Trono

Tutto è reciproco. - Tout est réciproque.

Point de vue Cristiano

En demandant à Reina de partir, j'ai fuis mon passé et je me suis mis dans la tête qu'elle me torturait consciemment. J'ai été affreusement lâche et j'allais même aller voir Ariana pour la draguer salement.
Au lieu de ça et de replonger dans les travers que m'avait transmis Antonella, je me suis enfermé dans ma chambre, dans le noir en fermant les volets pour la première fois depuis au moins sept ans. J'ai essayé de ne plus pensé à elle pendant plusieurs heures en m'occupant comme je le pouvais, j'ai vraiment cru pouvoir l'oublier en une journée. Sauf qu'un de ses carrés Hermès s'est retrouvé dans ma valise et je suis tombé dessus en la défaisant. L'odeur de son parfum imprégnée dans les tissus m'a cloué assis sur mon lit pendant un bon bout de temps. Je l'ai tenu entre mes doigts et je l'ai senti comme si c'était moi-même qui le lui avait enlevé pour attacher ses poignets et ainsi lui faire l'amour, ses mains liées dans son dos.
Quand je l'avais devant moi, Dieu comme j'avais envie de la serrer contre moi et de la posséder pour lui faire comprendre que je ne suis plus, que je ne suis pas l'homme ou plutôt le gamin que j'étais lorsque j'ai connu Antonella. Pour lui dire à quel point je l'aime même si ces sentiments me rendent hésitant. Mais c'est mieux comme ça : je vivrais une vie sans elle, sans le clan, sans ce travail, sans panache et sans amour. Je sais que je vais me faire chier à mourir mais à ce moment précis, je regrette de m'être laisser aller aux sentiments du cœur.

Je suis couché dans mon lit quand quelqu'un frappe à la porte. Je ne réponds rien, je n'ai pas envie qu'on me prenne la tête à cette heure tardive, qui que ce soit. Ça frappe à nouveau. Je soupire et lance :

Moi: Bouges, qui que tu sois !

Je sens une main qui se pose lourdement contre la porte plus fine que chez les Cortesi puis un sanglot suivi d'une inspiration profonde. Je me redresses entre mes draps, espérant que la personne que je penses être derrière cette porte discute mon ordre et finisse par essayer s'ouvrir la porte. Mais non. J'entends des pas de petits talons s'éloigner dans le couloir puis ouvrir et fermer la porte en face de la mienne : la chambre de Reina. Je pourrais me frapper tellement je me trouve con parfois !
Je pose ma main sur le bouton pour éteindre ma lampe de chevet quand une porte s'ouvre violemment et que des pas moins timides et plus déterminés viennent jusqu'à ma porte. Ça frappe à nouveau, je me lève aussitôt en espérant que ce soit vraiment elle. J'ouvre la porte doucement, la voyant apparaître divine devant moi. En jupe et haut de lingerie genre débardeur en satin brodé, talons noirs et cheveux détachés, je découvre horrifié qu'elle a pleuré.

Moi: Entres.

Elle s'exécute dans un moment en tordant ses mains de stress et d'hésitation je suppose. Je referme la porte, à clé cette fois et me place tel que je suis c'est à dire torse nu en bas de jogging, face à elle les bras croisés. J'essaie en vérité de cacher l'urgence de mes mains de se plaquer sur son corps et d'essuyer les larmes qui ont pu couler. Elle me regarde avec ses yeux rougis avec une distance physique importante.

Moi: Qu'est-ce que tu veux ?
Reina: Je me suis dis que je ne t'avais pas dit tout ce que je pensais et c'est dommage qu'on se quitte sur des non-dits.

Sa voix est ferme, directe. Je sais qu'elle se cache derrière ça mais j'espérais un autre ton. Je me montre attentif mais j'ai peur de ce qu'elle risque de me dire, je l'ai bien descendue tout à l'heure et je n'ai pas su capter les révélations qu'elle me faisait tant bien que mal. Elle risque de s'en venger.

Reina: Tu es une tête à claque, une séducteur, un charmeur qui n'a eu aucun scrupules à m'épargner, tu as un caractère de merde, tu m'as parfois trop poussée dans mes retranchements, t'es trop curieux et trop jaloux, tu parles trop, tes impulsif, t'es un putain d'inconscient...
Moi: Super, je te remercies pour toutes ces belles paroles.
Reina: J'ai pas fini.