Chapitre 50

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J'entre dans le bureau d'Alessio et m'assois sur la même chaise sur laquelle j'ai l'habitude de m'asseoir depuis plusieurs semaines maintenant. Je croise mes bras contre ma poitrine et fixe Alessio d'un air impatient, qui lui a les yeux rivés sur son téléphone. Quand il lève enfin le regard vers moi et me sourit, j'ai envie de lui hurler dessus et d'enfoncer mes pouces dans ses yeux, mais je souris comme la petite soeur naïve qu'il veut que je sois.

-Alors, c'est quoi le dossier pour aujourd'hui ? Demande Taryn en s'approchant du bureau.

Alessio fronce les sourcils.

-Sara est la seule concernée pour cette mission, dit-il en me regardant directement dans le blanc des yeux. Elle te concerne toi et la discussion que nous avons eu il y a quelques semaines.

Je le dévisage, les cernes sous ses yeux dissimulent un manque de sommeil évident. Des nuits blanches à ressasser tout le mal qu'il fait, ou simplement à trouver de nouveaux moyens plus horribles les uns que les autres pour se faire du pognon. Je parierais sur le deuxième cas.

-Je t'écoute, dis-je à peine a-t-il fini sa phrase.

Il hoche la tête et me jette l'habituel dossier devant moi. Je l'ouvre en prenant une grande inspiration et lis les quelques lignes avant de le refermer, l'air impassible.

-J'ai comme un air de déjà vu.

-Demain matin, tu iras à l'infirmerie, Javier s'occupera de placer la clé sous ta peau. Tu ne sentiras rien, je te le promets.

Je roule du regard.

-C'est ça, et j'irais où après avoir été charcuté comme un vulgaire morceau de viande ?

-On en a déjà discuté. Tu as dis que tu étais d'accord avec ça, Sara.

-J'ai jamais dit que je n'étais pas d'accord. Je t'ai simplement demander où je vais devoir aller après que Javier ait placé la puce dans mon nuque.

C'est plus fort que moi, mes veines brûlent et la seule chose que me transmettent mes neurones, c'est de la haine et de la colère. Alessio se redresse dans un soupir et en ignorant mes remarques désobligeantes, il reprend :

-Un jet t'emmènera en Colombie et là bas tu rencontreras directement mon client. Javier t'accompagnera tout le long, c'est lui qui ôtera la clé sur place, puis vous reviendrez.

Son client ? C'est comme ça qu'il appelle l'ordure qui achète la liberté d'une femme pour son propre plaisir ? J'ai envie de vomir.

-Il y a quoi sur la clé ? J'ai le droit de savoir ce que je transporte.

Il croise ses doigts entre eux et me regarde d'un air espiègle.

-Ces données sont importantes.

-Ça ne répond pas à ma question.

Sous la table, je sens Taryn me donner un coup de pieds dans le tibia. Je claque ma langue contre mon palais et prends une bruyante inspiration.

-Très bien j'irais, mais à condition que Taryn vienne avec moi. C'est mon partenaire, je veux qu'il soit là et c'est non négociable.

Alessio lance un long regard à Taryn avant de le rabattre sur moi. Il s'esclaffe et ouvre son tiroir pour en sortir un cigare.

-Tu n'es pas en position de négocier quoi que ce soit, mais si c'est ce que tu souhaites, qu'il en soit ainsi.

Je serre la mâchoire et lui lance un regard furibond. Bien sûr que si que je suis en position pour négocier, c'est moi qui vais devoir trimbaler tes précieuses données sur une micro puce implantée sous ma peau ! Je tape mes mains contre les accoudoirs, mettant fin à cette discussion.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant