Trono

Sei sicuro? - En es-tu sûre ?

Point de vue Reina

Je me réveille doucement en m'étirant. Voilà bientôt deux semaines que Cristiano passe me dire bonne nuit dans mon lit régulièrement, je pense qu'il a énormément de mal à s'endormir. Nous ne discutons pas vraiment et nous ne nous sommes pas embrassés depuis la dernière fois. On dort simplement tout les deux. Mon père ne le sait pas et heureusement, il apprécie Cristiano mais je ne sais pas quelle serait sa réaction si il apprenait que nous dormons parfois dans le même lit.

Je me lève rapidement et dévale les escaliers pour prendre mon petit déjeuner. Je suis plutôt enjouée aujourd'hui car mon cousin Enzo vient nous rendre visite. C'est le fils de ma tante Constancia, la sœur de mon papa adoré. Il a 23 ans et ressemble beaucoup à mon père lorsqu'il était plus jeune. Grand et athlétique, brun et charismatique, Enzo sera mon bras droit lorsque je prendrais la place de mon père. Il sait que je l'ai choisi et prend son rôle très à coeur. Mais pourquoi lui me direz-vous ? Et bien, Enzo est le garçon avec qui j'ai grandi, plus qu'avec Béné et il m'a toujours protégé. On est très proches et il est comme un frère pour moi.

Rosa: Mio piccolo fiore ! Manges doucement per favore, tu vas avoir mal au ventre !
Moi: Je veux être vite prête, il faut me dépêcher.
Rosa: Ton cousin arrive bientôt c'est vrai, j'avais presque oublié ! Il faut que je lui prépare son dessert préféré.
Moi: Bonne idée ! Ça lui fera tellement plaisir !

Je file après avoir descendu un verre d'eau et remonte dans ma chambre pour prendre une douche. Je me dépêche tellement que je manque de glisser sur le carrelage de ma salle de bain. La scène aurait été tellement drôle si on m'avait vue...
Je me sèche vite et m'habille toujours aussi vite. Une trentaine de minutes est déjà passée. Je me maquille, me coiffe et me parfume lorsque dans ma précipitation, la silhouette de Cristiano apparaît dans mon miroir. Je ne peux m'empêcher de sursauter.
Je vois son regard d'Apollon dragueur sur son visage alors qu'il a les mains dans les poches de son jean. Son sourire insolent habituel accompagne le tout. Je l'observe à travers mon miroir.

Cristiano: Pour qui est-ce que tu te fais belle comme ça princesse ?
— : Pour moi.

Cette voix ! Je me retourne et Cristiano aussi. Enzo est là, bien habillé d'un beau costume à l'allure cependant décontractée. Je suis si contente de le voir et m'apprête à lui sauter dans les bras mais je déchante aussi vite que je me suis douchée lorsque j'aperçois la grimace de Cristiano.

Cristiano: Qu'est ce que tu fais là, toi ?
Enzo: Tu ne dois pas me connaître, je suis Enzo.

Enzo tend sa main en direction de Cristiano pour le saluer mais il ne la serre pas et devient encore plus détestable dans son ton.

Cristiano: On est pas potes toi et moi. Pourquoi t'es là ? Et comment tu la connais ?

Il s'approche dangereusement d'Enzo et connaissant mon cousin, Cristiano n'a pas intérêt à trop l'asticoter. Je me lève d'un coup du siège de ma coiffeuse et m'interpose doucement, avec du tact (pour une fois).

Moi: Cristiano, je te présente Enzo le fils de ma tante Constancia.
Cristiano: Je m'en fous, pourquoi il parle comme ça si c'est simplement ton cousin ?
Moi: Calmes-toi, il a dit ça pour plaisanter.

Cristiano a le regard noir et ne quitte pas Enzo des yeux. Un combat visuel a lieu sous mes yeux et il n'est pas tendre. Cristiano finit par soupirer doucement et serre finalement la main d'Enzo.

Cristiano: Je suis Cristiano, je suis là pour aider Reina.

Oh le mytho.

Enzo: Ravi de te rencontrer.
Cristiano: C'est ça, pareil. Amusez-vous bien.

Il part en direction du salon tout en bousculant Enzo d'un coup d'épaule. La jalousie et la possessivité ont encore frappé. Je grimace de façon apparemment très drôle puisqu' Enzo se plie de rire.

Enzo: Tu verrais ta tête !
Moi: La journée commence bien.
Enzo: T'inquiète pas pour ça, je t'emmène dans un endroit superbe.
Moi: Où ça ?

Mon air blasé s'envole vite pour laisser place à nouveau à mon air enjoué qui doit me donner l'allure d'une gamine de 6 ans, trépignant devant ses cadeaux de Noël.

Enzo: Au restaurant et puis après on fera ce que tu veux.
Moi: Franchement, un restau c'est super mais pour après on regardera un Disney ici.
Enzo: Ha ha, comme tu veux ma grande. Bon on y va ?

*******

Nous en sommes au dessert et ce repas avec mon cousin m'a permis de lui raconter tout ce qui s'était passé avec Cristiano car la dernière fois que je l'ai vu, c'était au conseil et nous n'avions pas eu l'occasion de discuter de nos vies.
Je lui ai tout raconté dans les détails pour qu'il me donne son avis sur le bonhomme. Enzo étant du même genre sans être un obsédé chelou, il est plutôt bien placé.

Enzo: Si ce garçon ne tombes pas amoureux de toi dans deux mois c'est que l'un de nous deux n'est pas un homme normal !
Moi: Ne dis pas de bêtises.
Enzo: Sérieusement, je pourrais me tromper mais sa jalousie n'est pas superficielle.
Moi: Sans rire, tu me verrais avec lui ?
Enzo: Tu risques de me tuer mais oui.

Je hausse un sourcil dubitatif, Enzo sourit légèrement mais il continue tout en restant sérieux. Il ne me conseille pas sur mes histoires de cœurs pour la simple et bonne raison que je n'en ai pas. De toute façon, cette situation avec Cristiano n'est pas une histoire de coeur, si ?

Moi: Et tu as pensé à ce que dirait mon père ?
Enzo: Parrain a engagé ce garçon ?
Moi: Oui, c'est lui qui a eu cette idée de garde du corps...
Enzo: Alors, il ne pourra rien dire.
Moi: Ah oui ? Et pourquoi s'il te plaît monsieur je sais tout ?
Enzo: Et bien, c'est Parrain qui a eu l'idée et qui l'a engagé, il veut le faire prêter serment... ce ne serait pas logique qu'il s'oppose. On dirait presque qu'il la voulu.
Moi: C'est pas faux.

C'est vrai que Enzo a raison d'un côté. Cristiano et moi à ses yeux, il ne pourrait rien dire. La preuve, il voulait même qu'il se fasse passer pour mon fiancé au yeux du peuple.

Moi: De toute façon, il n'est pas question de couple entre lui et moi.
Enzo: Vous vous êtes embrassés.
Moi: Ce n'était pas réellement sincère, je voulais le faire taire ou bien...
Enzo: En es-tu sûre ? Et l'autre soir, lorsque vous avez dormi ensemble, tu voulais le faire taire ?

Enzo ne juge jamais et il parle toujours de façon calme sauf lorsqu'il est énervé mais son tempérament est un peu plus tranquille que le mien, il lui en faut plus que moi pour s'énerver réellement. Il sait comment je suis et me pousse souvent dans mes retranchements pour me pousser à réfléchir et gagner en maturité. Mais là, je ne comprends pas tout de suite où il veut en venir.

Enzo: Ne te voiles pas la face. C'est plus facile pour éradiquer ses sentiments, si on le souhaite.

Je comprends.

Enzo: Imaginons qu'il se passe quelque chose entre vous, quelque chose de... sentimental. Que ferais-tu ?
Moi: Je ne sais pas. La question ne se pose pas.
Enzo: Fais tout de même attention. Tu sais qu'on ne tire pas avec la main gauche.
Moi: Je sais.