chapitre 31

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Dans la voiture, je ne fais que de me ressasser en boucle les différentes pièces que nous avons visité, peut-être que je vais finir par me rappeler d'un détail, de quelque chose qui nous a échappé. Mais plus j'y pense, plus je deviens folle. J'ai envie de faire demi-tour, j'ai envie de tout retourner dans cette putain de villa pour trouver ce que je cherche, même si je n'ai pas aucune idée de ce que c'est. Je ronge mes ongles. Je vois très bien quelle direction prennent mes pensées, elles m'entraînent dans le côté sombre que détestait tellement Jane, et je ne sais absolument pas quoi faire pour les combattre. Mon mal de crâne revient. Je soupire et me pince l'arrête du nez.

-Merde, crachais-je dans un chuchotement.

Alec tourne sa tête vers moi en fronçant les sourcils.

-Qu'est-ce que tu as ?

Je lève mon regard vers lui et m'avachie au fond de mon siège, feignant d'ignorer de quoi il parle.

-Rien, tout va très bien.

Il serre ses doigts autour du volant un peu plus fort et expire bruyamment, signe que je l'agace.

-Dis moi simplement ce que tu as, Sara.

-J'ai juste un putain de mal de crâne, n'insiste pas.

Je détourne le regard vers le paysage et pose ma tête contre la vitre. Il ne rajoute rien et moi non plus, ne voulant pas envenimer la situation et je l'en remercie intérieurement. Soudainement, Leila prend une grande inspiration, comme si elle venait de se rappeler de quelque chose d'important. Je sursaute et tire sur ma ceinture pour me laisser respirer.

-Il a un bateau au port, bordel de merde !

Alec lui lance un regard à travers le rétroviseur et fronce les sourcils, comme à son habitude.

-Et c'est maintenant que tu nous le dit ? Rétorque Dom en haussant le ton.

-J'avais oublié ce détail. Mais si tu faisais mieux ton boulot Dom, tu l'aurais attrapé depuis longtemps ton Alessio.

Son ton méprisant ne semble pas échapper à Dom, qui la fusille du regard.

-Et toi si tu étais toujours sa pute, tu saurais où il est.

-Je n'étais pas sa pute.

Je me redresse et soupire, agacée d'entendre leurs deux voix empirer ma migraine et sans réfléchir, je dis :

-Vous êtes aussi inutile l'un que l'autre alors arrêtez de vous crier dessus, ça devient agaçant !

-Ferme là. Grâce à moi, on sait où il se trouve, et on sait qu'il y a possibilité qu'il soit sur son yacht.

Je ricane, ce qui a l'air de la déconcerter, ou de l'énerver. Ou les deux.

-Tu disais aussi qu'il serait à sa villa, et aux dernières nouvelles, il n'y était pas. Donc non, Leila, on ne sait pas où il se trouve. Tu nous sert à rien, je me demande ce que tu fous encore dans cette voiture, d'ailleurs.

Soudain, sa main me serre fortement l'épaule, ce qui ravive la douleur. Elle serre les dents et chuchote :

-Tu commences sérieusement à me-

Je dégaine mon arme et lui braque le canon entre les deux yeux, ne la laissant pas finir sa phrase. Le bruit de métal résonne dans la voiture silencieuse, sous le regard de Dom qui ne comprend rien à ce qui vient de se passer. La main d'Alec se pose doucement sur ma cuisse et il serre ses doigts contre ma peau.

-Sara, putain, range ton arme. Qu'est-ce que tu fous ?

Il a l'air excédé, mais pas inquiet le moins du monde que je puisse tirer. Pourtant j'en ai envie, mon doigt se recroqueville sur la gâchette, lui faisant vivement retirer sa main de mon épaule. Mes pensées entrent en collision, tirer ou ne pas tirer ? Un acharnement incroyable se passe dans mon crâne, et je ne fais que la fixer du regard. Ses grands yeux ronds m'observent attentivement. Je fini par baisser mon arme, sans trop savoir pourquoi. Je plisse le regard sans détourner les yeux de son visage crispé.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant