Trova qualcos'altro - Trouves autre chose

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Une semaine a passé et Angelo a été furieux de découvrir l'ampleur du réseau de prostitution mis en place par Béné, et furieux de ne pas l'avoir su avant. Toutes les équipes proches sont sur le coup pour mettre en place un plan qui débuterait dès que nous trouverons Béné.
Reina et moi sommes censés travailler ensemble et mettre en commun nos informations mais elle refuse de me parler plus de cinq minutes par jour. Son caractère individuel m'empêche d'être proche d'elle, ce qui me contrarie beaucoup. J'ai donc une idée, cela risque de l'énerver mais je vais tenter tout de même. Je sors donc de la chambre pour frapper à la porte de la sienne. Seulement, personne ne répond. Je frappe à nouveau et tend l'oreille vers la porte de bois, capitonnée et à moitié blindée. Toujours rien, j'actionne donc la poignée pour entrer dans la chambre.
Les trois épaisseurs de rideaux volent dans la chambre grâce à la brise de ce début de septembre. La chambre de Reina est à son image : les couleurs claires cohabitent gracieusement avec plusieurs touches de noir profond et de doré, donnant une atmosphère mystérieuse et majestueuse. L'air est empli d'une odeur délicate d'agrumes et de bergamote. Son lit à baldaquin modernisé, les miroirs encadrés, le grand tapis précieux et le lustre de cristal : tout rappelle le caractère de l'occupance. Seulement, celle-ci n'est pas dans sa chambre. Je fronce instinctivement les sourcils, me demandant où elle est. Je sens mon caractère naturel remonter à la surface.

Je sors de la chambre sans la fermer derrière moi. Je parcours toute la maison sans croiser grand monde, c'est l'avantage d'avoir un château pour demeure. De plus, la famille est partie dîner sur la plage. Il ne reste donc que Reina, les domestiques et moi. Les couloirs sont larges, les portes un peu plus hautes que la normale, toutes à moitié blindées. Les fenêtres sont composées d'un verre extrêmement pur et pare-balles. Les lustres sont en cristal et verre de Murano. Le mobilier qui décore toute la maison est italien mais les influences peuvent être françaises ou anglaises. Les escaliers sont en marbre crème, pourvus de rambardes en fer forgé des plus grands orfèvres. Je descends un de ses escaliers et finis par sortir de la maison par les portes-fenêtres du grand salon, accédant directement à la terrasse couverte de dalles de pierre polie. La piscine est un peu plus bas, face au parc et à la côte. Je vois sa surface se troubler. Ça y est je l'ai trouvée.

J'enfonce mes mains dans mes poches et descends les quelques marches plus lentement maintenant, arrivant ainsi sur le carrelage entourant le bassin de la même pierre polie couleur crème que sur la terrasse. J'aperçois dans l'eau bleue où se reflète le soleil déjà orangé, la silhouette de Reina se dessiner en nageant. Elle remonte à la surface en balançant ses cheveux vers l'arrière. Ses cils accrochent de minuscules gouttelettes d'eau et son visage mât paraît si pur. Elle regarde derrière elle pour m'observer un instant et remonte par l'échelle.
Son corps qui sort de l'eau est magnifique : ses jambes n'en finissent pas et les formes délicieuses de ses hanches et de sa poitrine ondulent gracieusement lorsqu'elle bouge. Elle avance alors jusqu'à moi.

Reina: Qu'est-ce que tu veux ?
Moi: Savoir où tu étais.

Elle roule des yeux, me contournant pour remonter les marches. Je l'arrête en prenant son bras.

Moi: Qu'est-ce que tu fais ?
Reina: Je rentre... c'est assez précis ?
Moi: Pourquoi est-ce que tu me fuis princesse ?
Reina: C'est toi qui me suit.

Pas forcément faux.

Reina: Tu n'as rien d'autre à faire ?
Moi: Je trouve que mon activité actuelle est plutôt... intéressante.

Elle fronce les sourcils. Depuis que je la connais, j'ai cadenassé une partie de ma personnalité. La plus difficile à dompter. Je relâche tout maintenant, je veux qu'elle sache qui je suis vraiment. Et je ne me priverais plus de lui faire savoir.

Reina: Trouves autre chose.
Moi: N'oublies ce que je t'ai dit princesse.
Reina: J'ai une mémoire plutôt sélective.

Sa remarque me fait sourire, elle ne bouge pas et ne souris pas. Je la toise un instant puis relâche son bras, elle s'en va immédiatement en direction de la maison. Je secoue doucement ma tête de gauche à droite avant de remonter à l'intérieur.
Quelques minutes se sont écoulées et je me suis posé tranquillement dans le grand salon avec un verre de limonade, devant la télé. Je m'ennuie un peu et me maudit de ne pas avoir Reina près de moi.
Soudain, j'entends un fracas au premier étage et plusieurs injures en sicilien, sûrement Reina qui s'énerve. Puis tout se calme. Ma curiosité finit par l'emporter et c'est avec un sourire malicieux que je remonte à l'étage. Je jette un coup d'œil dans la chambre de Reina, elle n'y est pas. Je hausse les épaules et retourne donc dans la mienne.
Quelle est ma surprise lorsque je devine qu'elle prend sa douche dans ma salle de bain ! Je décide donc de l'attendre, assis sur mon lit, face à la porte fermée de ma salle de bain. J'attends quinze minutes et les paroles fusent de nouveau, Reina peste contre son oubli de serviette. Je cours dans sa chambre lui chercher son peignoir et me rassieds sur mon lit juste avant qu'elle n'ouvre la porte avec une simple petite serviette, couvrant la moitié de sa poitrine et à peine ses fesses. Cette vue me fait l'effet d'un petit coup de jus dans le corps, surtout son regard qui se pose sur moi. Il est électrique, elle tient fermement les bouts de sa serviette et me fait face, posée dans l'embrasure de la porte.

Média : regard de Reina en sortant de la piscine

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