Chapitre 27

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Alec ferme la porte derrière moi. Je reste plantée sur la moquette, le regardant s'affairer dans la chambre.

-Je ne suis plus sûre de vouloir l'enlever, dis-je en voyant le cutter dans ses mains.

Il lève le regard vers moi. Ses muscles se tendent quand il passe la lame du cutter sous la flamme de son briquet.

-Si tu préfères que je laisse Leila le faire, il n'y a pas de problème. Mais je ne suis pas sûr qu'elle soit très tendre avec toi.

Ma gorge se noue. Je déteste le son de son prénom dans sa bouche, ça résonne terriblement mal. Je secoue la tête.

-Non, je veux que ça soit toi qui le fasse.

Il esquisse un sourire.

-Approche.

Sa voix est plus grave qu'à l'ordinaire. J'obtempère et m'avance lentement vers lui, sans le quitter des yeux.

-Retire ton T-shirt et couche toi sur le lit.

Ma tête se vide de son sang. Après un instant d'hésitation, je retire mon t-shirt, mon regard toujours plongé dans le sien. Il penche sa tête sur son épaule. Ses yeux louchent sur ma poitrine puis il me fait un signe de tête vers le lit. Mes joues deviennent rouge pivoine. Je me couche sur le ventre, mon épaule me fait souffrir. Mais lorsque je sens le lit s'affaisser d'un coté puis ses mains entrer en contact avec ma peau, elle disparaît soudainement. Mon coeur bat à tout rompre. Alec palpe doucement ma nuque, ses doigts effleurent à peine ma peau. J'ai l'impression qu'il fait exprès pour faire réagir mon corps. Et il réussit parfaitement. Je sens son corps se pencher sur moi, puis un murmure près de mon oreille provoque un frisson qui parcourt ma peau.

-Tu vaux exactement 360 millions d'euros, Sara.

J'écarquille les yeux.

-Comment le sais-tu ?

Je sens son souffle chaud sur la peau nue de mon dos.

-Leila m'a tout raconté.

-La clé que nous recherchons est ce que m'a injecté mon frère dans la nuque ?

-Un morceau de la clé seulement, effectivement. L'autre partie, je ne sais pas où elle est. Alessio te l'aurait injecté le premier soir où tu as dormi là-bas. Tu n'as rien sentie parce que contrairement à ce que tu crois, ton deuxième jour à Rio, était en fait ton quatrième. Il t'a gardé endormie pendant deux jours le temps qu'il puisse faire son opération puis tu t'es réveillée, comme si c'était ton deuxième jour.

Ma poitrine se serre et mon ventre se retourne. Tout se mélange dans ma tête et me donne la migraine.

-C'est pire que ce que je pensais, dis-je en soupirant.

-Je sais. Je vais t'ôter ce truc de sous ta peau.

Je hoche la tête, parce que je suis trop sous le choc pour pouvoir dire quoi que ce soit. Je gémis quand je sens l'incision dans ma chaire et mords l'oreiller pour étouffer mes cris. Je prie pour qu'il fasse vite ou pour que je m'évanouisse et que je ne sente plus rien. Je sers les draps dans mes poings et sers fort les paupières.

-Ne pense pas à la douleur, pense à autre chose.

-C'est. Plus. Facile. Qu'à. Faire.

Je gémis plus fort et laisse échapper une larme sur ma joue. A travers l'intense douleur, je pense à Jane. Je la vois sourire, heureuse face à moi. Putain il n'y a qu'elle qui me maintient en vie. Je lutte contre la douleur autant que je peux, jamais je n'avais ressentie une telle chose, même la balle dans mon épaule ne m'a pas fait autant mal. C'était rapide et brûlant. Là, c'est long et torturant. La douleur me paraît insurmontable, un aperçu de ce qu'est l'enfer. Je sens la pince en métal déchirer ma chaire, rendant chaque seconde insupportable et je sursaute quand il extirpe quelque chose de mon cou.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant