Chapitre 8

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Le soleil se couche, les rayons du soleil rendent l'écorce des arbres orangé pendant quelques instants. Je souris en regardant par la fenêtre, pensant à Jane et à quel point elle aimait les couchers de soleil. Elle en faisait l'éloge à chaque fois qu'elle en apercevait les couleurs dans le ciel.  Elle faisait un vœux lorsque le dernier faisceau lumineux disparaissait à la limite de la mer. Je n'ai jamais compris pourquoi elle faisait ça, mais elle disait que c'était sa croyance. Une pointe de déception m'envahit quand la forêt devient noir et que la nuit l'a emporté sur mon souvenir. Je soupire et me détourne de la fenêtre pour chercher Alec du regard. Je ne met pas longtemps à le trouver, comme si mes yeux avaient la capacité de le rencontrer aussi rapidement que j'en ressentais le besoin. Mon coeur rate un battement, peut-être même deux, lorsque je l'aperçois dans la salle de bain, torse nu et dos à moi, en train de se passer de l'eau sur le visage. Bordel, même lorsqu’il ne fait rien d’autre que de se laver, je le trouve incroyable. Je déglutis difficilement et m’oblige à détourner le regard quand il croise le mien à travers le miroir. Il se tourne vers moi et s'appuie contre le lavabo. Du coin de l'oeil, je le vois m'observer de la même manière que je l'ai regardé quelques secondes auparavant. Il s'avance vers moi, alors je pose à nouveau mon regard sur lui.

-On s'en ira à l'aube, on a de la route à faire.

  Quelques gouttes d'eau ruissellent encore sur son visage, tout le long de la veine sur son cou, jusqu'à sa clavicule gauche. Je hoche la tête d'un seul mouvement. Je ne peux m'empêcher de scruter l'encre noir sur son torse développé. De loin, j'ai l'impression qu'il a le portrait de quelqu'un sur les côtes mais je n'ai pas le temps d'en voir d'avantages, qu'il enfile un débardeur noir.

-Tu peux aller dans la chambre, je dormirais sur le canapé.

-Tu fais ça par galanterie, ou parce que tu es plus proche de la porte d’entrée si jamais je voulais m’enfuir ?

  Il s'assoit à côté de moi sur le canapé et d'un bond, je m'écarte pour être le plus loin possible de lui, ce qu'il semble ignorer. Je sens qu'il est fatigué mais il ne laisse rien paraître, comme d'habitude. Endors toi, pour que je puisse mieux t'observer sans que tu ne t'en rende compte.

-Tu ne t’enfuira pas. Et si tu venais à le faire, tu reviendrais toute seule avec tout ce qui traîne dans cette forêt, je me fais pas de soucis pour ça.

  Je souris.

-Donc, c’est par galanterie ?

  Il roule du regard.

-Non. Je préfère juste dormir sur le canapé.

-Où tu ne veux juste pas l’avouer.

  Il soupire d’un air exaspéré.

-Si tu en fait toute une histoire, tu n’as qu’à rester sur le canapé, j’irais dans la chambre.

-J’irais bien mais les draps sont poussiéreux, je n’ai pas envie d’y dormir.

  Il me regarde comme si j’étais un spécimen nouveau pour lui.

-Alors je suppose qu’il va falloir qu’on se serre toi et moi, parce que le canapé n’est pas très grand.

  J’entends le sarcasme dans sa voix. J’évalue la longueur et la largeur du canapé avant de le regarder à nouveau.

- Tu restes de ton côté, je reste du mien, ça ira très bien de cette façon.

  Il ricane d’un air moqueur, avant de s’enfoncer dans le canapé et de fermer les yeux, la main sur son arme. Je me frotte le visage pour essayer de faire disparaître la fatigue mais j'arrive de moins en moins à rester éveillée après la journée que je viens de passer et ma perte de connaissance. La pièce est presque plongée dans l'obscurité et j'ai l'impression de n'avoir pas dormi depuis des lustres. Je lutte pour garder les yeux ouverts mais sans m'en rendre compte, je fini par m'endormir.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant