Le cul posé sur ma chaise, je découds le noeud crème en tissus noué à la chaise devant moi. Il fait chaud dans la serre et tout les invités sont installés. D'un côté, les italiens et de l'autre, les espagnols. Il y a Lucàs. Quant à nous, nous sommes à droite. Les hommes de notre côté sont tous armés, les femmes ont de quoi se protéger et Angelo leur a expliqué comment s'exfiltrer d'ici. C'est calme mais dans quelques dizaines de minutes, cet endroit ne sera plus qu'un champ de bataille.
Tout le monde discute à ses voisins côté de moi ma mère et celle de Reina parlent en chuchotant. Elles s'inquiètent. Moi, je trépigne. Je ne souhaites qu'une chose, que tout ça se termine comme je le veux.Soudain, la musique orchestrale démarre. Au bout du chemin matérialisé par un tapis couleur crème, Béné marche au bras d'une femme qui n'a aucun lien de parenté avec lui. Sa mère est morte et son père est en fauteuil roulant, immobilisé par la maladie, à deux pas de la mort d'ailleurs. Ce connard se pavane dans son costume Paco Rabanne et nous regarde tous de haut. Il arrive à l'autel où le prêtre et son père attendent.
La musique défile et Reina n'arrive toujours pas. Il s'impatiente et les espagnols s'indignent d'un tel retard. Puis, les femmes italiennes se retournent et tout les regards dévient peu à peu vers l'entrée où Reina se tient au côté d'Angelo.
À travers son voile, je vois son visage fermé et mouillé de deux ou trois larmes. Je la soupçonne d'avoir verser des larmes factices. C'est alors que la ressemblance réactionnelle entre elle et Angelo me frappe. Le même regard, le même nez, le même front, la même mâchoire, tout le reste du physique est tiré de sa mère.Elle arrive à l'autel où Angelo la lâche. Elle se place très doucement à côté de Béné qui la regarde d'un œil pervers et vainqueur. Si je m'écoutais, je me lèverais et lui sauterais dessus. Je me contiens, je me souviens de ce qu'elle m'a dit.
Le prêtre commence alors la célébration. Ça me parait prendre un temps fou, je trépigne encore plus. Puis les « oui ! » arrivent. Je refuse d'entendre celui de Reina. L'échange d'alliances et la signature du contrat de mariage. Aucune balle ne vole encore alors je regarde autour de moi, affolé. Pourquoi ?
Le couple se tourne face à nous et Béné relève le voile de Reina. Le sentiment de dégoût monte dans ma gorge. Il s'approche de son visage, je le fixe en écarquillant les yeux. Je crois que mon coeur va sortir de ma poitrine. L'urgence tape dans mes veines soudain, Enzo tire discrètement sur le bras droit de Béné. La détonation fait crier de surprise l'assemblée et je vois le père de Béné sursauter tellement fort, je penses qu'il vient de mourrir d'une crise cardiaque. Béné fronce les sourcils et Reina joue la surprise. Il la tire hors de la serre en courant. Je comprends pas du tout ! Mais les hommes s'entretuent maintenant. Les cris, les balles, les mouvements me troublent la vue. Les femmes sortent péniblement et je m'extrais avec elles.Je me dirige discrètement vers la maison où entrent les deux mariés. Ils montent à l'étage en se tenant la main. Je n'interviens pas mais les observe depuis le haut de l'escalier. Reina sort à la vitesse de la lumière deux lames de son chignon en déchirant son voile qui finit par tomber. Elle déchire selon une méthode apprise parfaitement et exécutée trop rapidement pour que Béné réagisse. Son costume est décimé et elle tire dessus pour faire tomber sa chemise et sa veste à terre. Il ne comprend pas tout de suite puis elle la saisit violemment par le bras.
Béné: Je doutais que tu m'aimes à nouveau.
Reina: Je ne t'aime pas. Je te hais.Il lui assène une gifle si forte qu'elle peut dévisser un crâne. Il la tire dans la pièce la plus proche : un salon de détente. J'avance dès que la porte est fermée. Je connais la maison et entre dans la pièce juste à côté qui est le bureau de Reina. Un passage camouflé permet de passé dans le soon où ils se sont enfermés. Je l'ouvre à peine pour voir la scène.
Béné est en dessous de chemise. Reina le braque de son arme, le brasa moitié tendu, sans trembler. Son visage est dur et Béné l'observe le visage divisé par un rire pervers et une violence intenable. Je comprends qu'il ait autant d'influence avec une attitude si effrayante.
Reina: Tu croyais vraiment que j'allais me marier avec toi ?
Béné: J'avoue que j'ai espéré. Tu sais que je t'aime Guapita.
Reina: Ferme ta gueule ! Arrêtes ça !
Béné: Tu sais que je suis celui qu'il te faut.
Reina: Tu racontes n'importe quoi !
Béné: Tu penses que je suis un démon mais je suis ton droit chemin.
Reina: Tu es mes démons, ils portent ton nom.
Béné: Raison de plus pour arrêter de lutter. Aller, lâches ça et viens vers moi. Fais ce que je te dis.Reina reste immobile alors qu'il s'approche d'elle, sa poitrine buttant contre le bout du canon froid de l'arme de Reina. Je le vois tendre sa main pour toucher son visage c'est ce moment que je choisis pour sortir de ma cachette. Je n'ai pas vraiment choisi, je me suis laissé emporter en réalité.
Béné me regarde avec dégoût et violence tandis que Reina me dévisage en gardant les yeux grands ouverts. Elle hallucine et un peu d'inquiétude vient tinter une infime partie de son regard perçant.Béné: Qui c'est ce p'tit batard ?! Réponds !
Reina: Il n'a rien à faire là, je t'assure.Envoyant l'attitude irréellement violente de Béné, je commence à comprendre pourquoi Reina avait peur de lui avant et pourquoi elle ne voulais pas que je m'interpose. Maintenant, je vois la peur prendre son corps alors qu'il lui hurle dessus. Il dégaine un pistolet chargé et le tient dans sa main gauche.
Béné: Ah, je le reconnais c'est ton garde du corps, pas vrai Guapita ? Pas vrai ?! Ça m'étonnerait même pas qu'il soit amoureux de toi ! Regardes le, il a même pas d'arme pour te défendre, c'est à lui que tu confies ta vie ? Peut-être même que c'est avec lui qu'tu baises, non ?!
Reina ferme les yeux, laissant couler une larme. Elle est à bout, je le sens. Alors je sors à mon tour l'arme que j'avais pris soin de cacher dans mon pantalon. Je braque Béné en serrant les dents. Ses mots ont fait monter la colère au bord de mes doigts et de mon âme. Je suis prêt à exploser.
Béné: Il se défend maintenant ! T'attends quoi ?! Tires, vas-y !
Reina: Dégages Cristiano !
Béné: Elle a raison Cristiano dégages et caches toi bien parce que dès que je l'aurais tuée elle, je te tuerais toi !Reina laisse une larme de plus couler le long de ses joues et son bras droit se replie tout doucement en tremblant. Elle est en colère et inquiète. Elle ne bouges pas le reste du corps, je la vois tétanisée alors que je braque toujours Béné. Soudain, son regard dévie complètement vers moi et elle me regarde, suppliante. Béné nous observe et son grognement me sort de ma bulle où je ne voyais qu'elle.
Béné: Non... j'ai une meilleure idée ! ELLE va te tuer ! Elle ne t'aime pas, elle ne t'aimeras jamais, elle n'est pas capable d'aimer qui que ce soit. Un jour, elle te plantera un couteau dans le dos.
Il la saisit par les épaules, la fait pivoter face à moi et la force à tendre son bras pour me braquer. Maintenant c'est mon bras qui tremble. Cette vision fait palpiter mon cœur encore plus.
Béné: Aller Reina, tires !
Elle me regarde en mordant jusqu'au sang sa lèvre inférieure. Les larmes mouillent son visage. Elle est réellement à bout. Je suis inquiet : ce mec a énormément d'influence et il peut retourner le cerveau de son pire ennemie en trois minutes chrono. Je la vois hésiter.
Béné: TIRES PUTAIN ! TUES-LE !
Média : Béné braquant Reina.

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Trono
Teen FictionRégner sur le monde, voilà ce que désire la moitié de la planète. Seulement quelques êtres sont capables d'accéder au trône. J'en fais parti, je suis née et j'ai été élevée pour ça. Je compte bien atteindre mon objectif malgré que ce soit dangereux...