Trono

Il vestito - La robe

Point de vue Reina

Nous sommes arrivés hier soir assez tard et nous sommes allés nous coucher sans trop traîner, sans même s'adresser un seul mot de plus que pour la politesse. Bien sûr grâce à ma chance inouïe, il y'a eu une erreur dans le logiciel de réservation de l'hôtel, le genre de truc qui n'arrive jamais. Et bien entendu, je me suis retrouvée à devoir dormir dans la même chambre que Cristiano ! C'est une très grande suite toute bleue et crème au décor vraiment élégant. Certains éléments ont une influence romaine antique et embellissent la décoration de la chambre. Heureusement pour moi elle est donc assez grande pour que nous soyons éloignés l'un de l'autre d'une distance raisonnable.
Mais à ma grande surprise, je n'ai même pas eu besoin d'ouvrir la bouche pour lui demander de dormir sur le divan, il s'y est installé tout seul. Il m'a même souhaité la bonne nuit... j'avoue que son comportement m'a un peu désorientée, je m'attendais pas à tant de gentillesse de sa part. Avec des portes coulissantes entre le salon et la partie chambre, c'est même plus pratique pour garantir l'intimité.

Seul problème, il a l'air d'avoir passé une assez mauvaise nuit pour tirer une tête pareille ! En effet, il a les mains dans les poches, le regard flou et pas d'expression faciale. Nous sommes en train de nous promener dans une galerie commerciale de luxe et je vois que nous approchons de la boutique de notre tailleur. Je m'arrête brusquement et me retourne sur Cristiano qui fait une tête d'enterrement.

Moi: Pourquoi tu as cette tête ?
Cristiano: J'ai mal dormi, ça te va comme réponse ?
Moi: D'ailleurs, merci de m'avoir laissé le lit... mais si tu dors si mal que ça, je peux te faire monter un lit dans la suite.
Cristiano: Merci, c'est trop d'honneur.
Moi: Mon dieu, mon sarcasme et mon cynisme déteignent sur toi. Aller, fais un effort s'il te plaît. On fait du shopping pour toi en plus.
Cristiano: Pour moi, c'est vrai ?
Moi: Pour moi aussi...

Mon aveu le fait sourire et je l'encourage en souriant aussi. J'en profite pour le tirer à l'intérieur de la boutique. C'est une sorte d'immeuble ancien parfaitement entretenu et avec de grandes fenêtres claires. Le tailleur, Giovanni Zicarino qui s'avère être mon parrain, nous accueille avec sa voix chantante affreusement agréable.

Giovanni: Ah, ma chère Reina ! Quel plaisir de te voir !
Moi: Moi aussi parrain, je suis très contente. Mais ce n'est pas une simple visite de ta filleule préférée, je t'amène un ragazzo.

En poussant Cristiano devant moi et en face de Giovanni, je le vois me maudire du regard pour l'avoir poussé si fort. Giovanni commence à tourner autour de lui pour l'observer tout en se frottant le menton de l'index. Quelques secondes plus tard, il releva la tête, les sourcils froncés pour donner son verdict.

Giovanni: Ce garçon a une carrure exceptionnelle, je pense que la coupe principe lui conviendra à merveille.
Moi: Bon et bien habilles-le pour toute sa vie s'il te plaît. Je vais essayer les miens à côté.
Giovanni: Très bien, et oui tu peux y aller, ils sont prêts.

Cristiano essaie des tas et des tas de costumes à l'étage des salons privés, le mien est juste en face comme ça, je vois tout. Il accepte la plupart des couleurs et Giovanni lui propose aussi des chaussures.
Moi, j'essaie mes costumes. J'en porte aussi parfois pour des missions très mouvementées car je suis plus libre de mes mouvements et je peux y cacher plus de choses que dans les robes. À un moment, je sors de ma cabine pour montrer à Cristiano un de mes costumes. Il est en soie noire et rouge, très cintré.

Moi: Alors ? T'en penses quoi ?
Cristiano: C'est très euh, tu es magnifique. C'est très féminin et ça dégage de la prestance enfin surtout toi... Et moi ?
Moi: Je te trouves très élégant, oui tu es très beau là-dedans.
Cristiano: Mes essayages sont bientôt finis ? Parce que ça fait un moment que je ne fais qu'essayer des costumes.