Chapitre 42

24.6K 1.4K 275
                                    

Je regarde rapidement autour de nous pour voir si personne ne nous observe et m'avance jusqu'à lui. Mes talons s'enfoncent légèrement dans le gazon quand je quitte le chemin pour le rejoindre. Je ne sais pas ce qui me retiens de me jeter dans ses bras. Je le regarde longuement et souris.

-Très beau masque, au fait, dis-je en me plantant devant lui, les bras croisés contre mon torse.

-Il m'a coûté un bras.

Je ricane.

-Je n'en doute pas une seconde.

Il sourit et je le serre fort contre moi, juste pour sentir sa chaleur entrer en collision avec la mienne. Il ne répond pas tout de suite à mon étreinte, peu habitué à ce genre d'affection, puis il finit par poser ses bras autour de mes épaules. Je souris contre son torse et me sépare de lui avant d'ôter mon masque.

-Tu m'as tellement manqué, Alec.

Je l'entends sourire.

-Tu m'as aussi manqué.

Sa voix grave me fait vaciller. Je lève la tête de contre son torse et regarde. Il détourne vivement le regard et je suis persuadé que derrière son masque, le rouge lui monte aux joues. Il a l'air gêné, ce qui me surprend tout autant que son aveu. Nous restons silencieux quelques secondes, perdus dans nos regards insoucients.

-Parle-moi de ce qu'il s'est passé avec Alessio. Tu sais quelque chose sur son business ?

Je prends une grande inspiration.

-Je ne sais même pas par où commencer, pour être honnête. Je n'ai pas appris grand chose sur ce qu'il faisait, je l'ai à peine vu, excepté la fois où il m'a avoué que ma soeur n'était pas morte et pour me proposer de travailler avec lui.

Il fronce les sourcils. J'aimerais voir son visage en entier, sans ce masque qui en couvre la moitié. Mais le risque serait trop important s'il l'enlevait, même pour quelques secondes.

-Tu es bien au courant de quelque chose sur son business, non ?

Il commence à s'impatienter. Je suis étonnée du fait qu'il ne semble même pas avoir entendu que ma soeur était vivante. Je suis vexée qu'il ne prête pas plus attention à ce que je dis.

-Tu n'as pas entendu ? Ma soeur est vivante, je lui ai parlé au téléphone.

-Je t'ai entendu et je trouve ça génial pour toi.

Je plisse le regard. Je n'arrive pas à deviner s'il est sérieux ou s'il se moque de moi.

-Merci.

Il me reluque et sourit en coin.

-Tu penses que je ne m'intéresse pas à toi, c'est ça ?

Je hausse les épaules et croise mes bras contre ma poitrine. Il ricane.

-Laisse moi te détromper, seulement, je n'ai pas toute la soirée devant moi, et toi non plus d'ailleurs. Il faut que je sache ce que tu sais sur Alessio, c'est important.

Je souffle et lève le regard vers lui.

-Ça fait deux jours que je vis chez Kaï Amirez, comme tu le sais. Il travaille pour Alessio-

-Ouais, je sais très bien ce qu'il fait et s'il ose te toucher, je te jure que je le tue sur le champ.

Ses yeux sont durs comme de la pierre et son ton menaçant n'est clairement pas négligeable. Je recule d'un pas.

-Laisse moi parler, merde !

Il serre les dents, rendant les muscles de sa mâchoire apparents. Bordel, ça aussi ça m'avait manqué, les mimiques qu'il a quand il est énervé. Je prends une grande inspiration et reprends, en espérant qu'il ne me coupe pas la parole cette fois-ci.

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant