EPILOGUE

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Les rayons du soleil transpercent la fine épaisseur des rideaux de la salle de bain, virevoltant dans la légère brise matinale. Assise sur la baignoire en porcelaine, je regarde le levé de soleil projeter sa lumière orangé contre les murs blancs. La mer est calme ce matin, il ne reste qu'une écume mousseuse de la tempête d'hier soir. C'est stupéfiant comme le temps peut changer en un clin d'oeil. J'arrive à sentir l'odeur du sel me parvenir jusque là, mélangé à celle du début du printemps. Ma bouche frémit, s'élargit d'un sourire, puis je me lève et descend les escaliers de cette grande maison. Je traverse le parterre de fleurs, pieds nus, jusqu'à toucher le sable humide avec mes orteils. Je lève le regard vers la mer qui dessine l'horizon, le soleil se reflète sur l'ondulation des vagues. Le ciel a changé de couleur en quelques secondes, il est plus orangé encore, plus brutale. Je me sens doucement poussée vers la mer, j'avance à l'orée des vagues, jusqu'à ce que l'eau eu remplacée la sensation du sable sous mes pieds. Il n'y a aucun bruit autre que le son obstiné de l'écume qui parasite cet instant. Rien d'autre que cet horizon sans fin et le lyrisme de mon corps ensommeillé. Je me sens bien, apaisée. La brise se lève, fait virevolter mes cheveux et ma longue robe blanche, comme un appel à danser avec elle dans les airs. J'ouvre mes bras et ferme mes yeux, me concentre sur le bruit des vagues qui chantent et la sensation de me laisser emporter par l'océan. 

-Sara !

Je souris, mon corps frissonne. Je me tourne vers l'immense propriété, et fais un signe de la main à celui à qui j'ai promis l'éternité. Il descend du perron, arrache une fleur du jardin sur son chemin et me rejoins sur la plage. Il enroule ses bras autour de mes épaules et dépose un baiser dans mon cou en glissant la tige de la Dahlia rose dans ma main. 

-Tu n'étais pas là à mon réveil, je me suis inquiété. 

Je souris et pose ma tête sur son bras,  sans quitter l'horizon du regard.

-Je me suis réveillée de bonne heure ce matin, je n'ai pas pu résister à l'appel des vagues. 

Je le sens se redresser, relâcher son étreinte et descendre sa main le long de mon bras nu pour attraper la mienne. Il me tire doucement et me tourne vers lui. L'inquiétude marque son visage endormi, ses yeux louchent entre les miens avec tourment.

-Tu as mal dormi c'est ça ? Si le lit ne te convient pas, ou encore si c'est à cause de la maison, nous pouvons partir et retourner en ville dès ce soir. 

Je souris et pose ma paume contre sa joue, son visage s'adoucit.

-Tout est parfait Alec, j'ai tout ce dont j'ai toujours rêvé d'avoir. 

Il se pince les lèves.

-Tu es sûre ? 

Je sais qu'il ferait n'importe quoi pour moi, comme il l'a toujours fait. 

-Oui, certaine.

Il hoche la tête et son visage se radoucit.

-Viens prendre le petit déjeuner avec moi, j'ai demandé à Georgia de préparer des pancakes. 

Je fronce les sourcils tandis qu'il me tourne le dos pour rejoindre la maison.

-Les miens ne te plaisent plus, c'est ça ? 

Il sourit sans me répondre. Je lui  court après et lui donne une tape sur le bras, ce qui le fait rire.

-Je rigole, j'ai congédié Georgia, comme ça nous serons seuls aujourd'hui. 

-Tu veux dire que nous avons cette grande maison pour nous tous seuls ? 

Il me regarde du coin de l'oeil.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant