Chapitre 43

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Je m'avance d'un pas un peu trop sûr, et le temps que je réfléchisse réellement à ce que je suis entrain de faire, je me retrouve devant eux. Il est trop tard pour faire demi-tour alors j'arbore mon plus beau sourire et m'immisce dans la conversation.

-Monsieur, veuillez me pardonner de m'être éclipsé tout à l'heure, ce n'était pas convenable.

Les yeux blancs du vieil homme se tournent vers moi et un large sourire s'étire sur son visage, tandis que Leila me fixe, les yeux écarquillés. Je ne suis pas sûre qu'elle était au courant de ma présence ce soir et son air surpris m'indique que c'est effectivement le cas. Tant mieux, j'adore les effets de surprise. Je lui souris de façon hypocrite et rabat mon attention sur Carbelo en soupirant.

-Si je dérange, je m'en vais, ce n'est pas un problème, dis-je feignant d'être mal à l'aise.

Bien évidemment, il m'attrape la main et la caresse de sa paume brûlante, pour m'empêcher de reculer ou de m'en aller. Si avec ce que je suis entrain de faire je ne reçois pas d'Oscar, je porte plainte.

-Vous ne nous dérangez pas Sara, loin de là. Nous parlions simplement de-

-Business.

Leila finit sa phrase avec hargne, me faisant comprendre que je dérange. Il me tire légèrement vers eux avant de montrer Leila du revers de sa main libre.

-Voici Mademoiselle Benetti, qui nous vient tout droit de Colombie.

J'arque un sourcil et l'observe d'un air étonnée. Elle me sourit et je vois au fond de son regard qu'elle a peur que je déjoue sa couverture, mais je ne suis pas aussi idiote que ça. Celle d'Alec est également en jeu et plutôt mourir que de le mettre en danger.

-La Colombie, hein ? Je suis ravie de vous rencontrer, dans ce cas.

Elle me sourit de plus belle et me tend sa main. Mon regard jongle entre elle et ses doigts diamantés et je me sens maintenant obligée de la saluer. Je prends une grande inspiration et lui serre la main, sans doute de façon un peu trop forte pour elle puisqu'elle grimace en la retirant brusquement de la mienne. Il ne faut pas trop m'en demander non plus.

-Le champagne est à votre goût d'après ce que j'ai cru comprendre ? Dit-il en ricanant d'un air effrayant.

Je lui souris, la gorge serrée.

-C'est vrai que c'est le meilleur champagne que j'ai bu de toute ma vie.

-Le contraire m'aurait étonné, il s'agit là d'un Millésime.

J'allais répliquer, mais cette voix qui m'est si familière vient m'interrompre et provoque un long frisson le long de mon échine.

-Alice, vous me présentez ?

Mes yeux rencontrent ceux d'Alec, qui se tient à coté de Leila, sa main posée délicatement sur le bas de son dos. Mon ventre se contracte et je déglutis difficilement quand il me fusille du regard. Ses yeux verts me menacent à travers son masque. Je sais très bien qu'il ne veut pas que je me mette au travers de leurs plans. Je détourne le regard et fixe ma main, toujours emprisonnée par celle de Carbelo avant de regarder à nouveau Alec.

-Bien-sûr, voici Monsieur....

Leila marque un temps d'arrêt puis sourit en se tournant vers Carbelo d'un air déconcerté.

-Je suis navrée, vous ne m'avez pas dit votre nom ?

Carbelo ricane et tend sa main à Alec, le fixant étrangement du regard.

-C'est vrai, je suis confus. Je suis Feni Carbelo.

Alec lui fait un signe de la tête et lui serre la main d'une forte poigne.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant