La fortezza - La forteresse

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À la famille Livrano,
Raul est mort par votre faute. Nous avons tenté de vous mette en garde et de vous faire entendre raison mais au lieu de ça vous avez préféré Monsieur Cortesi, de mettre votre fille au commandement de notre clan, de notre cause, contre nos volontés et contre nos intérêts par pur désir de satisfaire les caprices d'une enfant pourrie gâtée. Sachez que si elle conserve son rôle, nous détruirons l'alliance et nous la tuerons. Réfléchissez avant de mettre d'autres vies en danger.
OC et EV.

C'est la lettre qu'a reçu la famille Livrano et que Ruben vient de lire. Reina a les poings serrés autour des accoudoirs du siège de son père, qui est devenu le sien. Elle est crispée, son regard noir témoigne de la colère qu'elle ressent à ce moment précis. Tout le monde attend qu'elle réponde quoi que ce soit, mais les chefs de famille se mettent à parler entre eux, choqués et apparement aussi énervés qu'elle.

Ignazio: Qu'est-ce que c'est que cette mascarade ?
Cirillo: Ils cherchent à nous faire peur en faisant croire à la Donna que nous étions tous contre son nouveau rôle ces derniers temps !
Stefano: Ils veulent qu'on s'entretuent, qu'on brise notre alliance sans même qu'ils fassent quoi que ce soit de plus ! Il faut faire quelque chose !
Ruben: Reina, tu dois savoir que mon père n'était pas du tout contre toi...
Stefano: Moi non plus et je sais que c'est le cas d'Ignazio et de Cirillo !
Cirillo: Il a raison mais ceci n'est pas important pour le moment .
Ignazio: Si puisque c'est la place de Reina qui a tout déclenché...
Ruben: Certes, mais le plus important est de les contrer avant qu'ils ne tuent quelqu'un d'autre. Ils n'ont pas l'intention de s'arrêter là !
Reina: S'il vous plait !

Tout le monde se tait, Reina a hurlé en se levant brusquement de son siège surprenant ainsi tout le monde sauf son père qui a mon avis, se doutait d'une telle réaction autant que moi. Elle montre son impitoyable autorité dès le début. Elle réfléchit un instant de plus avant de prendre la parole.

Reina: On met nos forces en commun, ordonnez à vos hommes de nous chercher ces petits rigolos qui veulent jouer avec nous. La mort de Raul nous est insupportable et si il faut répliquer de la même manière, nous le ferons.
Cirillo: C'est une bonne solution.
Ignazio: Je dis tout de suite à mon fils de lancer nos équipes.
Ruben: Nous nous allions à toi Stefano, nous envoyons des hommes dès ce soir.
Angelo: Merci mes amis, nous allons pouvoir les contrer avant qu'ils n'hésitent pas à tuer à nouveau.
Reina: Oui, protégez vous avant tout, protégez vos familles. Bien, nous restons en contact vingt-quatre heures sur vingt-quatre et ne désactivez pas les brouilleurs.

Ils raccrochent tout au fur et à mesure tandis que Reina enfouie sa tête dans ses mains. Je me lève de mon siège et m'approche d'elle pour lui témoigner mon soutien. Je pose une main rassurante sur son épaule qu'elle couvre immédiatement d'une de ses mains en la serrent du bout des doigts. Elle finit par relever la tête puis se lever à nouveau avant de taper un numéro de téléphone.

Reina: Paco ? Actives toutes les sécurités extérieures, lances des équipes sur les caméras de Rome et Venise et envoies des hommes à Bari et en Sardaigne.

Elle raccroche à nouveau après avoir eu la confirmation de la part de Paco, le responsable de la sécurité et des unités du domaine. Reina regarde ensuite chacun de nous et nous demande :

Reina: Vous avez tous une arme sur vous ?

Angelo et Enzo montrent leurs revolvers à Reina avant de les ranger dans leurs pantalons.

Moi: Je n'en ai pas.

Elle ouvre un tiroir cache dans la bibliothèque et en sort une arme. Elle me tend un revolver Beretta 87 noir avec des balles que je saisis pour ranger dans la poche secrète prévue pour dans mon costume « spécial Zicarino ». Elle n'a pas le temps d'ajouter quelque chose que quelqu'un frappe à la porte. C'est Rosa qui appelle pour le dîner. Reina marche jusqu'à la porte et lui ouvre.

Rosa: Venez tous manger un morceau avant de reprendre le travail.

Reina acquiesce d'un signe de tête et nous descendons tous à la salle à manger pour prendre un dîner un peu moins animé que d'habitude. La mort d'un chef de famille a plombé toute la bonne ambiance qui régnait habituellement dans la maison. Par la fenêtre, on peut voir des hommes activer les dispositifs de sécurité : piqués en acier rétractables au ras du goudron, électrisation des barbelés sur le premier mur d'enceinte et placement d'hommes à toutes les entrées... Reina a vraiment mis tout en œuvre pour protéger sa famille : la propriété est devenue une véritable forteresse.

*******

Après le repas, je monte dans ma chambre et ferme la porte derrière moi sans aller voir Reina qui doit sans doutes encore travailler sur la sécurité des propriétés des autres familles et la surveillance à Rome comme à Venise. Quant à moi je vais sur mon balcon, l'air de mai est plus chaud qu'avant que je retrouve Reina. Je compose le numéro de Rafael : cela fait bien longtemps que je ne lui ai pas parlé et je ne sais pas comment il va réagir quand je vais lui raconter ce qui s'est passé avec Reina.
Il décroche à la deuxième sonnerie et j'entends sa voix surprise, bizarrement :

Rafael: Cris ? Ça va mon pote ? J'ai cru que t'étais mort !
Moi: T'exagères pas un peu là ? Oui je vais bien, je vais même plus que bien.
Rafael: Putain tant mieux ! Parce que pendant une minute j'ai cru que c'était toi le mort mafieux dont ils ont parlé aux infos !
Moi: Non c'est pas moi... T'es où là ? Y'a un bruit pas possible.
Rafael: Oui... ils font une fête.
Moi: Où ça ?
Rafael: Chez toi, j'étais venu voir ta sœur mais ils étaient déjà en train de faire la fête.

Je fronce les sourcils, en écoutent sa voix hésitante et plate je redoute n'importe quelle nouvelle. Qu'est-ce que ma mère a encore inventé ?

Moi: Qu'est-ce qui se passe Rafa ? C'est Simona, c'est ma sœur ?
Rafael: Non non, tout va bien avec Simona...
Moi: Alors qu'est-ce qu'il y'a ? Dis moi merde !
Rafael: Ton frère est revenu... avec Antonella.

Je tombe des nues. Mon Leonardo de frère, Léo pour les intimes, est revenu chez moi avec mon ex, la fille qui m'a fait plonger dans des combines louches et qui m'a rendu accro à la drogue et à la domination sexuelle. Tout cela ne me dit rien qu'il vaille, ce n'est pas par hasard que mon frère se tape mon ex et inversement, et ce n'est pas pour rien qu'il est retourné à Messine.

Rafael: Il y'a autre chose...
Moi: Vas-y balances, je suis plus à ça près...
Rafael: Ta mère s'est arrangée, elle a proclamé tes fiançailles avec Ariana. Elle est déjà en train de préparer le mariage avec les parents de la fille...
Moi: J'ai retrouve Reina, on a couché ensemble et je suis amoureux d'elle Rafa.

C'est sorti tout seul, comme mon seul moyen de défense.

Rafael: T'es vraiment dans la merde mon pote...
Moi: Je te le fais pas dire.
Rafael: Ta mère veut que tu reviennes à Messine dans une semaine pour les fiançailles, comment tu comptes t'y prendre ?
Moi: De toute façon, je ne pourrais pas il y'a beaucoup de boulot ici et Reina a besoin de tout le monde.
Rafael: Hm, fais comme tu veux mais je te préviens elle est déterminée à venir te chercher par la peau des fesses.
Moi: Qu'elle essaie, la maison est une vraie forteresse.
Rafael: Je vais te laisser, je ne veux pas qu'il me voit en train de te parler ça pourrait m'attirer des ennuis autant qu'à toi.
Moi: Ouais, t'as raison. Je sais pas comment tu as fait pour demander ma sœur en mariage et te lier à cette famille de fous pour toujours.
Rafael: Ha ha, parce qu'il y'en a deux que j'aime bien. Aller salut ! Tu me raconteras tout ça plus tard...
Moi: À plus !

Je raccroche dégoûté. Au moment où ma vie allait mieux, ma famille se charge de tout foutre en l'air. Mais cette fois mon frère ne gagnera pas, peu importe ce qu'il cherche et ma mère se fourrera ses petits plans matrimoniaux avec les promoteurs du coin ailleurs que dans la tête.

TronoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant