Tout ce que j'ai réussi dans ma vie, c'est danser. J'en ai fais mon métier puisque le reste s'est écroulé autour de moi. Pourtant je suis tombée sur lui. Dans cette salle de sport. Et étonnamment, c'est l'une des choses que je n'ai pas foiré. Enfin...
Allongé sur le sofa, les yeux clos, je laissais mes pensées vagabonder. Mon album était quasiment bouclé, ce qui me permettait de me détendre un peu. Je profitais du silence, cherchant où je pourrais amener la brune. Il me restait un jour pour trouver quelque chose de sympas à faire.
La lumière entra soudainement dans la pièce, m'aveuglant un moment. Je mon frottais les yeux, essayant de m'habituer à la luminosité en grognant.
Bouges toi Deen, fit la voix de Savannah dans mon dos.
T'es sérieuse là ?
Ouais, lèves toi. C'est pas l'heure de dormir il est juste dix-sept heures.
Elle ouvrit le reste de fenêtres avant de se poster devant moi.
J'ai bossé toute la nuit, laisses moi tranquille, je plaquais.
J'ai réservé un restaurant pour se soir, elle m'ignora. On doit y être à dix-neuf heures pile.
Je la fixais, énervé.
On a rien fait à deux depuis que je suis revenue bébé, elle geignit. C'est l'occasion de rattraper le temps perdu ...
Ok c'est bon, je m'avouais vaincu. Mais la prochaine fois, tu me laisse me reposer.
Je la laissais seule dans le salon pour aller prendre une douche. Alors que l'eau s'abattait sur mon visage, je repensais au jour où la blonde m'avait annoncé son départ. Pour son boulot évidemment. Elle était partie le lendemain, sans même me dire au revoir. C'est sûr qu'on passait notre temps à nous engueuler avant son départ, alors me retrouver seul pendant quelques mois m'avait permis de me recentrer sur moi même et sur ce qui était réellement important. Mais son retour, plus tôt que prévu en plus, m'avait largement déstabilisé. Je m'étais habitué à vivre sans elle. Les gars attendaient que je la vire enfin, mais j'avais pris l'habitude d'être avec elle et je ne savais pas comment lui dire que je préférais être seul plutôt que de me prendre la tête tous les jours avec elle. Je passais une main sur mon visage. Putain. Bientôt trente ans et pas capable de quitter sa meuf. C'était beau comme vie. Je me séchais et m'habillais rapidement, l'heure ayant considérablement avancée pendant que j'étais sous l'eau.
La soirée passa lentement. Trop lentement à mon goût. J'avais commandé une bouteille de vin pour faire plaisir à Savannah, qui n'avait cessé de me raconter son voyage dans les moindre détails. Elle parlait des gens qu'elle avait rencontré, des lieux qu'elle avait visité. Mais j'avais l'impression d'entendre un bourdonnement lointain, remarquant juste que ces lèvres bougeaient rapidement au fur et à mesure qu'elle me parlait. Je jetais des coups d'œil à ma montre et j'avais la désagréable impression que les minutes n'avançaient pas. Plus le repas avançait et plus je me rendais compte que cette femme ne m'intéressait absolument pas. Tout ce qui avait le malheur de sortir de sa bouche m'ennuyait fermement. Ma tête posée sur ma main, je la regardais continuer son récit, ne remarquant même pas que j'avais perdu le fil de la conversation.
Mon regard se perdit quelques tables plus loin, quand je vis un couple. Ils se tenaient la main en souriant, leurs coupes de champagne dans l'autre. Je me demandais si Effie accepterait de venir dans un restaurant, boire du champagne et me tenir la main comme ça. Probablement pas, me souffla ma conscience. Elle magnifiquement compliquée. Et très jeune. Peut-être même trop pour moi d'ailleurs. Mais elle avait ce petit quelque chose qui faisait que j'étais inlassablement attiré par elle, voulant à tout prix la voir sourire grâce à moi.
Deen ! Tu m'écoutes ?la voix de la blonde me ramena à la réalité.
Oui, désolé, je soupirais.
Je te proposais de partir en week-end, elle me dit.
Quand ça ?
De vendredi à dimanche soir, elle proposa.
Je suis pas là vendredi soir, je lui répondis.
Ah bon ? Tu fais quoi ?elle fronça ses sourcils.
Je suis occupé, je dis simplement en me resservant du vin.
...
J'eu à peine le temps de fermer la porte derrière moi, que je me retrouvais collé contre cette dernière. Les mains de la blonde parcouraient mon corps alors que ses lèvres emprisonnaient les miennes. Je la repoussais doucement.
Qu'est-ce que tu fais ?je fronçais les sourcils.
Ca fait trop longtemps, elle murmura à mon oreille avant de me retirer mon tee-shirt.
Mes mains se posèrent automatiquement sur ses hanches, reconnaissant les courbes que j'avais serré un nombre incalculable de fois. Ma bouche pris le chemin de son cou alors qu'elle retirait sa robe seule. Mes mains trouvèrent ses fesses que j'empoignais pour la soulever, ses jambes entourant fermement mes hanches. Elle défit le bouton de mon jeans qui tomba au sol et je la plaquais contre le mur, emprisonnant sa poitrine avec mes mains. Ses gémissements m'encourageaient à accélérer le rythme.
Mais quand je me sentis proche de la fin, la seule chose que mon esprit voyait derrière mes paupières clauses, c'était deux yeux bicolores.
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