Chapitre 34

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Leila réussi à arrêter une voiture qui passait, agacée de marcher depuis des heures sous la pluie. Le conducteur a accepté de nous prendre à la seconde même où son regard a croisé le décolleté plongeant de Leila. Ça ne m'a pas étonné. C'est comme si ses seins l'avaient supplié, les gouttes de pluie dégoulinant sur sa poitrine généreuse, et qu'il avait accepté dans l'espoir de continuer à les regarder dans le rétroviseur. Je suis collée entre Alec et Leila sur la banquette arrière. La tension est palpable. Je me sens mal à l'aise et je n'ai qu'une envie, c'est de sortir au plus vite de cette vieille charrette.

-Nous irions plus vite à pied, j'en suis persuadé, dit Dom en se plaignant de la vitesse de la voiture.

Leila s'avance sur son siège.

-Arrête de te plaindre, on dirait un putain de gosse. Tu n'as qu'à continuer à pied si tu n'es pas content.

Je soupire et jette ma tête en arrière, qui vient se frapper contre un bout de métal. Je gémis et passe ma main sur l'arrière de mon crâne avant de me retourner pour regarder sur quoi je me suis cognée. Le repose-tête a été arraché, il ne manquait plus que ça pour rendre la situation encore plus énervante. Je prends une grande inspiration pour tenter de calmer mes nerfs tandis que je commence à me sentir oppressée entre ces deux corps.

-Tu penses que nous arrivons bientôt ? Demandai-je à voix basse à Alec.

Il a les sourcils froncés depuis que nous avons quitté le motel, son air impassible scotché au visage.

-Donc maintenant on ne se parle plus du tout, c'est ça ?

Aucune réponse, juste un haussement de sourcil.

-Très bien, dis-je dans un souffle.

La sensation est étrange, je sens son bras contre le mien, et j'ai toujours cette chaleur croissante en moi. Je m'en veux pour réagir de la sorte et j'essaie de me convaincre que ça ne me fait rien, qu'il n'a pas le moindre effet sur moi. Je me mordille légèrement la lèvre en repensant à hier soir, à ses douces lèvres sur les miennes, à son corps au dessus du mien et à ses yeux piégeant les miens. Je soupire une nouvelle fois et me rapproche un maximum de Leila pour montrer à Alec mon agacement. Trucs de filles. Pas sûre qu'il en ait quelque chose à faire. Je ferme les yeux et essaie de penser à autre chose quand soudainement Dom se redresse sur son siège comme un surexcité, me faisant sursauter.

-On y est, on va l'avoir ce fils de pute, s'écrit-il, en sortant directement son arme de sa ceinture, comme s'il n'attendait que ça.

Je fronce les sourcils.

-Range ta putain d'arme, Dom. Le vieux va faire une crise cardiaque si tu continues à la brandir devant lui comme un jouet.

Il grimace en répétant ce que je dis d'une voix aiguë. Je ne parle même pas de cette façon là. Enfin, je ne crois pas. J'ai vraiment une voix criarde comme ça ? J'avale difficilement ma salive quand la voiture s'arrête. Alec est le premier à sortir de la voiture sans dire un mot tandis que Leila dépose un baiser sur la joue du vieil homme, tout sourire et plus heureux que jamais. S'il en avait encore les capacités, je jurerais qu'il aurait bandé. Nous grimpons au sommet de la falaise, nous offrant une vue sur le port. C'est beau. Portées par le vent, les vagues se déchaînent contre les rochers. Je me sens plus apaisée que je le devrais.

-Lequel appartient à Alessio ? Dit Dom en observant chaque bateau se trouvant le long du pont en bois.

Leila aspire l'air entre ses dents et grimace.

-Il a une grande phrase écrite en or sur le côté de la coque. Mais là, je ne saurais pas te dire lequel c'est, il y en a trop et ils se ressemblent tous.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant