Chapitre 67

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J'enfile le pyjama en soie que m'a acheté Leila et étonnement, il me va plutôt bien. Il est jolie, sobre et élégant. Je m'attendais à un vieux pantalon à carreaux avec sa chemise assortie, et évidemment, trois fois trop grandes pour moi. Je m'en sors plutôt bien sur ce coup là. Je sors de la salle de bain attenante à la chambre et souris en découvrant Alec, déjà couché sur le coté droit de l'immense lit. Il tourne son regard vers moi et me reluque avant de sourire.

-Je dois avouer que je m'attendais pas à ce que Leila ait aussi bons goûts, surtout qu'il s'agissait de les acheter pour moi. Dis-je d'un ton sarcastique.

Il se redresse légèrement sur les coudes et me suit du regard faire le tour du lit.

-Si c'était moi qui avait dû choisir, tu aurais eu droit à un beau déshabillé noir en dentelle.

Je souris en tirant sur la couverture.

-Alors je devrais sans doute me sentir chanceuse que ça soit elle qui ait choisit, finalement, hein ? Dis-je en me couchant sur le lit dans un long soupire. Putain qu'est-ce qu'il est confortable ce lit.

Il rit et me tire contre lui en m'agrippant les hanches pour enfouir sa tête dans le creux de mon cou.

-Ouais, il a l'air confortable pour un tout tas de choses. Dit-il dans un soupir avant de mordiller ma clavicule.

Je lui donne une tape d'avertissement sur le bras et il se redresse en fronçant les sourcils, l'air surpris.

-Je suis trop fatiguée pour faire quoi que ce soit de pas catholique. La session jacuzzi m'a exténuée.

Il me fixe longuement puis dépose un baiser sur mes lèvres avant de se coucher sur le dos, me laissant perplexe.

-Très bien, comme tu voudras.

-Quoi, c'est tout ? C'était aussi simple que ça de t'en dissuader ?

Il ferme ses yeux dans un soupir profond, l'air paisible, et sourit en passant son bras derrière sa tête. Je ricane et me couche à coté de lui. Il a l'air d'un ange alors qu'il est tout le contraire, un vrai diable que j'arriverais à dompter un jour.

-Au fait, j'ai oublié de te dire. J'ai appelé ta soeur.

Je me redresse subitement, sentant une décharge de chaleur me submerger. Ma soeur. Pendant un instant la vidéo de mon frère repasse ses images horrifiantes dans mon cerveau et je bloque littéralement. Alec ouvre un oeil et me fixe, voyant que je ne réagissais pas.

-Elle vit dans un nouveau quartier, dans un appartement déjà payé, et sous couverture bien sûr. Elle est en sécurité maintenant, je m'en suis assuré Sara.

Une larme coule sur ma joue et en le voyant froncer les sourcils, je m'empresse de l'essuyer. J'ai oublié d'appeler Jane, avec tout ce qui m'arrive, j'ai oublié de prévenir ma soeur. Je l'imagine anéantie en ayant tout découvert, ne sachant plus où donner de la tête. Je prend une grande inspiration et croise le regard d'Alec.

-Est-ce que...tu sais, est-ce que tu lui as dit ?

Ma voix est frêle, exactement comme je m'y attendais. Il secoue sa tête.

-Je suis pas entré dans les détails, j'ai pensé que ce n'étais pas à moi de le faire. Tu le fera quand tu la reverra.

Je me sens lâche soudainement, j'ai l'impression de m'enfoncer dans le matelas alors que mon regard se perd dans le vide. Et maintenant je pense au moment où je la reverrais, ce qui voudra dire que tout sera fini. Que je serais partie et que lui, sera resté ici.

-Sara, tout va bien. Elle va bien.

Il fait son possible pour transmettre du réconfort dans le ton de sa voix, mais c'est son regard qui fait le plus gros travail. Son regard à lui seul est plus puissant que n'importe quel mot. Je lève le regard vers lui et me pince les lèvres. Je ne sais pas quoi lui dire.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant