Non preoccuparti di questo - Ne te mêles pas de ça

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Avec Enzo, nous retournons prestement dans la maison pour monter au bureau d'Angelo. Nous entrons après avoir frappé à la porte et nous trouvons Angelo assis dans son éternel siège avec Rosa qui est en encore toute affolée. Lui a l'air grave, mais pas inquiet. Son visage est tout de même tiré par une certaine sensation que je ne saurai décrire. Il nous demande de nous assoir d'un signe de main. Nous obéissons et nous asseyons l'un à côté de l'autre face à lui. Au début, Angelo ne dit rien et puis c'est Enzo qui finit par prendre la parole sur un ton calme qui ressemble beaucoup à celui de sa cousine.

Enzo: Parrain, on a vérifié avec Cristiano. Reina a pris la Maserati noire.
Angelo: Elle n'a pas laissé de mot, ni de lettre. On ne sait pas où elle est exactement.
Moi: Angelo, je suis sincèrement désolé. C'était mon rôle de la surveiller et de la protéger de choses dangereuses. Je suis prêt à en assumer les conséquences.
Angelo: La surveiller certes mais pas pendant qu'elle dort, ce n'est pas ta faute. Elle est partie vers les quatre heures du matin, les images de vidéosurveillance le montrent.

Il montre un des écrans qui est dans son bureau : une image de Reina sortant de l'enceinte par le portail repassé en boucle. Un silence plane à présent dans la pièce, seule l'odeur laisse un peu de consistance à l'ambiance. Rosa qui n'a rien dit, se lève et repart aussitôt vers la porte.

Rosa: Je vais vous apporter quelque chose, puis je reprendrais mon travail.
Angelo: Non Rosa, ce n'est pas la peine. J'ai tout ici.

Dit il en montrant la commode avec les verres et les bouteilles d'alcool. Son ton plat apaise la gouvernante qui s'efforce d'étirer ses lèvres pour afficher un semblant de sourire. Elle acquiesce d'un signe de tête rapide puis quitte définitivement la pièce. Angelo ne dit toujours rien en fixant l'extérieur par la fenêtre quant à Enzo, il réfléchit en appuyant sa tête contre ses mains.

Moi: Pourquoi serait-elle partie ?
Angelo: Je ne sais pas, c'est insensé.
Enzo: Cristiano, tu n'aurais pas une idée ?

Je ne sais pas si c'était une bonne idée de sa part mais en tout cas, je l'assassine du regard pour ce qu'il vient de dire sans m'avoir prévenu. Angelo lève alors son regard vers moi dans l'attente d'une réponse et me fixe sans relâche. Je me sens mal et exposer notre dispute à son père qui est aussi mon patron paraît impossible, surtout avec les mots que j'ai employés.

Moi: Et bien, hier soir, Reina et moi nous sommes disputés.
Angelo: Pourquoi cela ?
Moi: Et bien, je, je faisais ma mission.

Angelo se redresse dans son fauteuil de cuir et fixe à présent Enzo. Celui ci acquiesce de la tête, se lève et sort de la pièce sans rien dire. C'est un code de conduite, il a compris qu'Angelo voulait me parler seul à seul. Maintenant, c'est vrai que je me sens plus libre d'expliquer ce qui s'est passé hier soir mais Angelo est le père de Reina, en tant que tel il pourrait largement s'énerver contre moi pour ce que j'ai fait.

Angelo: Pourquoi ?
Moi: Je, quelqu'un s'est un peu trop approché d'elle et j'ai fait mon travail. Je l'ai éloigné mais elle n'a pas compris alors elle s'est énervée. Il faut dire que j'ai été assez brutal aussi.
Angelo: Tu vois, je suis heureux de voir que tu me dis la vérité sans que j'ai à te tirer les vers du nez et que tu assumes tes actes. Mais Reina n'a pas peur des disputes, elle ne serait pas partie du domaine pour une histoire comme celle-là.

Je ne sais plus quoi répondre, j'ai l'impression qu'il lit à travers moi. Reina a ce même don mais Angelo est beaucoup plus intrusif, Reina est plus subtile, sans doutes car c'est une femme et quelle femme... Pourtant, il n'a pas l'air d'être en colère, énervé ou déçu. C'est un bon point pour moi. Il reste calme dans son fauteuil et me regarde avec bienveillance.

TronoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant