ALEC

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 PDV ALEC

J'espère que Sara va faire le seul taf que je lui ai demandé comme il faut, sinon il va falloir que je rattrape sa connerie. Tout ce qu'elle a à faire c'est d'entrer dans ce putain de bar dans trente minutes et poser son petit cul sur une chaise. C'est tout. Elle pourrait très bien se barrer, là tout de suite mais il est évident que je la retrouverais en moins de temps qu'il lui faudra pour penser qu'elle m'a semé. Je dois me contenir pour ne pas me retourner juste une seconde et m'assurer qu'elle soit toujours dans cette foutue bagnole mais je me ravise.

Une fois le bar atteint, j'entre et me dirige directement à la table isolée près des fenêtres, la tête baissée. Je m'assois et observe les visages présents. J'en reconnais un ou deux, mais c'est plus leurs femmes qui me sont familières. Ces putes sont passées sous mes reins tellement de fois, que je serais pas étonné qu'elles crient mon nom quand elles baisent avec leurs maris. Elles rient entre elles en regardant leur sugardaddy déposer des liasses de billets sur les tables de poker. Putain, ça me rend dingue d'être ici alors que je devrais être à la tête de la Favela et mener la vie de rêve. A la place, je me retrouve assis sur une chaise à regarder des millionnaires torchés parier leurs frics sur des parties de poker truquées. J'observe leurs traits définis par l'alcool qui coule à flots dans leurs veines. Leurs façon de rire, leurs manières de toucher les femmes qui passent à côtés d'eux me fait monter en pression. Je sens mon corps se transformer en une boule de nerfs prête à exploser au moindre geste de travers. Celui assis au bout de la table ronde est celui qui attire le plus mon attention. Son surpoids à l'air de le faire transpirer, son cigare bas de gamme au bout des lèvres et ses cheveux gras coiffés en arrière me hérissent les poils. Il tapote ses ongles crasseux contre le tapis de jeu. Il est dégoûtant, mais il a de l'argent, ce qui semble suffire à la rouquine qui se dandine à côté de lui comme une sauterelle. Je plisse les yeux et observe plus attentivement son visage perlant de sueur. Ses yeux fixent les hommes assis autour de la table l'un après l'autre, il sourit faussement, et son air vainqueur sur le visage me donne envie de lui exploser la tête contre la table. Son pouce et son index font switcher les deux dernières cartes qu'il tient dans sa main droite. Je sais que le jeu ne tourne pas à son avantage, il bluff ses copains ivrognes en espérant retourner la situation. J'arrive à lire dans ses pupilles maussades son désir de toute puissance, de vaincre. J'ai encore plus envie de lui éclater le crâne.

-Alors, beau ténébreux, qu'est-ce que je te sers ?

La voix mielleuse de Lessie me sort de mes pensées. Je lève un regard vers son décolleté puis sur son visage qui a prit un coup de vieux depuis la dernière fois où je l'ai vu. J'esquisse un léger sourire en me redressant sur ma chaise.

-Un whisky.

Elle passe sa langue sur ses dents en ricanant.

-Ça faisait longtemps que je t'avais plus vu traîner dans les parages.

Je soupire profondément. Sert moi juste mon whisky et fou moi la paix.

-Ouais. Je suis pas mal occupé ces derniers temps.

Elle sourit et se penche à côté de moi. Elle pose sa main sur mon épaule, enfonçant très légèrement ses longs ongles manucurés dans mon T-shirt. Je sens ma peau frémir de dégoût. J'ai juste envie de sentir l'alcool brûler ma langue, et pas voir ses deux seins refaits se balader devant mes yeux. Elle approche ses lèvres de mon cou et j'arrive d'ici à sentir l'odeur de framboise de son gloss.

-Tu ne m'as pas dis ce que tu venais faire ici, me susurre-t-elle à l'oreille.

Je ferme fort les yeux.

-Il vaut mieux que tu ne sache pas, crois-moi.

Elle dépose un baiser collant près de mon oreille. Sentir ses deux seins contre mon épaule et ses doigts se balader sur mon corps m'énerve plus qu'autre chose et le seul membre dur chez moi, c'est mon poing serré contre ma cuisse. Je m'écarte d'elle en faisant grincer les pieds de ma chaise en bois contre le parquet.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant