Allucinazioni - Hallucinations

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Point de vue Cristiano

La famille est rentrée de son voyage les bras chargés de petits cadeaux souvenirs il y'a trois semaines. Ils en ont offert à tout le monde, y compris moi. Je me sens intégré ici même si une infime partie de moi, sans doutes la plus raisonnable, culpabilise à cause de ce que je ressens de façon incontrôlable pour Reina. J'ai l'impression de trahir la confiance d'Angelo et je ne veux pas faire du mal à Reina, nous devrions donc rester à bonnes distances l'un de l'autre. Je me dis toujours ça mais je n'arrive pas à me tenir éloigné d'elle. Par une force inexplicable et surtout incontrôlable qui a le don de me rendre fou, je suis attiré par elle sans pouvoir m'y abstenir.
J'ai eu cette réflexion face à moi-même après un énième appel de Rafael au téléphone, la nuit comme toujours. Je préfère parler des sujets qui fâchent la nuit. Il est vrai que je risques de réveiller du monde mais la maison est plus calme alors j'ai plus de facilité à me calmer.

Soudain, elle toque à la porte avec une voix enjouée et fait quelques pas dans ma chambre. Je relève la tête pour avoir pile entre les deux yeux, le reflet de ma tête de fils de Satan et d'Apollon.

Reina: Tu te prépares ?
Moi: T'inquiètes.
Reina: Je vérifies juste car tu as une légère tendance au retard...
Moi: Il faut du temps pour le dieu qui sommeille en moi se réveille.

Je la vois rouler des yeux d'ici. J'entends ses pas la faire pivoter et prendre le chemin de la sortie avant qu'elle ne lance :

Reina: En tout cas, fais toi beau. Il faut être à la hauteur.

Elle sort et ferme la porte derrière elle. Haha, très drôle. Reina est enthousiaste parce que son père l'a autorisée à sortir si elle est avec moi, alors ce soir c'est boîte de nuit. On peut pas dire que ce soit une grosse fêtarde, le genre à consommer les boites comme un paquet de clopes classique, le même genre avec qui je couchais deux à trois fois par semaines mais elle adore danser et s'amuser dans le noir. Moi j'aime bien ça, on ne peut pas dire le contraire mais depuis que j'y vais avec elle et que je vois comme on la regarde, j'avoue redouter les soirées dans ce genre d'endroits.
Je me prépare en enfilant un pantalon à pinces bleu brut et une chemise cintrée parfaitement blanche avec une paire de chaussures cirées et ma médaille de baptême. Une touche de parfum, une retouche coiffure et c'est bon. Je frotte mes mains satisfait de me voir si beau gosse... Je prends le chemin de la sortie en empruntant les escaliers, la traverse du salon, de la salle à manger principale et du vaste hall, enfin vous commencez à connaître tout ça aussi bien que moi.

Je soupire déjà en voyant que Reina attend près de la voiture qu'ELLE a choisi, une Porsche 911 aussi bleue que la robe électrique qu'elle porte. Une merveille de tissus à demi transparent et doux qui moulent parfaitement les courbes de son corps divin, à vous faire perdre la tête et cette tentation est signée Dolce&Gabbana. Malgré ses vêtements et tout les compliments que je pourrais faire dessus, elle va me faire la remarque c'est sûr.

Reina: Le dieu a mis du temps à venir on dirait bien.
Moi: En attendant, dis moi qui tu as vu de plus beau que moi.
Reina: Marlon Brando quand il était jeune...
Moi: Tu l'as pas vu en vrai, je fais comme si j'avais rien entendu. Tu veux conduire ?

Son visage surpris s'affiche face à moi.

Reina: Tu veux conduire toi ?
Moi: Comme tu veux.
Reina: Conduis, j'ai pas très envie et puis je préfères les Ferrari.

Elle monte dans la voiture et je mets au volant en enfonçant la clé dans le contact pour démarrer dans un magnifique bruit de moteur le petit bolide.

Moi: Pourquoi t'as acheté ça alors ?
Reina: Attention, j'aime beaucoup aussi mais cette voiture n'est pas à moi.
Moi: Elle est à qui alors ?
Reina: À toi. C'est mon cadeau d'anniversaire mais ils ont mis du temps à le livrer.
Moi: Mais non ?!
Reina: Aller bouges d'ici avec ton avion de chasse.

