- 58th Dance -

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Effie

Un, deux, trois, quatre ! je répétais. Encore ! Un, deux, trois, quatre !

J'observais mes élèves s'entraîner encore et encore. Ils transpiraient et je voyais bien que je les épuisais. Mais aucun ne se plaignait jamais, bien trop friands de ce genre de douleur. Je les enviais. J'allais relancer la musique mais me ravisais au dernier moment.

Bon je vous laisses sortir plus tôt aujourd'hui, je souris doucement.

Ils me remercièrent, heureux de rentrer chez eux en avance.

Vous êtes sûre que ça va ? me demanda une des filles qui était resté en retrait du groupe.

Oui, je fronçais les sourcils. Pourquoi ?

Vous êtes toute pâle, elle grimaça.

Je me retournais vers le mur couvert de miroir et remarquais mon teint extrêmement blanc. Je finis par reposer mon regard sur elle, souriant légèrement.

Je suis juste fatiguée. Passes une bonne soirée Lola.

Vous aussi ! elle sourit avant de quitter le studio.

Je m'assis à même le sol et tâtonnais à la recherche de mon sac pour en sortir mes cachets que je m'empressais de prendre. La tête plaquée contre le miroir, les paupières closes et le souffle lent, j'essayais de calmer mon corps qui me faisait souffrir. Je ne comprenais pas très bien ce qu'il m'arrivait mais petit à petit, je sentis que je me détendais.

Qu'est-ce que tu fais ?

J'ouvris rapidement mes yeux, surprise.

Tu m'as fais peur, je dis.

Ca va ? T'es toute blanche.

T'inquiètes ça va Logan, je souris légèrement. Je suis juste épuisée.

Tu veux que je te ramènes ? il proposa.

J'hochais la tête et il saisit mes mains pour m'aider à me relever. Je m'accrochais à son bras, mes béquilles dans l'autre main et on sortit ainsi de l'académie. Ne plus faire de danse m'aurait probablement achevé. J'avais trouvé un compromis avec l'école pour pouvoir continuer de venir et j'enseignais tous les jours ma passion à plusieurs groupes. Je m'éclatais. Pas autant que quand j'étais à leur place c'est vrai. Mais c'était déjà ça de gagné. Mon meilleur ami se gara en bas de mon immeuble et m'accompagna jusque devant ma porte.

Tu m'appelles si t'as besoin d'un truc ok ?

Oui t'inquiètes.

J'embrassais sa joue et refermais la porte derrière moi.



Bébé ?

Je clignais des yeux, essayant de m'adapter à la luminosité qui m'entourait.

Eff ?

La voix dans mon appartement se rapprochait. Je l'entendis poser ses affaires sur la table et ses pas venir vers moi.

Effie ?

Il devait être derrière moi, son parfum envahissant mes narines.

Merde, ça va pas ?

Ses bras me saisir pour me tourner face à lui et je grimaçais devant ses traits inquiets.

Tu veux qu'on aille chez le médecin ?

Je secouais la tête et il m'aida à me relever. Mes jambes tremblaient, m'empêchant de rester debout seule. Il passa un bras sous mes genoux et rapidement, je me retrouvais dans ses bras. Il me déposa sur le canapé et repoussa les cheveux qui tombaient sur mon visage.

Je me demandais pourquoi tu répondais pas à mes messages, il rajouta. T'aurais du m'appeler au lieu de rester seule dans cet état.

J'haussais les épaules et il partit dans la cuisine. Il revint avec un verre d'eau et ma plaquette de cachet. Il s'assit à mes côtés et je posais ma tête sur son torse, recroquevillée sur moi-même. Son corps naturellement chaud me réchauffa et je soupirais d'aise pour la première fois de la journée.

Qu'est-ce qu'il t'arrive Eff ? il finit par me demander.

Rien ...

Arrêtes, ça fait plusieurs jours que je vois que tu te sens pas bien. On est ensemble dans cette galère alors parles moi. Je vais pas m'enfuir en courant et tu le sais.

Sa main traçais des cercles invisibles sur ma cuisse, me poussant à me détendre. Et quand ses lèvres rencontrèrent ma tempe, je ne pus m'empêcher de sourire doucement.

J'ai la nausée tous les jours, je confiais.

Je relevais le regard pour rencontrer le sien et il m'incita silencieusement à poursuivre.

Les cachets doivent me rendre malade.

On va aller chez le médecin demain, il décréta.

T'es pas obligé, je soufflais. Logan va m'accompagner t'inquiètes pas.

T'es sûre ? Sinon je prends ma journée.

Je vais bien, je lui souris.

J'espère bien ! Parce qu'on est bientôt le vingt-quatre décembre et j'aimerais bien que tu viennes fêter noël chez moi, il lança.

Déjà ? J'ai pas vu le temps passer.

Ouais on a été bien occupé mais le temps continu d'avancer, il rit. Ca te va ?

Y aura qui ?

Je m'amusais à passer mes doigts dans sa barbe bien trop longue.

Mes parents, Jehk' et nous. Comme les autres fois.

Ca marche !

On resta dans cette position, collés, pendant un moment. Profitant de la présence de l'autre sans rien dire. Je me sentais chez moi uniquement lorsqu'il était là.

Tu peux appeler l'école et annuler mes cours de demain s'il te plait ? je finis par lui demander.

Tout de suite !

Il me quitta et s'empara de mon portable pour aller téléphoner un peu plus loin. Lorsqu'il revint, je récupérais l'appareil pour envoyer un message à Logan et lui demander de m'accompagner à l'hôpital.

Logan passe me prendre à neuf heures, je prévins le rappeur qui s'attelait en cuisine.

Je serais déjà parti.

Ah bon ?

Ouais, je vais au studio à huit heures pour avancer sur mon album. Mais appelles moi dès que tu sors de là-bas.


It Won't Kill YaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant