Chapitre 56

26.9K 1.3K 1K
                                    

Je me réveille brutalement, beaucoup trop brutalement à mon goût. La lumière qui traverse les volets m'ont aveuglés à peine ais-je ouvert les yeux. Je me redresse vite, beaucoup trop vite au vu de ma tête qui se met à taper fort. Je regarde autour de moi pour être sûre, parce qu'il y a littéralement un pic-vert qui tape dans mon crâne. Je gémis en m'asseyant au bord du lit. Immédiatement les souvenirs de la veille me viennent en tête entre deux coups de marteaux. Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fais ? J'espère que ce n'étais qu'un mauvais rêve et que les images de moi chauffant Alec qui m'envahissent l'esprit n'est que le résultat de mon imagination débordante. Je tourne ma tête vers la place à coté de moi et ma poitrine se serre comme si quelqu'un venait de l'empoigner. Alec est couché de tout son long  sur le lit, sa jambe tatouée dépassant des draps blancs pour venir envahir mon espace. Il semble dormir si paisiblement, il a presque l'air d'un gars normal et pas d'un mafieux qui a déjà tué plus de personnes que je ne pourrais l'imaginer. Je le trouve adorable. Mais comme ses sens sont toujours à l'affut, il a dû sentir que je l'observais et ses yeux verts s'ouvrent subitement pour se planter dans les miens. Je sursaute, surprise d'avoir été prise sur le fait de le regarder dormir. Bordel, je suis foutue. J'écarquille les yeux et détourne le regard, cherchant à fuir la  confrontation qui je sais, est pourtant inévitable et particulièrement avec lui. Mes joues chauffent considérablement. Je cherche quelque chose à lui dire, mais je ne trouve pas quoi, honnêtement. 

-Je...suis désolé, dis-je d'une voix pâteuse et enraillée.

Je l'entends souffler du nez en riant et se redresser sur le lit. Du coin de l'oeil je le vois s'appuyer sur ses coudes et il me regarde.

-Désolé pour quoi ? 

Sa voix rauque et encore endormie me provoque des frissons dès le matin. Putain, c'est pas humain d'être autant attirée par une personne que je le suis pas lui. Un mot de sa part et mon corps me fait comprendre que j'en suis folle. Je soupire et cache ma tête avec mes mains avant de grogner :

-A cause de hier soir. Je me doute que ce n'était pas qu'un mauvais rêve, même si j'aurais vraiment souhaité l'inverse, grommelais-je en me frottant le visage.

Il ne dit rien et se lève du lit. Je jette un coup d'oeil dans sa direction et détourne aussi vite le regard en le voyant en boxer noir. Je soupire, sentant cette chaleur perpétuelle monter en moi, comme à chaque fois que je le vois autant dénudé. Et des souvenirs de la veille me reviennent aussitôt en tête, de mes mains sur son corps et des siens sur le mien, mais je les efface très rapidement en tentant de justifier mon comportement tant bien que mal.

-J'avais trop bu, rajoutais-je.

Je l'entends ricaner. 

-Ouais, ça je veux bien le croire. T'étais chaude comme la braise, j'ai jamais vu ça de ma vie.

Son ton amusé me rend nerveuse. Je lève les yeux au ciel avant de me pincer l'arrête du nez.

-Oui c'est bon, pas la peine d'en rajouter, je suis déjà bien assez gênée comme ça.

-C'est toi qui continue de parler de ça, t'étais pas obligée. 

-Bien-sûr, j'aurais dû faire comme si je ne me souvenais de rien ? Dis-je d'un ton ironique. 

Il se penche sur le lit et quand je tourne ma tête pour lui faire face, son visage se retrouve à quelques centimètres du mien. Ses yeux sourient et m'immobilisent sur place. 

-Moi je m'en souviens très bien. "Alec, rejoint moi sur le lit", "Alec fait moi des choses", dit-il d'un air moqueur.

Il en rajoute juste pour me provoquer. Comment j'ai pu dire des choses pareilles ? J'ai beau les avoir déjà pensé, jamais je n'aurais osé les lui dire. En tout cas, pas dans un état de sobriété. Je soupire en me frottant les tempes. J'ai un mal de crâne insoutenable à cause de tout l'alcool que j'ai ingurgité hier soir. Je savais que je ne tenais pas l'alcool mais à ce point, je ne m'en doutait pas. J'aurais pas dû autant boire. Pour dire vrai, je ne me souviens même pas avoir bu tant que ça. 

INCANDESCENCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant