Ça marche, à tout à l'heure frère.

Il raccroche et pose ton téléphone sur le sol. Ses lèvres se pincent alors que je le fixe, tête penchée et il boit d'un trait sa boisson. Quand il repose sa tasse, ses yeux se plantent dans les miens.

- Il voulait savoir comment la soirée s'était passée. Je ne lui ai rien dit sur tout ça, ajoute-t-il en faisant un geste vers les feuilles étalées dans tous les sens. Et on le rejoint cette après-midi au café près du lycée.

Je hoche la tête et avale mon jus d'orange puis nous nous mettons à trier les feuilles dans un silence plombant. Matt s'occupe des photos, sachant très bien que je m'écroulerai à nouveau en les voyant. Pour ma part, je trie les rapports de police, les mots écrits par la Justice, d'autres d'un Juge. Plusieurs d'avocats. Certains d'un docteur, deux ou trois d'un psychologue aussi. Sur l'emballage du CD, l'inscription « Dr VINCE, étude du patient :Alice ». Je fronce les sourcils. Et relève la tête vers Matt qui a ses yeux écarquillés sous la surprise.

- Oh merde... souffle-t-il.

- Quoi ?, l'agressé-je et ses yeux affrontent les miens. Qu'est ce que c'est ?

- Tu ne veux pas savoir Tom, et tu le sais, répond-t-il en serrant la photo entre ses doigts.

- Bien sur que si, je veux le comprendre, grogné-je en serrant les dents et Matt secoue la tête de gauche à droite. Mec, montre-moi de suite bordel.