I trucchi - Les combines

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Depuis hier, il n'est plus du tout question que Reina s'en aille d'ailleurs, je ne l'ai jamais vraiment voulu. Elle m'a dit tout ce qu'elle pensait, elle m'a laissé deviner ce qu'elle ressent. Et j'ai été rassuré par ça, je me dis qu'il est encore possible d'avancer.
Aujourd'hui, ma mère a prévu que nous nous rendions au domaine agricole des parents d'Ariana pour la fête des moissons qui sont arrivées très tôt cette année. Je sais très bien que cette réception est faite pour que j'annonce personnellement mes fiançailles avec Ariana mais il en est hors de question, c'est pour ça que j'ai demandé à Reina de s'habiller en conséquence.
Je suis satisfait du résultat lorsqu'elle descend au salon où je l'attend : elle porte une robe évasée prune aux motifs blancs et dorés Dolce&Gabbana accompagnée de chaussures à talons épais noirs en daim signés Gucci. Elle porte à la main un large chapeau en paille tressée et une pile de boites en carton attachées ensemble par un cordon en raphia. Ses cheveux relâchés rebondissent sur ses épaules à chacun de ses pas et elle est impeccablement maquillée.

Moi: Cette fois c'est toi qu'on attend.
Reina: Je te conseille de te taire, tu n'as pas de leçons à donner sur ce sujet.

Dit-elle en agitant son index sous mon nez, ça me fait sourire. Je prend ses boites pour l'aider. Je lui réponds en parlant doucement près de son oreille.

Moi: Ta tenue est déjà assez affriolante, tu cherches à rester ici ?
Reina: Peut-être...

Dit elle en tournant sa tête vers moi alors que nous marchons en direction des voitures. Son regard insolent me dit « essaies pour voir » et je me laisserais aller à ce défi si la famille ne nous attendait pas dans les voitures en train de nous observer à travers les vitres. Antonella a été conviée et nous retrouverons Ariana chez elle. Mon père est le seul qui n'était pas dans sa voiture.

Papa: Eh bien, dépêchez vous un peu !

Reina trottine sur ses talons et mon père lui ouvre la portière arrière d'une voiture. Lorsque je remarque qu'elle est seule à l'intérieur, à l'écart de nous, je proteste.

Moi: Pourquoi elle est seule dans sa voiture ?
Papa: Parce que l'autre est pleine, ta mère tient à ce que nous soyons tous ensemble...

Répond mon père en roulant des yeux.

Moi: Très bien alors je vais avec elle.
Papa: Comme tu veux mon fils.

Il répond en soupirant, se préparant déjà à la réaction coléreuse de ma mère. Je monte dans la voiture aux côtés de Reina et referme la portière tandis que mon père se dirige vers sa propre voiture. J'entends immédiatement ma mère pester contre moi, elle hurle vraiment mais je m'en contre fous. Je suis avec Reina et je vais pouvoir passer un moment rien qu'avec elle avant l'épreuve que représente cette réception.

*******

Nous sommes arrivés à onze heures trente et nous avons salué toute la famille d'Ariana, de la grand-mère jusqu'au petit neveu de celle-ci. Tous très gentils, ils n'ont pas l'air de manquer de quoi que ce soit et l'apparence d'Ariana n'est pas la même ici : elle paraît encore plus enfant et candide. Toute en blanc, cheveux tressés, ongles neutres, visage légèrement maquillé on dirait qu'elle a douze ans. En vérité, elle en a dix-huit et c'est bien trop jeune pour moi. Sa famille ne parait pas du tout offensée de la présence de Reina à mon bras, ce que je trouve tout à fait étrange. Ils n'ont même pas demandé son nom. Alors que je suis censé être fiancé à leur fille...
Son père et son frère le plus âge nous fait entièrement visiter les champs et les pâturages avec des carrioles tirées par des chevaux. C'était très amusant et intéressant. Reina a passé son temps à me faire rire et était très à l'aise dans ce qui reste une ferme traditionnellement et trois mouches. Puis on nous a expliqué le fonctionnement de la batteuse et nous voilà maintenant dans la cour de la bâtisse. Le père se nomme Battista, son frère aîné est Appollodoro et il est marié à Delfina avec qui il a eu un fils, Enzo. Quand on l'a présenté, j'ai bien vu que le prénom de cet enfant a rappelé à Reina qu'elle a grandit avec son cousin et qu'il n'est plus là aujourd'hui.
Battista nous invite à nous installer à table pour débuter le repas. Comme dans beaucoup d'endroits, les tables extérieures sont mises près d'un arbre et sous un grand tissu en coton ou en lin tendu entre des piquets ou des arbres. On peut se placer comme on l'entend alors je m'assois à côté de Reina sous le regard assassin de ma mère. Mon frère est assis en face de moi et il me fusille des yeux tout autant. L'assemblée est grande et je compte sur la sympathie de la famille Accorso ainsi que la compagnie de Reina pour que le repas soit supportable.

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