Sei storto - T'es tordue

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Reina: Alors pourquoi avoir fait tuer Enzo ?

La voix de Reina est enrouée, elle est prise d'assaut par de minuscules sanglots qu'elle réprime quasi aussitôt.

Gina: Ils ne savaient rien et ce n'est pas eux qui ont donné l'ordre de faire tuer les suivants, après la mort de leurs pères. Ce sont leurs chefs de sécurité, trop dévoués, trop investis, trop envoûtés par leur promesse de finir le travail jusqu'au bout.
Reina: Vous voulez vous marier pour relier les familles entre elles et ainsi stopper la guerre...
Gina: C'est ça.

Reina réfléchit en alternant son regard entre les deux sœurs. C'est sincère, c'est véritable, elles ne mentent pas. On le voit dans leurs yeux.

Reina: Et si ils vous avaient fait croire tout ça pour simplement m'approcher pour pouvoir me tuer ?
Chiara: Tu crois qu'ils auraient chacun livré les secrets de leurs familles si c'était le cas ?
Reina: Bien, alors asseyez-vous là. Cristiano va fermer la porte à clé s'il te plaît.

Je m'exécute tranquillement alors qu'elles s'assoient toutes dans leurs sièges respectifs. Je reviens à ma place après m'être servi un verre de limoncello, sans demander. Devant l'absence de réflexion de Reina, les jumelles me dévisagèrent avec surprise puis se regardèrent un instant en pensant que cela n'était pas habituel de Reina surtout dans l'état où elle est maintenant.
Reina tape sur les touches du téléphone qu'elle avait décroché plus tôt. Elle appuie sur le bouton « conférence » et deux sonneries se font entendre dans la pièce entière. Un téléphone décroche puis l'autre. Deux voix masculines retentissent alors. Gina et Chiara affichent un léger sourire, je comprends alors que Reina a appelé Carlo et Tullio.

Tullio: Palerme ?
Reina: C'est Reina Cortesi.
Carlo: Reina, nous sommes affreusement désolés ! Nous n'avons pas donné cet ordre, pitié épargne-nous ! Nous te donnerons les hommes qui ont fait ça et tu en feras ce que tu voudras mais par pitié, pas nous !
Reina: J'ai Gina et Chiara avec moi.

Sa voix tranchante, menaçante fait froid dans le dos même si je la connais bien maintenant. Je la soupçonne d'avoir une idée sadique en tête.

Tullio: Non, non Reina, je préfère mille fois que tu me tues plutôt que tu m'enlèves Gina ! Ne leur fais pas de mal, je t'en supplie !
Carlo: Pas Chiara, prends moi si tu veux mais pas elle !
Reina: Taisez-vous ! Pourquoi ferais-je ça puisque vous ne vous êtes pas gênés pour tuer mon cousin ?!
Tullio: C'est pas nous Reina, ce sont les hommes de la famille ils étaient aveuglés ! Ceux qui ont survécu au massacre de tes hommes ont été pris d'un sentiment de vengeance. Nous en avons la majorité dans nos prisons, les autres se cachent mais nous les cherchons.
Reina: Je n'en crois pas un mot !

Les têtes de Gina et Chiara se crispent affreusement, elles sont au bord des larmes, prêtes à se mettre à genoux devant Reina. Quant à elle, elle ne bouge pas, elle est très calme alors que sa voix est froide. Elle est définitivement cruelle. Je trouve ça effrayant, je ne l'avais jamais vue dans cet état.

Carlo: Nous te les livrons et nous avec mais pas tes cousines, nous t'en supplions ! Arrêtons cette guerre ridicule, tues nous si tu le désires mais pas Gina ni Chiara !
Reina: Bien, j'ai des hommes à Rome. Ils viendront vous chercher à l'aéroport à quatorze heures avec vos prisonniers. Soyez à l'heure, vous prendrez l'avion pour la Sicile, avec le corps de celui dont vous avez ôté la vie.
Tullio: Nous y serons comme tu le veux.

Un silence s'installe pendant un instant.

Reina: Nous parlerons de votre relation avant de passer à l'action. Vous avez raison, il faut arrêter cette guerre en éradiquant ses mauvaises graines. À ce soir.
Tullio et Carlo: À ce soir Reina. Je t'aime Chiara ! Je t'aime Gina !

Reina coupe subitement l'appel puis lève son regard impitoyable vers ses cousines qui pleurent doucement suite à la conversation et aux témoignages d'amour de leurs fiancés.

Reina: Allez aider en cuisine puis vous enfilerez vos habits de deuil, ces vêtements colorés ne collent pas avec la situation.
Gina: Mais Reina... tu ne vas pas les faire tuer...
Reina: Si je dois le faire, je le ferais moi-même.
Chiara: S'il te plaît...
Reina: Sortez d'ici maintenant.

La cruauté du manque de sentiments dans sa voix est consternante. Les jumelles sortent en fermant derrière elles. Je marche vite pour la refermer à clé et appuyer mes mains sur le bureau de Reina, penché vers elle.

Moi: Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas pas les tuer quand même ?
Reina: Je tuerais ceux qui ont tué Enzo. Tullio et Carlo n'ont rien à voir là dedans. Ils ne savaient rien et ils sont sincères avec Gina et Chiara.
Moi: Alors, pourquoi tu...
Reina: Réfléchis, si je les menaces avec leurs fiancées, ils vont accourir, elles sont une garantie.
Moi: T'es tordue.

Elle avance sa tête et dépose un baiser doux et rapide sur mes lèvres. Ça me rassure dans un sens, elle est toujours humaine. Mais je suis surpris je ne m'attendais pas à ça. J'affiche un air suffisant, séducteur en souriant légèrement du coin des lèvres.

Reina: Je sais.
Moi: Pourquoi tu fais ça ?
Reina: Je trouve que tu es distant depuis notre retour au domaine, je voulais voir ta réaction.
Moi: Pourquoi je serais distant ?
Reina: Je ne sais pas justement.

Je vois qu'elle est réellement inquiète : il ne s'est rien passé entre nous à part des câlins, des bisous, des caresses et des nuits dans les bras l'un de l'autre. Je vois ce qu'elle veut dire et je tiens à lui montrer un peu de mes sentiments. Car même si je les acceptes, je n'en suis pas au point de pouvoir les lui avouer totalement.

Moi: Écoutes, j'ai passé tellement de magnifiques moments que j'ai peur d'aller trop vite d'un coup. Je veux continuer à prendre du temps pour me concentrer sur toi.
Reina: Alors j'aimerais que cette nuit tu te concentres vraiment sur moi...

Elle appuie sur le mot « vraiment ». Je perçois l'éclat de malice dans ses yeux verts scintillants. Je souris plus largement, enflammant directement son regard. Je comprends ce qu'elle veut et ça a pour effet sur moi de déclencher une vague puissante de désir brûlant. Mon envie grandit si vite qu'elle me fait presque mal.

Moi: Qui a dit qu'on devait attendre la nuit ?
Reina: Personne.

Je contourne le bureau tandis qu'elle se lève et se tourne, le dos appuyé sur le plateau du bureau. Je m'approche d'elle dangereusement en encerclant sa taille fine de mes mains qui ne demandant qu'à la toucher. Son regard s'embrase et mes lèvres me brûlent. J'appuie alors petit à petit mon corps contre le sien.

Moi: Tu sais quel effet ont tes paroles sur moi princesse.
Reina: Justement.
Moi: Je ne savais pas que tu aimais tellement mon corps, en même temps je te comprends, regardes moi ça...

Je l'observe deux secondes pour accompagner mes mots et elle rit en passant lentement ses mains délicates derrière ma nuque. Je le fais la réflexion que ces si belles mains sont aussi d'incroyables meurtrières mais moi ce n'est pas ça qui m'importe chez elles.

Reina: Arrêtes de faire l'imbécile.
Moi: Ah mais je suis très sérieux et un corps de dieu mérite bien un corps de déesse non ?

Je dévie mon regard sur ses lèvres et avance mon visage pour l'embrasser mais elle recule doucement. Je ravance et elle recule de nouveau.

Moi: À quoi tu joues toi ?
Reina: Chut.

Je sens son souffle sur mes lèvres entre ouvertes. Je passe alors mes mains sous ses fesses pour la soulever et la déposer sur son bureau. Elle entoure automatiquement mon bassin de ses longues jambes, le faisant s'appuyer contre elle. Je remonte les mains le long de son corps appuyant mes paumes contre la naissance de sa poitrine puis entourent son visage. Nos baisers enflammés font grandir mon envie et bientôt, nous voilà l'un contre l'autre, en train de s'aimer sur son bureau. Ça faisait longtemps et je ressens une avalanche de sentiments forts me tomber dessus. Je l'aime de plus en plus et je suis rassurée que la menace qui pesait sur elle soit bientôt éradiquée même si il me reste un problème : mon frère.
Mais pour le moment, je profite de la sentir contre moi et je me concentre sur elle.

TronoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant