- 42nd Dance -

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Effie

La lumière de mon appartement s'alluma, me brûlant les yeux. Je laissais s'échapper un gémissement et tentais de rouler de l'autre côté pour protéger mes rétines. Ma colonne vertébrale me lança, me rappelant que j'étais toujours sur le sol dur de mon salon.

Eff ?

J'ouvris mes paupières rapidement. Quelqu'un était chez moi.

Effie ? tenta de nouveau la voix.

Les pas se rapprochèrent peu à peu et je me retrouvais face à une paire de Nike devant mon visage.

Merde Eff !

Ses mains me saisirent pour chercher mon pouls et il passa ses mains devant mon visage, cherchant une réaction. Je clignais des yeux et il souffla, soulagé.

Je t'amène à l'hôpital.

Je refermais mes yeux et me laissais sombrer de nouveau.





Le bruit de la machine qui contrôlait mon rythme cardiaque me réveilla. Je m'étirais en soupirant et j'observais l'endroit où je me trouvais. Aucun doute la dessus, j'étais bien à l'hôpital. Les murs blancs et l'odeur de désinfectant suffisait à le confirmer. Je tournais ma tête et trouvais Logan, assit sur un fauteuil, il dormait. C'était lui qui m'avait trouvé sur le sol de mon appartement. J'attrapais le gobelet sur la table à côté de mon lit et le lui jetais dessus pour le réveiller. Il grogna en ouvrant ses yeux mais quand il remarqua que j'étais réveillée moi aussi, un léger sourire prit place sur son visage.

Ca va ?

J'hochais la tête. Non ça n'allait pas. Mais je devais faire en sorte que ça aille.

Qu'est-ce qui s'est passé ? ma voix rocailleuse emplie la pièce.

T'as pas pris ton médicaments. Pendant cinq jours t'es restée sur le sol, sans manger ni boire.

Je soupirais. Ce fichu médicament qui me permettait de rester debout.

Je croyais que t'étais au festival avec les gars, il me sermonna. Ils m'ont appelé hier pour savoir comment tu allais et j'avais l'air bien con, à pas savoir que t'étais rentrée en début de semaine.

Désolée, je fermais les yeux.

Il s'est passé quoi là bas pour que tu finisses comme ça ? il s'assis au bout de mon lit, jouant avec le drap qui me couvrait.

Il a couché avec Jane. Et elle leur a tout dit.

Quelle pute ! il s'exclama et j'esquissais un sourire. Tu te sens comment par rapport à ça ?

J'haussais mes épaules. Je ne sentais rien.

Les médecins ont dit quoi ? je détournais la discussion.

Que t'allais rester là un petit moment, il railla. Vu que t'as pas pris ton médoc et que tu t'es carrément laissé mourir dans le noir, ils ont plus confiance. Moi non plus d'ailleurs.

Je levais les yeux au ciel. Si j'étais restée dans mon salon, j'aurais pu être enfin en paix. Mais le regard que le brun me lança me fit comprendre qu'il savait exactement à quoi je pensais et que je n'avais pas intérêt à mettre mes plans à exécution.






Je me réveillais en sursaut, tremblante. Je mis quelques secondes à m'adapter à la faible luminosité de la pièce et me relevais. L'odeur de désinfectant me rappela que je n'avais pas bougé de l'hôpital malgré mes petites balades dans les couloirs et le jardin. L'horloge en face de mon lit affichait quatre heures du matin et un soupire s'échappa de mes lèvres. Je me réveillais tous les jours à quatre heures depuis une semaine. Les cauchemars hantant mes pensées et m'empêchant de me reposer. Les cernes sur mon visage devait témoigner de mon manque de sommeil. Je m'ennuyais ici. Je m'ennuyais de mon appartement même si je savais que Logan y était allé pour ranger le bazar que j'avais mis. Sortir me manquait. Mes amis me manquaient et ne pas danser me donnait l'impression de mourir à petit feu.

Je repoussais la couette et laissais mes pieds nus toucher le sol. Je pris la canne que l'un des infirmière m'avait apporté et sortie de la chambre, décidée à occuper mon temps jusqu'à ce que mon meilleur ami arrive. Mon moral était au plus bas, et mon pessimisme avait fait empirer mon état. Je sortis discrètement de ma chambre et du couloir, me rendant en silence à la cafétéria de l'hôpital, affamée. J'avais du mal a comprendre comment j'avais tenu cinq jours sans me nourrir alors que je ne ratais aucun repas ici.

...

Wesh ! s'exclama le brun en entrant dans ma chambre.

Hum, je grognais.

Qu'est-ce que tu lis ?

Je me contentais de lui tendre le livre pendant qu'il posait son sac au pied de mon lit.

Tu t'ennuie pas trop ? il me sourit.

Si ! je levais les bras en l'air.

Si t'acceptais de reprendre ton téléphone, que je suis allé faire réparer soit dit en passant, tu t'ennuierais moins.

Non, je croisais mes bras après les avoir baissé rapidement.

T'es une gamine la vérité, il souffla. Ca te coute quoi de prendre ce fichu portable et de regarder ce que t'as reçu ?

Ca me coute ma dignité, je grognais.

T'es conne, il ricana. Tu sais qu'ils reviennent ?

Ta gueule.

Mais ...

Ta gueule Log'. Je veux pas savoir.

Ca fait deux semaines entières que tu les as lâché. Je sais que ça te tue de pas les voir.

Ca changerait quoi ? Ils doivent me haïr. En tout cas moi y en a un que je hais.

Il soupira de nouveau mais me lança mon portable sur les jambes.

Quand tu seras décidé, au moins tu l'auras.

On fait quoi cet aprèm ? je changeais de sujet.

On a la salle de danse pour nous si tu veux. On pourra s'entraîner un peu.

Un sourire immense prit place sur mon visage et je repoussais les draps immédiatement. J'aurais voulu sauter dans mes chaussures et m'y rendre en courant, mais au lieu de ça, je saisis le bras de mon ami pour me relever et il me donna ma canne.

T'es sûre que ça va aller ? il demanda en me voyant chanceler.

Oui. C'est juste le début qui à l'air chaotique mais après ça va.

Il me sourit mais je sentis son regard dans mon dos, analysant le moindre de mes mouvements en espérant que je ne tombe pas.

Merci, je lui dis lorsqu'il m'ouvrit la porte du studio de danse.

Bah de rien, il rit. J'ouvre juste la porte.

Non, merci d'être là jusqu'à la fin, je rajoutais.

Il planta son regard dans le mien et hocha doucement la tête.

C'est normal.

Je retirais mes chaussures et déposais la canne pour m'asseoir au sol avec lui afin de m'étirer.

Putain ça fait du bien, je m'exclamais, heureuse.

It Won't Kill YaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant