It Won't Kill Ya

- Bonus 8 -

Deen

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Je fusillais Mélanie du regard mais restait silencieux, m'enfonçant un peu plus dans mon fauteuil. Le directeur continuait de parler mais je n'écoutais plus, me contentant de fixer ses lèvres se mouvoir sans percevoir aucun son. Un coup d'œil vers le couloir m'indiqua que mon fils était toujours là. Son téléphone entre les mains, il attendait avachi sur le banc. Je soupirais en imaginant déjà l'ambiance à la maison et reportais mon attention sur l'homme face à moi.

Il va devoir faire ses preuves à partir d'aujourd'hui, il conclut.

Ne vous inquiétez pas, je répondis. Il va se tenir à carreaux.

Mélanie se contenta de hocher la tête et on serra la main du directeur de l'établissement avant de quitter la pièce.

Marvin, je l'appelais. On y va.

Il va me virer ? il s'enquit.

Non, la blonde lui sourit. T'inquiètes pas mon chéri.

Elle posa sa main sur son épaule mais l'adolescent se dégagea de sa prise immédiatement. Pour autant, il ne s'approcha pas de moi, ayant remarqué mon regard noir. Et il avait raison de me craindre, ça oui. L'atmosphère était tendue lorsque nous passâmes devant l'infirmerie. Un gamin de dix-sept ans était assis sur le lit, une poche de glace posée sur son arcade gauche. A quelques pas de là, Eli se tenait debout, les bras croisés. Son regard croisa celui de mon fils et elle perdit le léger sourire qu'elle affichait.

Marvin ... elle s'avança dans le couloir.

Dégage, grogna mon gamin.

On peut au moins en parler ? elle tenta tout en me jetant un regard en biais.

Je crois qu'on n'a plus rien à se dire depuis que t'as embrassé cet enfoiré, il cracha.

Il reprit son chemin et la jeune fille baissa les yeux, honteuse. Je ne pu réprimer un sourire devant ces gamineries qui me rappelaient ma relation avec la danseuse. Les hauts et les bas faisaient partis du quotidien et mon fils apprendrait grâce à ça. Il fallait tomber pour apprendre à se relever, même lorsque la chute semblait insurmontable.

Une fois sur le parking, ma main atterrit sur la joue du brun qui ne dit rien.

Mais qu'est-ce que tu fais à le frapper comme ça ?! hurla sa mère.

Reste en dehors de ça, j'ordonnais.

Je ne vais pas te laisser le gifler sans raison !

Il l'a mérité ! Quand on tabasse un gars dans son lycée, on se faire corriger ! je m'exclamais. Tu le savais, que j'allais t'en coller une, hein ? j'interrogeais mon fils.

Oui, il baissa les yeux.

Va dans la voiture.

Il prit les clés que je lui tendais et se dirigea vers le véhicule sans rien dire. Je me tournais à nouveau vers mon ex compagne, les bras croisés.

T'as un problème avec mon éducation peut-être ? je lançais.

C'est pas parce que le juge t'a laissé avoir la garde que tu peux lui faire ça, elle rétorqua.

Je crois que si, je ricanais. De toute manière si je t'écoutais il faudrait tout lui passer. C'est pas comme ça qu'il va devenir un homme Mélanie.