Non mais j'hallucine ! La meuf ma acheté une voiture et me dit ça comme si elle m'avait juste ramené un serre-tête à oreilles Mickey de Disneyland Paris. J'appuie sur la pédale d'accélérateur et sors de la propriété à vitesse lente.

Moi: Merci et c'est toi mon avion de chasse...

Elle sourit pour me dire qu'elle est heureuse de ma gratitude et soupire légèrement en secouant doucement la tête. Dehors, il fait nuit et nous avançons jusqu'à la boîte.
Une fois arrivés et gares, on se dirige vers la queue où les gens qui patientent, crient pour manifester leur mécontentement. Ça me fait sourire : je n'ai jamais fait la queue devant une boîte mais griller une file d'attente avec Reina ça a un cote plus... mystique. L'intérieur du club est toujours aussi beau, c'est celui où j'avais frappé Lucàs la dernière fois, mauvais souvenir... mais la soirée c'était pas trop mal terminée. Je secoue la tête pour chasser les images de mes souvenirs et suivre attentivement Reina dans cette foule. Elle m'entraîne jusqu'à un petit coin avec un canapé et une table. On nous apporte une bouteille et aucun de nous deux ne parle jusqu'à ce que la musique change.

Reina: Tu viens danser ?

J'acquiesce et me lève pour aller sur la piste danser avec elle. Elle bouge sur le rythme et je la fais tourner ou danse sur le même tempo qu'elle. Elle rit, pas parce qu'elle se moque juste parce qu'elle est heureuse. Je souris dans pouvoir me contrôler. Mais sur le moment ça ne m'inquiète pas, on est dans le noir et personne ne nous voit vraiment. Je suis fier d'être avec elle, que les gens me voient peut-être avec elle. Ils voient à quel point elle est magnifique, mais je n'ai aucun mérite : elle n'est pas à moi. Cette pensée durcit mon esprit un instant avant qu'elle ne s'arrête pour retourner à notre table pour boire un verre. Je me rassois alors qu'elle retourne danser en haussant les épaules, voyant mon refus de bouger. Elle s'avance alors jusqu'à la foule de danseurs. La distance me picote le cœur mais tant que je peux la garder dans mon champ de vision et d'action, je me tiens tranquille.
Tout d'un coup, un mec jaillit de derrière elle. Il est grand, pas trop mal gaulé et bien habillé. Il danse un instant derrière elle sans rien faire mais quelque chose retient mon regard accroché à lui. En effet, il tapote sur son épaule pour qu'elle se ancre son visage jusqu'à sien. Il parle à son oreille, il doit sûrement lui poser des questions classiques genre comment tu t'appelles ? Ou t'es venue avec qui ? Je la vois secouer sa main à la verticale sans avoir l'air trop méchante. Je ne sais pas ce qu'ils se disent mais le mec en question hausse les épaules puis reste danser à côté d'elle. Puis, un autre arrive de l'autre côté. Il fait un signe au premier qui lui répond discrètement d'une expression du visage, l'autre le félicite d'un autre signe puis repart. Je suis un homme et je sais ce que ça veut dire.
Je bouillonne et chaque regard sur le regard salace de ce gars sur Reina donne une secousse à mon âme. Je sers mes poings et me retiens en me disant qu'elle n'y ait pour rien mais la voir danser aussi bien qu'avec moi, je la vois si sensuelle et je me dis qu'il doit la voir pareil ou peut-être pire, ça me rend dingue qu'elle ne se rende pas compte. Puis, sa main se lève et se pose sur sa taille, elle se retourne mécontente mais je n'arrive plus à me retenir. Je me redresse et avance jusqu'à eux à la vitesse de l'éclair. Arrivé face à Reina, je fulmine alors qu'elle fronce les sourcils sans trop comprendre. Le mec me regarde super mal et me nargue mais j'emporte Reina avant de lui exploser la gueule. Je la tiens par le bras et la tire réellement jusqu'à une pièce isolée, un genre de vestiaires.

Reina: Mais qu'est-ce qui te prend, t'es fou ?!

TronoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant