Chapitre 46

25.8K 1.2K 231
                                    

 Je me réveille sous des voix qui s'élèvent et des crissements de pneus. J'ouvre les yeux et grimace, sentant ma tête tourner. Je me redresse lentement sur le lit inconfortable dans lequel je suis allongée et la première chose que je remarque, c'est qu'il y a une drôle de machine reliée à mon bras. La seconde, c'est que je suis dans une pièce délabrée, dont les murs sont en vieilles briques et le sol n'est que du sable dur et de la poussière. Je comprends rapidement que j'ai infiltré la base militaire d'Alessio quand je vois des hommes armés passer devant le trou dans le mur en guise de fenêtre.

-Ah, tu es enfin réveillée.

Je sursaute et me tourne vers l'homme qui vient d'entrer. Je fronce les sourcils tandis qu'il me sourit en s'approchant de moi. Je serre fort les yeux quand il me pointe sa lampe de poche dans les yeux, m'éblouissant complètement.

-Comment tu te sens ? Demande-t-il en sortant un stylo de la poche de sa blouse blanche, près à écrire ma réponse sur son carnet.

Je regarde autour de moi avant de rapporter mon attention sur lui.

-Où est-ce que je suis ?

Ma voix est pâteuse, j'ai terriblement soif. Il se pince les lèvres et referme son carnet.

-Tu es à l'infirmerie, Sara.

Je fronce les sourcils. J'ai du mal à me souvenir de la raison pour laquelle je me suis retrouvée ici.

-Tu es médecin ?

Il sourit et hoche la tête.

-On peut dire ça, oui.

Je me redresse un peu plus sur le lit et soupire en sentant que mon corps est endolori.

-J'ai un peu mal au crâne, dis-je en me frottant les tempes du bout des doigts.

-C'est normal, c'est le changement d'environnement.

Je ricane et le regarde du coin de l'oeil. Maintenant, je me souviens.

-C'est surtout ce qu'on m'a injecté dans le cou qui m'a affaibli.

Je tente de me lever mais il pose instinctivement sa main sur ma cuisse et me maintient sur le lit.

-Reste assise quelques instants, je dois faire une prise de sang. Tu risques d'avoir des vertiges si tu te lèves trop vite.

-Non, hors de question, pas de prise de sang.

Il rit légèrement pendant qu'il ouvre le tiroir de son chariot mobile.

-Tu as peur des aiguilles ?

-Peut-être. Pourquoi il te faut mon sang ?

-C'est juste pour des examens, Sara.

-Quels examens ? Putain, où est mon frère ?

-Je t'emmène dans son bureau dès que j'en ai fini avec toi ici, ça te va ?

Sa voix est rassurante, même si je n'ai toujours aucune réponse quant à ma présence dans cet endroit. Je décide de le laisser faire, au point où j'en suis. De toute façon, je suis trop faible pour me battre contre quelqu'un. Je l'observe pendant qu'il note des choses dans son carnet. Il n'a pas l'air tellement âgé, je lui donnerais même pas 30 ans, et c'est justement ça qui me perturbe.

-Tu n'as pas l'air d'un médecin, dis-je en rompant le silence.

Il lève son regard de sa feuille et le plante dans le mien. Il pose son stylo entre les feuilles de son carnet et le referme avant de le poser sur la table à côté de mon lit.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant