Chapitre 59

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Mon réveil sonne comme une sorte de rêve. Je me demande si ce qui vient de se passer s'est réellement passé, ou si je l'ai rêvé. J'ouvre les yeux, et ce fichue sourire incontrôlable s'étire sur mon visage sans que je ne puisse l'en empêcher. Bordel, j'arrive pas à y croire, ça n'a pas pu se passer, c'était bien trop parfait. Soudainement un soupir endormi me surprend. Mon regard quitte la lune ronde à la fenêtre pour se diriger vers le bras qui m'entoure avec possessivité. Mes joues se mettent à rougir quand je me rend compte qu'il s'agit bien évidemment d'Alec. Un Alec sans barrières et sans limite de sentiments. Je pousse un gémissement de surprise quand une de ses mains empoigne un de mes seins dans son sommeil. Merde, je rougis encore plus et je jure que des papillons sont entrain de battre de leurs ailes dans ma poitrine. Je me mords la joue et tourne légèrement la tête pour voir s'il dort vraiment, et à l'entente du doux ronronnement qui s'échappe de ses lèvres entrouvertes, il n'y a plus aucun doute, il dort comme un bébé. Je fixe ses lèvres rosées et c'est dur de ne pas penser à ce qu'elles m'ont faites il y a à peine quelques heures. Je passe ma main sur mon cou, où je sens encore la pression de ses baisers contre mon pouls et souris légèrement. Je pousse doucement son bras pour m'extirper de son étreinte et aller soulager ma vessie qui me rappelle que j'ai autre chose à penser qu'à ce qu'il s'est passé ce soir. 

Je reste debout et vise tant bien que mal le trou des toilettes, refusant de m'asseoir sur la cuvette qui m'a l'air couverte de bactéries et de vieilles maladies sans doute éteintes depuis des années. Je préfère ne pas prendre de risques. Mes jambes engourdies rendent la tâche plus difficile que prévue et je crois ne pas avoir totalement viser là où je voulais le faire. Je m'essuie, ainsi que la cuvette des toilettes, et tire la chasse d'eau qui fait un bruit épouvantable. Je grimace, espérant que ça n'a pas tiré Alec de son sommeil. Je me lave brièvement les mains et tire lentement la porte de la salle de bain pour jeter un oeil et m'assurer qu'il dort toujours profondément. Heureusement, c'est le cas. Je souffle un bon coup et retourne me coucher à ses cotés sur la pointe des pieds. Je relève méticuleusement le drap jusqu'à mon cou et ferme les yeux, pour essayer de dormir encore un peu jusqu'à ce que le soleil se lève.

- Si jamais t'as essayé de faire le moins de bruits possible, c'est un échec.

Sa voix rauque et endormie me surprend. J'écarquille les yeux et fixe le mur en face de moi quelques secondes avant de me retourner vers lui pour lui faire face. Il a changé de position. Il est maintenant couché sur le dos et son bras gauche maintient l'arrière de sa tête. Il entrouvre un oeil pour me regarder puis esquisse un léger sourire. Bordel, il est canon. 

-Désolé, j'ai fais ce que j'ai pu. 

-J'ai le sommeil léger, c'est pas de ta faute, dit-il en soupirant.

Mon regard descend le long de son torse et des images de moi passant ma langue à cet endroit précis, entre ses pectoraux, me fait rougir. Je détourne le regard et me recouche, dos à lui. Ce n'est pas étonnant qu'il ait le sommeil léger. N'importe quel mafieux n'arriverait pas à dormir entièrement sur ses deux oreilles s'il savait qu'on veut sa mort. 

-Tu penses qu'ils vont nous retrouver, les soldats d'Alessio ? Demandais-je, la gorge nouée.

Je ne suis pas sûre de vouloir entendre la réponse, mais j'ai côtoyé certains de ces gars là et j'espère ne pas me retrouver face à eux avant un bon moment. Même si je me suis entraînée au combat avec Taryn, je serais pas capable de leurs résister plus de quelques minutes sans armes à ma disposition. Il me semble qu'Alec n'a qu'une seule arme et c'est la sienne. Moi, je n'ai que mes mains, et à part ouvrir des canettes de bières, je ne sais pas faire grand chose d'autre. 

-Pour être tout à fait honnête, je n'en sais rien. Je n'y ai jamais réfléchi, et puis de toute manière on sera parti d'ici quelques heures je ne vois pas comment ils nous retrouveraient. 

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant