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JEANNE

Libérée, délivrée, je ne porterais plus de bandages, plus jamais !

Quand Mitch m'a annoncé que ces affreuses pustules noires et jaunes ont complètement disparues de ma peau, j'ai poussé un cri de joie énorme. Je me suis jeté à son cou en me disant que ça y est, la roue a enfin tourné. Non seulement mes parents sont en vie, mais Sam, mon Sam m'a retrouvée.

Adieu weekend de merde. À moi la vraie vie.

Je finis de m'habiller avec les vêtements que Mitch a ramené, après une délicieuse, merveilleuse douche, qui m'a régénérée, purifiée, et surtout enlevé toute la crasse que je trimballait sur moi depuis...Argh, je ne veux même pas compter.

À présent habillée d'un jean et d'un pull beige très joli, je me sens comme une autre personne. Une autre Jeanne. Plus sûre d'elle, plus déterminée à ne plus se laisser marcher sur les pieds, et surtout impatiente de serrer mes parents dans mes bras.

Je finis de chausser mes converses noires, quand on entend Sam crier de l'autre côté de la porte.
Mitch et moi on se fixe surpris, avant de comprendre qu'il est en train de se disputer avec quelqu'un au téléphone.

Je me dépêche de me coiffer en me disant que Mitch a assuré de A à Z avec les habits qu'il m'a ramené. Apparemment ce sont ceux de sa petite sœur, et je suis ravie qu'elle ne s'habille pas comme une chaudasse que je ne nommerais pas, mais qui a plutôt des goûts vestimentaires classiques et très jolis.

Trois minutes plus tard, je remercie pour la millième fois Mitch, avant d'actionner la poignée pour sortir de la salle de bain.

Sam s'est aussi changé. Je ne sais pas où ni quand, mais je le vois à ses vêtements noirs qui sont plus propres.
Assis sur une chaise au fond de la chambre, tête baissée, il semble avoir coiffé ses cheveux. Relevés en arrière avec du gel, ils brillent d'un sublime éclat noir.

Je le contemple avec un sourire aux lèvres.
Son téléphone est emprisonné dans sa main gantée, et quand il remonte la tête pour braquer ses yeux sur moi, une affreuse tristesse inonde son regard, avant de s'éclaircir en me voyant.

—La vache ! s'exclame Mitch. Tu t'es mis sur ton 31 ou quoi ?

Hypnotisée par le regard profond que me lance Sam, j'ignore le baraqué, et m'avance vers mon Edward qui m'observe en silence.
Oui il s'est fait beau, mais c'est autre chose que je perçois dans son regard.
De l'inquiétude.

Ses yeux ont beau s'illuminer en ma présence, je vois très bien que quelque chose le préoccupe. Il paraît soucieux, même s'il essaye de le masquer par un sourire de façade.

—Hum hum, fait Mitch en se raclant la gorge, je vous attends dans le couloir.

Sam détourne son regard vers lui, sans dire un mot, et je continue de m'approcher en silence.

—Ne baisez pas trop fort, se marre Mitch en ouvrant la porte, ses parents sont juste à côté.

Les sourcils froncés, Sam le fusille du regard, avant que Mitch claque la porte en ricanant.

Je m'installe sur ses genoux, enroule un bras autour de ses épaules, pendant qu'il glisse le sien derrière mon dos pour me rapprocher de lui.

—Qu'est-ce qu'il y a ? je demande d'une voix inquiète.

Son regard se perd dans le mien. Il m'observe avec un petit sourire heureux mais triste à la fois. Il lève sa main pour caresser ma joue avec douceur.

—T'es belle.

Mon cœur galope dans ma poitrine.
Son regard est si intense, sa voix si tendre, que je caresse ses cheveux avec émotion. Il frissonne en fermant ses paupières.

Just Play 2  (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant