Chapitre 57

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Je claque la porte du coté passager de la voiture et observe au loin Alec parler avec l'homme qui a déposé le véhicule au manoir. Il lui donne une virile accolade et se met à marcher vers moi. Il a de nouveau son air dominateur qu'il arbore quand il parle de business avec d'autres personnes, et je peux pas m'empêcher de le trouver incroyablement séduisant dans ce rôle là. Il sort son paquet de clope de sa poche et cale une cigarette entre ses lèvres, le vent s'immiscent dans ses boucles mal coiffées. La vision de lui avec ses lèvres entrouvertes et la petite mèche qui tombe sur son front est exquise, d'autant plus que son regard intense et sombre est braqué sur moi, ce que je viens à peine de remarquer. Je détourne aussitôt le regard. Merde, il va croire que je le dévisage pour le provoquer. Je commence déjà à étouffer dans cette voiture, je sens que la fin est proche. Quand il entre dans la bagnole, il tend son doigt vers la boîte à gant.

-Sors le briquet et allume ma clope, dit-il en démarrant la voiture.

Je soupire et fais ce qu'il me dit même si dans ma tête je viens de le remballer sévèrement. Pendant qu'il allume la voiture et roule lentement sur le chemin pour sortir de la propriété, je fouille un peu dans la boite à gant et dans le coin à droite, je trouve le briquet rouge. Je l'approche de la cigarette à Alec, qui tourne légèrement sa tête vers moi pendant qu'il fixe la route. Je n'arrive pas tout de suite à l'allumer et ça m'énerve d'autant plus que lui s'impatiente. Je marmonne quelques insultes tandis qu'il sourit et je finis enfin par faire sortir une flamme.

-Il était temps, dit-il d'un ton sarcastique.

-Tu aurais pu le faire toi même, grommelais-je.

-C'est vrai, mais c'est plus marrant quand c'est toi qui le fait.

Je grimace, ce qui le fait sourire. Je pose le briquet dans le vide poche et m'avachie un peu plus sur mon siège. Je fixe le manoir dans le rétroviseur à mesure qu'on s'en éloigne et finis par demander à Alec :

-Tu ne vois jamais ta famille en dehors de ce genre de dîners ?

Il fronce les sourcils et expire la fumée par ses narines et sa bouche en même temps. Il me répond sans quitter la route des yeux. 

-Je vois seulement ma grand mère de temps en temps.

-Et tes oncles, ils ne travaillent pas avec Caçador ? 

Il hausse les épaules d'un air blasé. Je sais bien qu'il n'aime pas parler de sa famille mais moi j'ai envie d'en savoir plus sur lui. Il connait presque tout de moi, et moi presque rien de lui. Son expression supplie que je ne lui pose pas d'avantages de questions personnelles, mais c'est mal me connaître. Je décide de faire l'impasse sur la question sur ses oncles, mais j'attends fermement une réponse pour celle qui me trotte dans la tête depuis hier.

-Et Miro ? 

Il tourne sa tête vers moi et me fixe quelques secondes, comme s'il venait de se perdre dans ses pensées avant de rabattre son attention sur la route.

-Miro est le fils illégitime de Caçador, qu'est-ce que je devrais te dire de plus ? dit-il dans un soupir.

-Oui, et il est aussi ton frère.

Il ricane.

-Non Sara, c'est juste qu'il a baisé Gihza et qu'il l'a enfanté sans le vouloir. Caçador n'a jamais vu le gosse de sa vie, il ne s'y intéresse pas.

Je fronce les sourcils et mon coeur se serre. Savoir que cet enfant va grandir sans avoir le père dont il a besoin me rend malheureuse. Avoir grandis sans parents ne pas mener sur le bon chemin, alors j'espère que Ghiza fera les bons choix pour lui. Je grimace et croise mes bras contre mon torse.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant